LA JUSTICE EST LA VÉRITÉ EN ACTION. (J.Joubert)

AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE


Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)

As long as lions have not their own historians,hunting tales will keep glorifying the hunter.(African proverb)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE

LA FRANCE ATTEND LA DISPARITION DES DERNIERS COMBATTANTS AFRICAINS POUR EFFACER DE NOS MÉMOIRES LEUR DON DE SOI POUR UNE NATION AUJOURD'HUI INGRATE.

NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.

LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :

RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.

E. do REGO

Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor

Hommage aux Tirailleurs Africains

ekodafrik.net- Hommage aux Tirailleurs Africains
Video sent by ekodafrik

Depuis un certain nombre d’années, à l’initiative de l'AMAF (Amis de l'Afrique Francophone), de l'ANEB (Association Nationale des Elus Des Banlieues) et de plusieurs autres associations, un hommage solennel est rendu aux Tirailleurs Africains morts pour la France. Ce 8 mai 2007, une cérémonie a eu lieu au Tata Sénégalais de Chasselay (69) en présence des autorités. Plusieurs gerbes ont été déposées en souvenir de ces vaillants combattants. Il est à rappeler que ces derniers combattaient encore pendant que les Allemands défilaient déjà en plein centre de Lyon puisque la ville avait été déclarée «ouverte» par le Maire Edouard HERRIOT. Tous ces combattants appartenaient à la 3ème compagnie du 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Ces vaillants soldats sont la FIERTE des Noirs de France au moment où certains ont tendance à croire qu’ils sont les seuls dépositaires de «l’identité nationale». Dans le reportage vidéo, vous pourrez voir les réactions du doyen BALDE (ancien combattant de Guinée), Sabiha AHMINE (Adjointe au Maire de Lyon), Hassan DIALLO (Conseiller du Président du Niger), Reski SEBAÏ (Lycée Al Kindi), Bacary GOUDIABY (Akody sur Radio Pluriel 91.5 fm Lyon), Azzedine GACI (président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes) et le Père DELORME.

LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE




Le 16 juin 2009

046.1241854637

Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres

Paris, 17 juin 2009
- A chaque commémoration nationale (11 novembre, 8 mai, 6 juin, 15 Août), le sort miséreux des anciens combattants arabes et africains, musulmans ou chrétiens de l’armée française, laissés à leur sort, refait surface, dans une sorte de réflexe pavlovien traité périodiquement par la presse comme la marque de soulagement de la bonne conscience française d’une mauvaise conscience chronique. «Les oubliés de la République» ne le sont pas vraiment. Ils sont volontairement maintenus en l’état, volontairement maintenus dans l’oubli de leur condition malgré l’émotion soulevée par le film «Indigènes» en 2006 dans la foulée des émeutes des banlieues françaises, malgré la surprise feinte de la classe politico médiatique face à cet aspect hideux de la bureaucratie française.
Au delà des indignations de circonstance, il traduit la permanence d’une posture proto fasciste inhérente à tout un pan de la société française.

La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française.

Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant:

1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français

La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués).

Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante figurait parmi les blessés de la bataille de Monte Cassino. Il en est de même de la campagne d’Allemagne, sur les 9.237 tués, 3.620 étaient des enrôlés du Maghreb, et sur les 34.714 blessés, 16.531 étaient Maghrébins.

2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste.

Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2).

La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine.

Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique.

Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an.

N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude.

Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle.
Une filiation confirmée au XXe siècle par la mise en œuvre d’une théorie raciale des valeurs avec la notation des travailleurs coloniaux selon un critère ethnique, la mise sur pied des »zoos humains» de même que d’un «bureau des affaires nord africaines» dans l’entre deux guerre (1919-1939), précurseur du «Commissariat aux affaires juives» et de l’imposition de «l’étoile jaune» sous le régime de Vichy (1940-1944). Une filiation réitérée, enfin, au XXIe siècle, par la discrimination salariale des anciens combattants basanés et le test ADN pour le regroupement familial des travailleurs expatriés de l’ère sarkozy.

Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste.

3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur

La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière.

Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive.

Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.......

Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ...

De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français.

Références

1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002

2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).

3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009

4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003

5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109

Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/

6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.



René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).






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AMERE PATRIE

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.

Ce documentaire, tourné en
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.

Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE

Durée : env. 50mn

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.

1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie

http://wanzea.free.fr/

Sunday, May 28, 2006

Les Noirs de France : Une révolte qui dérange la République ou les racistes !

Les Noirs de France : Une révolte qui dérange la République ou les racistes !

Les Noirs ont subi l'esclavage, la colonisation dans le passé, après l'indépendance, la néocolonisation avec par exemple la pré-carrérisation des Etats africains (Tchad, Congo, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Gabon etc...), et aujourd'hui la discrimination stratifiée en France où sont nés des Noirs, ou pays qu'ont choisi de vivre des Afrodescendants. La France des colonies ou l'Empire colonial doit rester une France monocolore et monoculturelle, pensent les Français racistes. La révolte des Exclus ou des Rejetés de la République a grondé dans les banlieues d'abord de grandes villes. Et demain ? La conscience gagne le camp des Noirs et la peur monte chez ceux qui refusent le brassage ethnique (les racistes). Ils oublient une réalité : la France est en train d'être "colonisée" par le multiracial et le multiculturel pour devenir inévitablement une France multicolore et multiculturelle comme l'Afrique du Sud ou le Brésil. C'était peut-être sans doute le Grand Rêve des explorateurs, des esclavagistes, et des colonisateurs français qui va être exaucé !
Enquête sur la question noire en France


Un document choc révèle la face cachée de la galaxie noire en France. Les extraits que nous publions sont édifiants. (Auteur : J.-M.S.)

Il y a une «question noire» en France. «Ne dites plus les Blacks ou les gens de couleur, dites simplement les Noirs.» L'homme qui parle, Louis-Georges Tin, est un brillant normalien mais aussi un des porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui veut fédérer les associations africaines et antillaises. Une vieille idée qui n'a trouvé sa concrétisation que l'hiver dernier, avec, penchés au-dessus du berceau, Fodé Sylla, Stéphane Pocrain, Manu Di Bango, Basile Boli... Une fédération qui ambitionne de représenter 5 millions de personnes, Ivoiriens, Béninois, Antillais, Nigériens, unis, souligne Tin, par «une histoire de souffrances liées à la seule couleur de leur peau.» Mais la «question noire» n'a pas attendu le Cran pour s'inviter à la une de l'actualité. Faut-il dater son émergence de la candidature de Christine Taubira, auteur de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crimes contre l'humanité, à l'élection présidentielle de 2002? Faut-il évoquer les envolées de l'écrivain Calixthe Beyala contre la discrimination dans les médias ou les délires de Dieudonné qualifiant la commémoration de la Shoah de «pornographie mémorielle»? Pas simple car, on l'a compris, le pire côtoie ici le meilleur. Le 16 janvier 2005, les «indigènes de la République» lancent un appel contre «l'Etat colonial.» Un mois plus tard, les casseurs s'adonnent à des «ratonnades anti-Blancs» lors des manifestations lycéennes. En novembre dernier, ce sont les émeutes de banlieues «ethniquement homogènes». Quels rapports entre ces faits? Il est difficile sinon périlleux de mettre sur le même pied des groupes en mal d'identité et des pans entiers d'une population dynamique et créative malmenée parla crise. Les émeutes ont révélé aussi qu'au fur à mesure que les squats se vidaient leurs occupants, en majorité noirs, venaient remplacer dans les cités tous ceux qui gagnaient des quartiers plus valorisants. Des jeunes Noirs, nouveaux arrivants, qui n'ont connu que la crise économique (lire l'article de Frédéric Ploquin, p. 64) et qui se sont d'autant plus renfermés qu'ils n'ont jamais expérimenté la mixité.
Une chose est sûre: la couleur de la peau, hier jetée comme une insulte, est revendiquée avec fierté. «Est-ce un danger pour la République? Ou la fin d'une injustice?» Ces deux questions sont posées par le remarquable travail d'enquête réalisé par Géraldine Faes et Stephen SmithNoir et français!, Panama, 445p., 20 euros.. Un essai total puisqu'il mêle situations présentes et déboires du passé, scènes vues et analyses approfondies. Un appareil critique à saluer.
La véritable question qui vient en refermant l'ouvrage est: pourquoi un tel essai n'a-t-il pas été publié auparavant? Peut-être parce qu'il fallait un certain courage. Toujours est-il qu'il faudra désormais compter avec ce livre. Le Black Power à la française n'est pas - encore? - une force de proposition, mais il est déjà une source de réflexion.

EXTRAITS


«Des traîtres et des lâches»
Jour ordinaire dans un pays émietté: ce jeudi 23 septembre 2005 en début de soirée, dans une salle louée à la maison des Mines, résidence de passage pour les étudiants de l'Ecole des mines et des ponts et chaussées, dans le Ve arrondissement de Paris, quelque 150 personnes répondent à un appel pressant. Il émane des éditions Menaibuc, l'acronyme pour Men And International Books To Unify Civilization. Spécialisé dans la publication d'ouvrages traitant de l'histoire de l'Afrique et des Caraïbes, Menaibuc existe depuis une dizaine d'années et s'est doté, en 2003, d'une structure d'enseignement, l'institut Africamaat, qui dispense des cours de civilisations africaines. Son appel diffusé sur Internet, notamment sur le site grioo.com, «Alerte dans la communauté noire!», est signé par Jean-Philippe Omotunde, «auteur kémite [noir] originaire de la Guadeloupe, chercheur en histoire et enseignant.» Celui-ci explique s'être inspiré du célèbre livre de l'égyptologue sénégalais Cheikh Anta Diop, Alerte sous les tropiques, qui, en 1956, «révélait les faces cachées de tragédies qui allaient frapper les populations africaines, drames générés par un système néocolonialiste occidental voulant s'emparer par tous les moyens des richesses de l'Afrique au détriment de toute forme d'humanisme». Aujourd'hui, les périls à venir ne seraient pas moindres. «La négrophobie gagne du terrain», affirme l'appel. A 19 heures, la réunion [...] est sur le point de commencer. Le public, noir à trois exceptions blanches près, est composé à part égale d'hommes et de femmes. Moyenne d'âge: autour de la quarantaine. Tenue: plutôt élégante. Le droit d'entrée est de 5 euros, encaissés par deux dames, le service d'ordre léger, avec trois vigiles. [...]
Une animatrice annonce, comme une bonne surprise, la présence de Dieudonné. Bien qu'en représentation le soir même dans son théâtre de la Main-d'Or, il «a tenu à être parmi nous pour nous informer d'une affaire grave.» Surgissant d'une porte, très applaudi, l'humoriste franco-camerounais, en veste de treillis kaki, gagne l'estrade. Il explique: «Il y a trois ans, j'ai proposé un documentaire au Centre national de la cinématographie sur le Code noir», la table de loi de l'esclavage édictée en 1685, sous le règne de Louis XIV. «On me l'a refusé pour différentes raisons. Alors, j'ai lancé une souscription, qui a permis de réunir, pour l'instant, environ 30% du budget requis. Or, aujourd'hui, j'apprends que France 3 veut faire un film sur le Code noir! Sujet: «Un Noir tombe amoureux de sa maîtresse!» Ils ont trouvé le nègre de service pour réaliser ça. Je ne citerai pas son nom, des traîtres comme lui, il y en a à la pelle.» Rires dans la salle. «L'esclave amoureux de son maître, c'est un crachat à la face de notre histoire, du révisionnisme, du négationnisme! Il faut réagir! C'est une déclaration de guerre, une guerre ouverte! Ils disent:
- «Vous êtes amoureux de votre maître.» Pour l'instant, ils ont des traîtres et des lâches de leur côté, j'espère que ces lâches pourront se ressaisir... On va se mobiliser, on ne peut pas laisser faire cela. C'est une bataille terrible, une bataille de la mémoire. Ils ont choisi de nous insulter, il faut réagir.» La salle l'ovationne. Egalement à la tribune, Joby Valente, une ancienne actrice et chanteuse martiniquaise, vice-présidente du Collectif des filles et fils d'Africains déportés (Coffad), précise qu'elle a parlé, la veille, au «réalisateur traître, pour le mettre en garde». Elle n'indique pas son nom, mais on apprendra par la suite sur divers sites Internet qu'il s'agit du Guadeloupéen Jean-Claude Flamand-Bamy, réalisateur d'un long-métrage, Nèg Maron, produit par Mathieu Kassovitz et qui est sorti en salles en janvier 2005. Sans rencontrer de grand succès, ce film traitant des problèmes sociaux aux Antilles à travers l'amitié entre deux petits délinquants avait été remarqué. Toujours sans le nommer, Joby Valente rapporte que Jean-Claude Flamand-Barny a hésité à accepter la proposition de France 3. «Mais ma femme m'a convaincu que c'était une grande chance, lui aurait-il dit. Depuis, je reçois des mails d'insultes et des coups de fil menaçants.» Des cris fusent dans la salle: «Bien fait!», «Son portable, son portable!», «Ce n'est qu'un début!» Dieudonné s'assied au premier rang pour céder sa place à la tribune à l'un des intervenants annoncés de la soirée, Jean-Philippe Omotunde. L'historien prend des libertés avec son thème - «Le rôle des médias dans la marginalisation de la communauté noire» - pour élargir son propos. «Notre problème, c'est qu'il faut qu'on se lave le cerveau au Karcher, qu'on cesse de se déterminer par rapport aux Blancs, affirme-t-il. Les images de l'Afrique sont faussées, tout ce que l'on nous montre est faux: l'oeuvre française en Afrique, l'aide humanitaire...»

Scandale d'outre-Rhin
«Scandale outre-Rhin... Le 12 juin 2005, un village africain, véritable zoo humain comme au XLXe siècle, fermait ses portes dans le zoo d'Augsburg en Allemagne après avoir rencontré un vif succès.» Ainsi débute, par un chapeau en gras, l'article de Pascal Blanchard, historien de l'imaginaire colonial, et d'Olivier Barlet, rédacteur en chef de la revue Africultures, qui se conçoit comme «un espace de libre parole où se retravaille la fracture coloniale» et qui publie ce texte cosigné sous le titre: «Le retour des zoos humains». On y apprend qu'à l'instar des exhibitions de «sauvages» qui étaient très en vogue dans l'Occident au XIXe siècles et au début du XXe, des Africains ont été exposés pendant quatre jours dans un zoo allemand. «Des «nègres dans un zoo», décidément l'Occident a du mal à faire sortir l'Autre de la cage et semble reproduire éternellement les mêmes modèles», commentent les auteurs, ajoutant plus loin: «Et voilà quelques milliers de visiteurs, dont beaucoup d'enfants, qui, comme les millions qui auront précédé - notamment au Jardin d'Acclimatation à Paris, haut lieu de ces exhibitions au début du siècle -, associeront plus facilement les Africains au monde de la nature qu'au monde de la culture; qui dans quelques années, lorsqu'ils seront devenus supporters de football, lanceront des bananes et pousseront des cris de singes lorsqu'un joueur «un peu bronzé» entrera sur le terrain...»
Le message est clair: le racisme vient du colonialisme, qui nous a fait entrer dans un rapport d'altérité dont nous n'arrivons pas à sortir. Ce n'est sûrement pas faux, en général. Mais, en l'occurrence, ce qui s'est passé à Augsburg ne saurait être présenté comme un remake des «zoos humains» du XIXe siècle. Car, annoncé par une banderole à l'entrée du zoo, l'African Village - le recours à l'anglais permet aux organisateurs allemands une distanciation, de la même manière qu'on parle, en français, d'un boy - était en fait un bazar africain, une allée de stands, au demeurant tenus, pour les trois quarts d'entre eux, par des Blancs. Le «vif succès», aussi, doit être relativisé. [...] Entendons-nous: il est parfaitement légitime de crier au scandale quand la directrice d'un parc animalier, tout comme d'ailleurs le maire d'Augsburg, Paul Wengert, estime que le zoo est un lieu approprié pour permettre aux associations africaines d'accéder enfin au grand public, voire «précisément le bon endroit pour communiquer l'ambiance exotique», comme l'a soutenu Barbara Jantschke. Mais, par quelque bout qu'on prenne l'affaire, ce qui s'est passé à Augsburg n'est pas le même scandale que l'exhibition des Noirs au temps colonial.
Voilà une bonne leçon - inaugurale - pour l'histoire des présences noires en France: le présent et le passé ne sauraient être confondus. L'exemple d'Augsburg en est une illustration, mais il faut encore aller plus loin. Car, quand bien même des événements identiques se produiraient à l'initiative d'égales intentions, le contexte aura forcément changé. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la médiation temporelle - des changements subis à travers le temps - qui donne, littéralement, son sens à l'histoire. Ce sens se déchiffre à l'endroit et non pas à rebours. Quant à juger a posteriori les «bonnes» ou les «mauvaises» intentions liées à un événement, George Steiner met en garde contre le solipsisme de cette entreprise hasardeuse: «L'histoire, au sens humain, est un filet de langage lancé en arrière.» Dès lors, puiser avec des mots-valises d'aujourd'hui dans les eaux troubles d'hier n'est guère propice à la compréhension même si, souvent, la pêche se révèle miraculeuse.

Ces héros méconnus
Vers la fin de l'année 1939, 66 000 soldats subsahariens se trouvent sur le sol français. En juin 1940, 620 000 coloniaux - 10 fois plus - auront été mobilisés: 300 000 en Afrique du Nord, 200 000 en Afrique noire, 116 000 en Indochine. Les combats de la campagne de France au printemps 1940 sont brefs mais terriblement meurtriers pour les troupes d'outre-mer. Les tirailleurs sénégalais y perdent 38% de leurs effectifs et un grand nombre d'entre eux se trouvent derrière les barbelés allemands, dans des camps de prisonniers. Sur les 64 299 tirailleurs jetés dans la bataille entre le 10 mai et le 25 juin 1940, 24 271 sont tués ou portés disparus. Les Allemands exécutent sommairement plusieurs centaines de prisonniers noirs, par exemple le 20 juin 1940 à Chasselay, près de Lyon, où un cimetière abritant 188 corps, appelé «Tata soudanais» (ou, parfois, «sénégalais»), a été aménagé par la suite pour commémorer leur sacrifice. Pendant la campagne de 1940, les pertes des unités subsahariennes sont nettement supérieures, en proportion, à celles des régiments français. Au total près de 30 000 soldats originaires de l'Afrique au sud du Sahara perdent la vie, presque autant que pendant les quatre années de saignée qu'avait été la Grande Guerre.
D'abord envoyés en Allemagne, les prisonniers de guerre africains sont ensuite rapidement ramenés en zone occupée, en France, par peur de maladies tropicales ou d'atteinte à la «pureté du sang aryen». Dispersés dans 57 camps, appelés Frontstalag, dont celui de Vesoul, le camp de discipline pour les «indigènes coloniaux», les soldats noirs détenus seront encore, le 31 décembre 1943, 10 475. Certains d'entre eux parviendront à s'évader, ou seront libérés par les Forces françaises de l'intérieur (FFI), qu'ils rejoignent souvent.

Engagé volontaire en 1944, le colonel français Maurice Rives, coauteur de Héros méconnus, a rendu un hommage aussi émouvant que sobre aux tirailleurs africains engagés dans la Résistance. Selon ses estimations, ils étaient en 1944, l'été de la Libération, entre 2 000 et 3 000 à se battre au sein des FFI, dans une trentaine de départements. [...] «Nous sommes venus d'Afrique pour libérer la France...» Voilà ce que chantaient, en août 1944, des soldats noirs voguant vers les plages de Provence. Au moment du débarquement, les forces françaises - FFI non comprises - comptaient 550 000 hommes, dont 92 000 Africains: 42 000 levés en Afrique de l'Ouest, 23 000 en Afrique centrale et pas moins de 27 000 Malgaches. L'empire colonial permit à la métropole occupée de «se refaire une armée et une souveraineté», comme devait le résumer le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre.

Mais [...] cette égalité et cette fraternité prirent fin en même temps que les combats. Du jour au lendemain, les Noirs redevenaient des gens de seconde zone, logés ailleurs, mis à part pendant les repas. A la Libération de Paris, le haut commandement français invoqua la «mécanisation» de la division Leclerc par les Américains, favorables à ce prétexte qui fut un déni de gloire, pour exclure les Africains - des troupiers de base dont, prétendument, pouvait se passer une unité mécanisée - de l'entrée victorieuse dans la capitale. Quelques jours plus tôt, «le Lion noir du XVIIe», un certain Duckson, avait encore été bon pour abattre tous les occupants d'un char ennemi dans son arrondissement.

Deux cents Saint-Bernard
Au cours de la décennie, tandis que la population étrangère diminue globalement, selon les statistiques de l'Insee, le nombre des immigrés originaires d'Afrique subsaharienne double presque, passant à 400 000. Près des trois quarts d'entre eux vivent dans la région parisienne. La plupart en banlieue, mais d'autres dans Paris intra muros, où les premiers quartiers «noirs» voient alors le jour. Le plus grand d'entre eux est celui de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement. Africains et Antillais y succèdent, historiquement, aux différentes vagues migratoires qui, avant eux, ont déferlé sur la capitale en tentant d'y prendre pied, des «provinciaux», aux Maghrébins en passant les Italiens. Né autour du métro Château-Rouge, leur quartier s'étend vite vers le sud et, surtout, vers l'est. Au coeur de cette «Petite Afrique», le marché Dejean devient le point de rencontre de la communauté afro-antillaise de la région parisienne. [...] Si, probablement, y vivent en moyenne trois fois plus d'Africains et d'Antillais que dans tout autre quartier, on ne peut parler d'un ghetto à l'américaine puisque des gens de toute origine, y compris des «vieux Parisiens», s'y côtoient. Mais, lorsqu'on se promène autour du square Saint-Bernard, près du bar de L'Olympic, dans la rue Léon avec ses prostituées ghanéennes, ses boutiques de wax hollandais et de cassettes africaines, lorsqu'on s'arrête devant les vitrines de cosmétiques et les coiffeurs «ethniques» de la rue Myrha, ou qu'on entre au n° 1 de la rue de Panama, dans la plus africaine des poissonneries du quartier, on ne peut s'empêcher de penser à une «Little Africa». C'est ici, dans l'église Saint-Bernard, que se joue le troisième et dernier acte de l'exception coloniale qui prend fin pour les Africains en France: le 23 août 1996, au creux de l'été, dans un Paris abandonné par ses habitants, des policiers défoncent à la hache les portes de l'édifice religieux pour évacuer, manu militari, les familles de «sans-papiers» - environ 80 personnes - qui y avaient trouvé refuge depuis plusieurs semaines. Le médiateur du conflit, Stéphane Hessel, n'est pas seul à être «choqué, attristé, scandalisé». Quelques jours plus tard, en guise de solidarité et de protestation, un imposant cortège remonte le boulevard Magenta, derrière une banderole sur laquelle figure en grosses lettres: «Vive l'Afrique!». C'est une tragique méprise, malgré la bonne intention.
Car il eût été temps, déjà, de marcher pour les «Africains de France», voire pour les «Français noirs». Ceux qui viennent d'être délogés de l'église Saint-Bernard et, pour certains d'entre eux, viennent d'être expulsés vers l'Afrique vont tous - à l'exception de deux Maliens - être régularisés par la suite, ou revenir illégalement en France. Pour une raison simple: c'est déjà bien plus leur pays que n'importe quel autre. Impliqué dans l'affaire pour avoir - avec succès - organisé un concert de soutien aux sans-papiers dans l'église, l'acteur Sanvi Panou en est conscient, au point de lancer un Conseil supérieur de la communauté noire en France (CSCNF).
Trop tôt, l'affaire n'aura pas de suite. Mais l'Etat français, empêtré dans l'inapplicabilité de la loi Pasqua, ne tardera pas à se rendre à la même évidence, un an seulement après sa démonstration de force: en 1997, il régularise la situation juridique de 15 700 immigrés illégaux - soit 200 églises Saint-Bernard.

La colère des pharaons
Tous les chemins initiatiques mènent en Egypte. Mais celui de Stellio Gilles Robert Capo Chichi est assez singulier. Dans les années 80, la diffusion par la télévision française de la minisérie de douze heures tirée du roman Racines d'Alex Haley bouleverse, parmi beaucoup d'autres, ce jeune Français d'origine haïtienne de 14 ans. Racines raconte la saga d'une famille afro-américaine, depuis la déportation d'Afrique de Kunta Kinte comme esclave, en 1767, jusqu'à l'émancipation de son descendant, six générations plus tard, gagnée de haute lutte dans la guerre de Sécession. Le livre, paru en 1976 aux Etats-Unis, puis le feuilleton télévisé ont été des succès planétaires, une révélation pour les communautés noires à travers le monde. Le livre a été traduit en 37 langues, son auteur primé d'un Pulitzer, la série télévisée diffusée sur tous les continents. Quant au jeune Stellio Capo Chichi, il a pris conscience du fait que «les discriminations, humiliations et exactions n'étaient pas des procédés appliqués à [sa] seule famille mais bel et bien à l'homme noir en général». Son éveil à la conscience noire s'est poursuivi grâce à des films comme Malcolm de Spike Lee, sorti sur les écrans en 1993, ou à ce qu'il entendait de la Million Man March organisée par Louis Farrakhan le 16 octobre 1995 à Washington. Quelques années plus tard, Stellio Capo Chichi part en voyage à Los Angeles où il assiste, dans une mosquée, à un meeting de la Nation Of Islam (NOI), le mouvement de Farrakhan. Il affirme que le rassemblement de tant de Noirs communiant entre eux avec une telle ferveur l'aurait ému aux larmes, nonobstant sa piètre maîtrise de l'anglais, qui lui permet seulement de capter des bribes des discours et prières. [...] Impressionné par le prêche du frère Karim D. Muhammad, il intègre les Black Muslims français, à 18 ans. «J'étais le plus jeune membre de l'organisation sur Paris. J'ai appris plus durant cette année et demie que durant toute ma scolarité.» Le samedi, «frère Stellio» vend vers Château-d'Eau ou aux Halles l'organe officiel - rédigé en anglais - du mouvement de Louis Farrakhan, Final Call.
[...] Mais, au fil de ses lectures, frère Stellio s'éloigne du Coran, à mesure qu'il découvre l'histoire de l'Egypte ancienne, antiqua mater des Noirs. En décembre 2002, avec trois amis qu'il a rencontrés à la fac, Joce, Evens et Raheem, il fonde le Parti kémite, au retour d'un voyage en Egypte. C'est au même moment qu'il adopte son «vrai» nom, le seul qui soit connu depuis qu'il a fait de son nom d'état civil un secret bien gardé: Kemi Seba, qui signifie «étoile noire» en égyptien ancien.
[...] En décembre 2004, [il publie] un texte sur Internet. Intitulé: «R(évolution): pourquoi je fonde la Tribu Ka», il s'agit du libelle de rupture avec ses anciens camarades qu'il traite depuis quelque temps déjà de «nègres incapables de s'affranchir physiquement ou mentalement de leur maître blanc, arabe ou juif». Exit, donc, le Parti kémite, qui s'éteindra; la Tribu Ka voit le jour «au moment où Horus a vaincu Seth», au prix d'une scission. Ka est l'énergie créatrice, mais ce sont aussi les initiales de «Kémite atonien». Les adeptes du culte d'Aton prétendent parler entre eux le medu neter, la «translitération» des hiéroglyphes. En dépit de leur formule de salutation, hotep, signifiant «paix», l'irénisme n'est pas leur fait. «Je tiens à préciser que ceux qui m'ont trouvé raciste, extrémiste, illuminé par ma foi lorsque j'étais porte-parole du Parti kémite ne devraient pas s'intéresser à la Tribu Ka. Car le choc que vous avez eu par rapport au Parti kémite ne sera qu'un en-cas en comparaison de ce que fera la Tribu Ka», prévient Kemi Seba. Il tiendra son engagement. Le 22 mai 2005, à Paris, lors de la marche commémorant l'esclavage et la traite négrière que la Tribu Ka co-organise avec le Collectif des filles et fils d'africains déportés (Coffad), Kemi Seba empêche une «leucoderme» - Blanche - de s'exprimer à la tribune sur la Palestine. En septembre, pour avoir apostrophé dans une diatribe publiée sur Internet - «Le bal des vendus» - le président du collectif DOM comme «marionnette en chef de la création gouvernementale», «100% libanais et 0% kémite», Kemi Seba est assigné en justice par Patrick Karam pour «diffamation publique» et «provocation à la discrimination raciale». Le 6 décembre 2005, n'ayant pas déféré à une convocation du juge Nathalie Turquey, il fait l'objet d'un mandat d'amener au tribunal de grande instance de Paris qui le met en examen. Pour combattre l'«antikémitisme», Kemi Seba affirme que son mouvement s'est doté d'une «armée» composée de medzatones, «des frères ayant subi le processus et un entraînement physique Ka».
[...] Le 22 février [dernier, NDLR], Kemi Seba se porte au secours de Youssouf Fofana, Français noir accusé d'avoir, à la tête du Gang des barbares, enlevé, séquestré, puis torturé à mort Ilan Halimi, un Français de confession juive. En pleine recherche policière du présumé coupable, Kemi Seba adresse ce courriel à différentes organisations juives: «[...] Une véritable chasse à l'homme se dessine envers Youssouf Fofana, accusé par votre communauté d'être responsable de la mort de l'un d'entre vous. Nous n'irons pas par quatre chemins, que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins».

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(Extrait d'articles de Marianne du N° 468 Semaine du 08 avril 2006 au 14 avril 2006)

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