LA JUSTICE EST LA VÉRITÉ EN ACTION. (J.Joubert)

AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE


Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)

As long as lions have not their own historians,hunting tales will keep glorifying the hunter.(African proverb)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE

LA FRANCE ATTEND LA DISPARITION DES DERNIERS COMBATTANTS AFRICAINS POUR EFFACER DE NOS MÉMOIRES LEUR DON DE SOI POUR UNE NATION AUJOURD'HUI INGRATE.

NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.

LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :

RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.

E. do REGO

Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor

Hommage aux Tirailleurs Africains

ekodafrik.net- Hommage aux Tirailleurs Africains
Video sent by ekodafrik

Depuis un certain nombre d’années, à l’initiative de l'AMAF (Amis de l'Afrique Francophone), de l'ANEB (Association Nationale des Elus Des Banlieues) et de plusieurs autres associations, un hommage solennel est rendu aux Tirailleurs Africains morts pour la France. Ce 8 mai 2007, une cérémonie a eu lieu au Tata Sénégalais de Chasselay (69) en présence des autorités. Plusieurs gerbes ont été déposées en souvenir de ces vaillants combattants. Il est à rappeler que ces derniers combattaient encore pendant que les Allemands défilaient déjà en plein centre de Lyon puisque la ville avait été déclarée «ouverte» par le Maire Edouard HERRIOT. Tous ces combattants appartenaient à la 3ème compagnie du 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Ces vaillants soldats sont la FIERTE des Noirs de France au moment où certains ont tendance à croire qu’ils sont les seuls dépositaires de «l’identité nationale». Dans le reportage vidéo, vous pourrez voir les réactions du doyen BALDE (ancien combattant de Guinée), Sabiha AHMINE (Adjointe au Maire de Lyon), Hassan DIALLO (Conseiller du Président du Niger), Reski SEBAÏ (Lycée Al Kindi), Bacary GOUDIABY (Akody sur Radio Pluriel 91.5 fm Lyon), Azzedine GACI (président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes) et le Père DELORME.

LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE




Le 16 juin 2009

046.1241854637

Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres

Paris, 17 juin 2009
- A chaque commémoration nationale (11 novembre, 8 mai, 6 juin, 15 Août), le sort miséreux des anciens combattants arabes et africains, musulmans ou chrétiens de l’armée française, laissés à leur sort, refait surface, dans une sorte de réflexe pavlovien traité périodiquement par la presse comme la marque de soulagement de la bonne conscience française d’une mauvaise conscience chronique. «Les oubliés de la République» ne le sont pas vraiment. Ils sont volontairement maintenus en l’état, volontairement maintenus dans l’oubli de leur condition malgré l’émotion soulevée par le film «Indigènes» en 2006 dans la foulée des émeutes des banlieues françaises, malgré la surprise feinte de la classe politico médiatique face à cet aspect hideux de la bureaucratie française.
Au delà des indignations de circonstance, il traduit la permanence d’une posture proto fasciste inhérente à tout un pan de la société française.

La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française.

Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant:

1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français

La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués).

Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante figurait parmi les blessés de la bataille de Monte Cassino. Il en est de même de la campagne d’Allemagne, sur les 9.237 tués, 3.620 étaient des enrôlés du Maghreb, et sur les 34.714 blessés, 16.531 étaient Maghrébins.

2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste.

Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2).

La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine.

Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique.

Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an.

N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude.

Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle.
Une filiation confirmée au XXe siècle par la mise en œuvre d’une théorie raciale des valeurs avec la notation des travailleurs coloniaux selon un critère ethnique, la mise sur pied des »zoos humains» de même que d’un «bureau des affaires nord africaines» dans l’entre deux guerre (1919-1939), précurseur du «Commissariat aux affaires juives» et de l’imposition de «l’étoile jaune» sous le régime de Vichy (1940-1944). Une filiation réitérée, enfin, au XXIe siècle, par la discrimination salariale des anciens combattants basanés et le test ADN pour le regroupement familial des travailleurs expatriés de l’ère sarkozy.

Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste.

3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur

La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière.

Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive.

Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.......

Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ...

De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français.

Références

1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002

2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).

3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009

4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003

5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109

Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/

6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.



René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).






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AMERE PATRIE

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.

Ce documentaire, tourné en
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.

Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE

Durée : env. 50mn

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.

1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie

http://wanzea.free.fr/

Sunday, May 28, 2006

Chirac exalte "la fraternité" franco-sénégalaise, les anciens tirailleurs s'impatientent

Chirac exalte "la fraternité" franco-sénégalaise, les anciens tirailleurs s'impatientent

Au 2e jour de la visite officielle du président Chirac, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a salué en l'île de Saint-Louis "le point d'ancrage et de rayonnement de la présence française en Afrique". M. Chirac, soulignant la "fraternité" entre les deux pays, a notamment déposé une gerbe en mémoire des tirailleurs qui défendirent la France pendant les deux guerres mondiales. Mais pour les milliers de combattants encore en vie, le dégel des pensions, inférieures à celles des Français, reste au centre des préoccupations. Les autorités françaises assurent que ces augmentations, non évoquées par M. Chirac ce jour-là, devraient être prochainement réalisées.

Au deuxième jour de sa visite officielle au Sénégal, le président de la République, Jacques Chirac, a de nouveau exalté, jeudi 3 février à Saint-Louis, ancienne "porte de la France en Afrique", "la fraternité" franco-sénégalaise et les trois cents années d'histoire qui lient les deux pays.

Comme la veille à Dakar, les Sénégalais ont su démontrer qu'ils vivaient au pays de la "taranga" ("hospitalité", en langue wolof) en offrant au président français un accueil enthousiaste. Mais pour un certain nombre de vétérans africains, qui s'estiment lesés par rapport à leurs homologues de France, la question du montant des pensions, non évoquée ce jour-là par M. Chirac, reste au cœur de leurs préoccupations.

Tout au long du chemin menant de l'aéroport à Saint-Louis, ancienne capitale de l'Afrique occidentale française, des myriades d'enfants agitant des petits drapeaux et des habitants brandissant des banderoles vantant l'amitié franco-sénégalaise ont salué Jacques Chirac et son homologue sénégalais, Abdoulaye Wade. Arrivés place Faidherbe, dans le centre-ville, les deux hommes ont pris un bain de foule dans un concert de sifflets et de tam-tams.

Dans un discours prononcé sur une petite tribune tendue de tissu rouge, le président français a rappelé que c'est à Saint-Louis que "la France et le Sénégal se sont rencontrés" il y a trois siècles. "Signares de sang mêlé, Africains du fleuve y ont bâti ensemble une cité du monde, ni tout à fait française, ni tout à fait africaine, unique, singulière, saint-louisienne !", s'est exclamé M. Chirac sous les applaudissements.

Dans son allocution mêlant souvenirs d'enfance et références historiques, Abdoulaye Wade a salué en Saint-Louis "le point d'ancrage et de rayonnement de la présence française en Afrique". Située à 260 kilomètres au nord de Dakar, l'île de Saint-Louis compte 150 000 habitants. La France maintient un consulat dans la ville à l'architecture coloniale, classée au Patrimoine mondial de l'humanité, où l'aviateur Jean Mermoz aimait à séjourner.

Jacques Chirac a annoncé dans son discours le projet français de "mobiliser les acteurs nécessaires" à la restauration du célèbre pont Faidherbe, grand ouvrage d'acier inauguré en 1897, dont les sept arches franchissent les 511 mètres séparant l'île du continent.

COLÈRE DES ANCIENS COMBATTANTS

Jacques Chirac avait commencé la journée par une cérémonie au Mémorial du tirailleur, érigé sur un rond-point du centre-ville de Dakar, décoré de drapeaux français et sénégalais. Vestige de l'époque coloniale, la statue, baptisée Demba et Dupont, représente côte à côte un poilu et un tirailleur sénégalais.

Le président français a déposé une gerbe à la la mémoire des combattants qui s'illustrèrent durant les deux guerres mondiales. Environ 80 000 anciens combattants africains, répartis dans 23 pays, dont 5 300 Sénégalais, sont encore en vie aujourd'hui.

Avant les cérémonies marquant le 60e anniversaire du débarquement, la France a décidé l'an dernier de dégeler les pensions des anciens combattants africains bloquées - "cristallisées", selon l'expression officielle - depuis 1959. Plus de 120 millions d'euros ont été inscrits au budget pour faire face à cette dépense. "Les augmentations procurées ne sont en aucun cas inférieures à 20 % et sont dans certains pays supérieures à 100 %", se félicitent les autorités françaises.

Un enthousiasme que ne partagent pas nombre de vétérans africains, qui s'estiment grugés par rapport à leurs homologues de France. "La hausse est insuffisante", s'est exclamé un ancien combattant rencontré à Saint-Louis. "Quand on faisait la guerre, on ne faisait pas de différence entre les Français et les autres. Pourquoi en faire aujourd'hui ?", a ajouté l'ancien tirailleur.

Fier mais en colère dans son boubou orné de médailles, un ancien de la guerre d'Algérie, Alassane Kamara, juge "aberrant" que la France lui refuse la nationalité française "alors qu'elle l'accorde à des gens qui n'ont rien fait pour la France". Lui souhaite l'obtenir "avant tout" pour ses huit enfants.

Après une promenade dans le centre de Saint-Louis, où il a visité un cybercafé, le Sonotel, le chef de l'Etat français a repris l'avion pour Dakar, où il devait se recueilllir au cimetière de Bel-Air sur la tombe du président Léopold Sédar Senghor, décédé le 20 décembre 2001. Les Sénégalais s'étaient offusqués à l'époque de l'absence de Jacques Chirac et du premier ministre, Lionel Jospin, à l'enterrement du "président-poète".

Jacques Chirac rendra ensuite visite au 23e bataillon d'infanterie de marine (BIMA) puis aux forces françaises stationnées dans la presqu'île du Cap-Vert, à Dakar, avant une rencontre avec la communauté française à la résidence de France.

Ces tirailleurs venus d'ailleurs...

Ces tirailleurs venus d'ailleurs...

Le Sénégal a commémoré hier la mémoire des fameux "Tirailleurs Sénégalais", occasion pour le Président de la République, Me Abdoulaye Wade, d'annoncer la création d'une "Fondation des Tirailleurs"

D'apres le journal kinois Le Potentiel, d'autres personnalités africaines ont fait le déplacement vers Dakar: le malien Alpha Oumar Konaré (président de la Commission de l'union africaine), Idriss Deby et François Bozizé (présidents du Tchad et de la Centrafrique, respectivemment).

Un représentant du gouvernement français a remis au président de l'Office national des Anciens combattants du Sénégal les clés d'une voiture neuve...histoire de soulager les consciences assoiffées de justice.

Il est important de préserver la mémoire collective, mais il incombe a quiconque décide de relever ce défi de faire preuve d'un minimum d'honneteté intellectuelle. Et dans le cas présent, peut-etre faudrait-il commencer par admettre que les fameux "tire-ailleurs" n'étaient pas tous Sénégalais...

Pape Sambaré Ndour du quotidien dakarois WalFadjri avance le chiffre total de 100 000 personnes de diverses origines incorporées dans les Régiments de tirailleurs sénégalais (Rts). Selon cette meme source, 17 500 de ces soldats perdirent la vie en l'espace de deux mois, et 15% furent faits prisonniers par les Nazis.

La vérité est que la France a fait preuve de beaucoup d'hypocrisie et de mauvaise foi a l'egard de nos grands-parents qui ont perdu leurs vies pour combattre lors des deux guerres civiles européennes.

L'un des aspects les plus occultés -et aussi plus choquants- dans ce sens demeure le probleme des pensions, soulevé encore récemment par Coumba Diop de l'hebdomadaire Jeune Afrique l'Intelligent ("L'amère patrie" - 31 Juillet 2005), et d'ailleurs réitéré hier par le représentant de l'association sénégalaise des anciens combattants: lors du combat il y a bien longtemps, les balles ne faisient aucune différence entre Noirs et Blancs.

Mais la France n'en a cure.
Ainsi, les morts et handicapés et autres anciens soldats africains (qui du reste étaient de nationalité française à l'époque) ont eu droit à des pensions africanisées...belle manière d'exprimer sa gratitude.

Egalité - Liberté - Fraternité : Un leurre pour les Français issus des anciennes colonies !

Egalité - Liberté - Fraternité : Un leurre pour les Français issus des anciennes colonies !

Ce Jeudi 23 février 2006 :
Un rappel pour comprendre la suite. Un sondage de l'institut CSA paru dans le Parisien du 1/2/2006 indique 3 Français (soit 72%) sur 4 estiment que la diversité actuelle de la population est "une richesse". Ils sont toutefois 2 (soit 63%) sur 3 à considérer que l'intégration des populations non européennes demeure difficile. Il écrit : " Après la crise des banlieues et dans un contexte social toujours difficile, ce sondage montre qu'il existe une forte volonté de vivre ensemble, surtout chez les jeunes".
Philippe Lemoine, PDG de Laser, animateur d'un groupe de réflexion sur le thème : "L'Europe, le monde et la diversité : que faire du passé colonial ?", déclare que pendant longtemps, la France n'a pas voulu voir, ni penser sa diversit. On a eu très nettement l'impression qu'il y avait une sorte de couvercle vissé sur la marmite, rien ne s'exprimait sur ces questions. Le retour brutal du débat sur le passé colonial de la France, et sans doute aussi la crise des banlieues, a provoqué un premier déclic...
Dans le Parisien 25/2/2006, il écrit à propos des minorités que : "Après l'explosion dans les banlieues, les partis politiques ont promis d'accorder plus de place sur leurs listes aux Français issus de l'immigration. Mais voilà c'est un casse-tête. Et alors que les élections se profilent, rien ne vient".
Les partis sont verrouillés depuis presque 50 ans aux Français issus de l'immigration à qui on faisait jouer les seconds rôles. La réaction de Maxime Kremetz (De quoi je me mêle) n'est que la partie visible de l'iceberg de tous les responsables politiques des partis des Français blancs, à l'exception peut-être d'un seul, le MRG pour lequel Taubira, la première noire candidate à la plus haute fonction de la république, portait les et ses couleurs aux dernières présidentielles !
Un modèle à ne pas suivre pour les autres partis !
Question : La France va-t-elle accepter maintenant d'évoluer en pratiquant une véritable intégration politique, sociale, économique des Français issus des ex-colonies après les tristes événements des banlieues en novembre 2005 ?

L'histoire coloniale française revue et corrigée au présent ?

L'histoire coloniale française revue et corrigée au présent ?

Est-ce que la colonisation a eu un rôle positif ?

Cette question aurait pu être posée par les intéressés eux-mêmes, et cela aurait été presque normal puisque chacun est sensé s'interroger sur son passé ou le passé de ses ancêtres. Malheureusement en France, pays des droits de l'homme, des députés (descendants d'esclavagistes et de colonisateurs), sans doute animés d'un esprit de fierté pour services rendus à une partie du monde, ont voulu que les générations d'élèves (d'immigrés en majorité, natalité oblige) apprennent que la France a joué un rôle bienfaiteur pour leurs arrières-parents ici ou là-bas et sur eux-mêmes. C'est la France qui a fait qu'ils appartiennent aujourd'hui à ce monde moderne, comme si sans elle, ils ne seraient capables de rien. La France les a sortis de l'obscurantisme. Ils leur doivent reconnaissance et aliénation !

Pour ma part je dirais qu'il faut faire preuve d'ignorance ou mépris sur l'apport de la science et la technologie issues des civilisations africaines, du Moyen-Orient, d'Asie ou d'Amérique. La culture française est un mélange des autres cultures venant des autres parties du monde. Il suffit d'aller à la place de la Concorde pour s'en rendre vite compte. Les Arabes ne sont-ils sont arrivés jusqu'à Poitiers en passant par l'Espagne ? Ne retrouve-t-on pas dans ces villes de nombreuses traces de leur passage ?

Il suffit d'aller visiter l'exposition scientifique à l'institut du Monde Arabe à Paris pour se rendre compte que la technique et la science appartiennent au génie humain : C'est très révélateur et très éducateur sur le savoir des autres peuples du monde.

Dans leurs forêt les pygmées faisaient avec leurs outils la trépanation (perforation de la boîte crânienne pour accéder aux méninges) pour soigner des malades.

Le génie humain n'est pas forcément blanc, il a toutes les couleurs !

La colonisation a été une époque très douleureuse pour nos arrières-parents et parents. Par exemple la construction du chemin de fer Congo-océan par les colonisateurs Français entre Brazzaville et Pointe-Noire au Congo-Brazzaville fit de nombreuses victimes Congolaises, Tchadiennes, Centrafricaines, Gabonaises et Chinoises. Ce n'est pas un souvenir plus douloureux pour les rescapés et les descendants de ces victimes. Son intérêt était d'écouler les matières premières venant de l'intérieur des terres pour les bâteaux accostés au bord de l'océan atlantique.

Jacques Chirac veut la suppression du texte sur la colonisation. Il a raison ! Cet homme sait se rattraper en politique !.

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac a demandé la saisine du Conseil constitutionnel en vue de la "suppression" de la mention du "rôle positif" de la colonisation française, selon les services de la présidence de la République.

Le Conseil constitutionnel doit dire si l'alinéa controversé de la loi de février 2005 est bien du domaine réglementaire et non législatif. Si c'est effectivement le cas, le gouvernement le supprimera par décret.

"Sur la base des propositions qui lui ont été faites, le président de la République souhaite que le Conseil constitutionnel (...) puisse se prononcer sur le caractère réglementaire du deuxième alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 en vue de sa suppression", indique l'Elysée dans un communiqué.

Cet alinéa stipule que "les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".

Une pétition contre cette disposition a recueilli plus de 46.000 signatures, dont celles de plusieurs historiens de renom.

Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a fait savoir qu'il saisissait immédiatement le Conseil constitutionnel.

"Si le Conseil constitutionnel juge que ces dispositions ne sont pas du domaine de la loi, le Conseil d'Etat sera saisi (...) d'un projet de décret supprimant cet alinéa du texte de la loi", a indiqué Matignon dans un communiqué.

"Le Président de la République", a souligné l'Elysée, "considère que la loi du 23 février 2005 rend un juste et nécessaire hommage à tous les Français rapatriés et aux combattants de toutes origines de l'armée française".

"Mais le deuxième alinéa de l'article 4 suscite des interrogations et des incompréhensions chez beaucoup de nos compatriotes. Il convient de les lever pour retrouver les voies de la concorde. La Nation doit se rassembler sur son histoire."

En se prononçant pour la suppression et non la réécriture du texte, Jacques Chirac a suivi la recommandation du président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré, qu'il avait chargé le 9 décembre d'une "mission "pluraliste pour évaluer l'action du Parlement dans les domaines de l'histoire et de la mémoire".

Jean-Louis Debré a remis ses conclusions mercredi soir et la décision de Jacques Chirac a été annoncée dans la foulée.

Dans un communiqué, Jean-Louis Debré a rappelé "qu'à de multiples reprises, il a précisé que ce n'est pas à la loi d'écrire, de commenter ou de porter un jugement sur des faits qui relèvent de l'Histoire".

Il a ajouté qu'après avoir longuement consulté diverses associations, des juristes, des historiens et des parlementaires, il "souhaite la suppression de cet alinéa 2".

France : La face occultée de ton passé

France : La face occultée de ton passé (1ère partie)

Depuis la fin de la colonisation vers 1960 en Afrique, les Français d'origine étrangère en particulier les Africains du Maghreb et du sud saharien n'ont jamais été assimilés ou intégrés. Certains diront qu'il y a eu quelques exceptions, mais l'exception ne fait pas la règle. Elle est donc négligeable car elle n'est pas visible par rapport à la grande masse. Sous la 4ème république, les ministres ou élus d'origine africaine, certes peu nombreux, ont existé. Puis ils ont disparu pour ne plus jamais apparaître après 1959. S'agit-il d'une rupture totale avec l'afrique après l'indépendance des colonies ou une politique de la France réservée aux seules élites gaulloises ?.

Tout africain venu étudier en France est surpris de constater que ces "frères" occupent des postes peu honorables : ils ne sont pas cadres dans l'administration, ni à l'éducation, ni dans les hôpitaux ! Il ne sont même pas dans le monde politique. C'est comme s'ils n'étaient pas compétents ou incapables d'assumer les fonctions nobles de la cité. Par contre dans les rues de Paris par exemple, les africains, balai à la main, s'occupent de nettoyer les trottoirs et ses innombrables crottes de chien, alors qu'ils ne le feraient pas pour rien au monde pour leur propre pays.

Tout africain ou européen est étonné de voir dans les autres grandes métropoles occidentales multiraciales, notamment à Londres, au Canada, ou à New-York, le brassage inter-racial saute aux yeux. Il est partout. A Paris, c'est dans le métro, le RER ou les bus où le faux brassage brille de mille feux. Une fois sortis du transport en commun, la ségrégation sociale pour ne pas dire raciale reprend sa vraie place. Chacun se dirige vers son milieu pour occuper sa journée. A la sortie du RER A à la Défense, tous les passagers très bien vêtus se dirigeant dans le quartier New-Yorkais de Paris semblent être de même souche biologique. Le balayeur ou le vigile souvent aussi diplômé que le cadre d'une entreprise installée à la Défense, est de souche différente.

Un visite-éclair dans le 18 ème arrondissement de Paris et le 16ème en empruntant le PC (bus articulé circulant sur les boulevards des Maréchaux) permet de constater que la même ségrégation : le 18ème appartient à la population africaine et le 16ème ou le 7, 8ème à la souche pure. Pourquoi c'est ainsi ?

Ces populations des beaux quartiers oublient une chose : les parents ou arrières-parents des populations du 18ème arrondissement de Paris ont contribué à libérer ces beaux quartiers l'arme à la main pour chasser l'occupant Nazi. Les cadres des bureaux climatisés ignorent que sans la présence des tirailleurs africains, ils ne seraient peut-être pas là aujourd'hui, que ces bâtiments ont vu mourir de nombreux maçons, peintres, chaudronniers pendant leur construction. Ils étaient en majorité tous d'origine étrangère. Ils gagnaient peu d'argent, vivaient dans des conditions inhumaines très loin de beaux quartiers.

La France a fait venir des africains pendant les deux guerres mondiales, elle a fait entrer des africains pour bâtir le pays ravagé par les bombes allemandes. Puis après la France commençant à s'embellir ne reconnaît plus les africains qui ont contribué à sa libération et à son essor. Petit à petit depuis 1973, la France "accueillante" est devenue la France du rejet de l'africain.

Nous espérons que la raison humaine l'emportera sur l'action négative sur un "frère", comme le dirait le prêtre à la messe, venu d'ailleurs trouver son bonheur loin des siens.

Nb : Il s'agit de la France politique. Le peuple français ouvert aux autres comme tous les peuples du monde suit le politique très aveuglement pour l'imiter souvent.
Atention : Je n'ai rien contre les beaux quartiers, ni les cadres. Je n'ai fait que donner quelques observations .

France : La face occultée de ton racisme (2ème partie)

DISCRIMINATIONS AU TRAVAIL L’Éducation nationale, une entreprise comme les autres ?

L’école, comme protégée « a priori » du racisme, est pourtant un lieu où les personnels subissent différentes formes de discriminations ethniques. Le silence sur ces pratiques oblige à questionner ouvertement le fonctionnement de l’institution scolaire. quelles sont les relations entre acteurs scolaires qui sont prises comme objet de réflexion ? Ce sont celles qui mettent en rapport les personnels éducatifs et les élèves ou ces mêmes personnels et les familles ou les élèves entre eux ou les familles entre elles ou encore les établissements et leur environnement social et institutionnel plus ou moins large.

Discrimination à l’embauche et ethnostratification du travail
Au cours d’une enquête sur les personnels éducatifs « noirs », Bérard a constaté que, parmi son échantillon, cinq des maîtres auxiliaires interviewés faisaient état de difficultés spécifiques lors de leurs démarches de titularisation : « Ils les ont tous rencontrées après avoir acquis la nationalité française et après avoir réussi la partie écrite du concours. Ils ont tous dû recommencer plusieurs fois les oraux et/ou leur année de stage. Ils sont pour la plupart docteurs. En tant que maîtres auxiliaires, ils font l’objet de plus d’inspections que les titulaires et d’un rapport annuel du chef de l’établissement où ils exercent. Ces rapports et inspections sont corrects jusqu’au jour de leur tentative de titularisation ». Sans doute ne sont-ils pas les seuls maîtres auxiliaires à connaître des difficultés de titularisation. La tendance à maintenir un volant de personnels précaires, privés en pratique de certains droits élémentaires comme l’assurance chômage, semble d’ailleurs avoir connu un regain de vigueur ces dernières années. Cependant, cette orientation politique trouve une « clientèle » de choix parmi les non-nationaux qui permettent de combler à moindre coût les déficits d’enseignants, en particulier dans les disciplines scientifiques et techniques. Or, ces quelques exemples semblent indiquer que l’obtention de la nationalité française ne change pas fondamentalement l’image de personnels d’appoint attachée aux maîtres auxiliaires originaires des anciennes colonies. Dans cet exemple, tous cinq sont qualifiés d’un point de vue disciplinaire (la plupart sont docteurs, contrairement à la majorité des certifiés), tous ont une expérience pédagogique « contrôlée », tous réussissent la partie écrite du concours, celle qui est « aveugle », et tous butent sur l’obstacle des épreuves qui se passent en face à face, c’est-à-dire des épreuves au cours desquelles ils ne peuvent masquer leurs caractéristiques somatiques. On voit ici comment, une fois disparu le motif de discrimination légale (la clause de nationalité pour l’entrée dans la fonction publique), celle-ci peut se transformer en discrimination institutionnelle qui perpétue, sur le mode routinier, la place précaire assignée à ces agents supplétifs. Comme dans la plupart des cas de ce type, il est impossible d’avoir la preuve de l’intention discriminatoire des recruteurs, ce qui est d’ailleurs une question secondaire par rapport à celle du résultat. Et comme de coutume, les protestations de ceux qui se sentent discriminés sont considérées comme une manière de masquer leurs propres insuffisances. C’est ce qui se produit lorsqu’un de ces enseignants, après avoir fini par obtenir sa titularisation, fait circuler une pétition de protestation concernant un cas similaire au sien. Il s’entend alors répondre, de prime abord, par ses collègues qu’il ne s’agit pas de racisme mais d’incompétence. Suffisamment compétent pour faire le travail à titre précaire mais insuffisamment pour être titularisé, on retrouve là une des caractéristiques de la situation minoritaire qui contraint en permanence à faire et à refaire la preuve de qualités dont le majoritaire est spontanément crédité. Les « issus de » peuvent donc faire partie de la communauté des agents scolaires mais, a priori, ils risquent de ne pas être perçus comme pouvant occuper n’importe quelle place dans l’institution. C’est aussi ce qu’indique le cas de cette jeune professeur des écoles « noire », française née de parents français, rencontrée dans le cadre de cette même enquête : « Entre les mois de mai et de juillet, elle a effectué des remplacements dans douze écoles primaires et maternelles différentes. Dans une seule d’entre elles, elle n’a pas été prise pour l’ATSEM chargée de l’entretien de la classe ». Emplois précaires ou fonctions subalternes (rattachées de surcroît à la fonction publique territoriale dans le cas des ATSEM), là aussi il y a une frontière qui délimite des « nous » et des « eux » au sein même des agents scolaires. Mais cette ethnicisation – ou, ici, cette racisation – est entièrement imputée. Ce ne sont pas ces maîtres auxiliaires qui cherchent à être titularisés en tant que « noirs », ni cette professeure des écoles qui se présente comme faisant partie du personnel de service. Ils sont pris dans un rapport social qui s’exprime notamment par des représentations de l’ethnostratification du travail dans le champ scolaire qui sont utilisées en pratique. Des minoritaires pour s’occuper des histoires de minoritaires Lorsque l’obstacle du recrutement est levé et que le statut professionnel est reconnu, le traitement différencié des « issus de » ne disparaît pas forcément. Certains postes leur semblent plus particulièrement destinés et, inversement, d’autres paraissent ne pas devoir leur être accessibles. Certains cas montrent que la ségrégation entre élèves sur le marché scolaire peut avoir un pendant du côté des enseignants. Au nom de la « proximité culturelle », il semble naturel de les nommer dans les établissements à forte composante « ethnique » ou de leur attribuer les classes réputées les plus difficiles. Nul besoin d’y chercher une intention nuisible tant cela semble se passer sur le mode de l’évidence, comme l’exprime ce principal d’un collège particulièrement « chaud » de la banlieue lyonnaise interviewé par Balazs et Sayad : « Cette année, on a nommé un surveillant maghrébin », étudiant en mathématiques et se destinant au professorat. « Quand j’ai vu sa fiche de nomination [...] ma première réaction ça a été de me dire : “tiens, peut-être qu’au rec- torat, ils ont pensé que c’était bien, que ça allait bien se passer” et j’attendais avec intérêt, c’est la première fois que j’avais un surveillant maghrébin. Eh ben, le pauvre, il en a bavé [...] ». Ce sentiment d’évidence peut d’ailleurs être partagé par les enseignants concernés : « J’ai choisi de travailler en LEP car je me sens plus proche de cette population dont je suis issue, mais je ne mets jamais mes origines en avant ». C’est aussi « tout naturellement » que certaines autres affectations seront déconseillées, comme il est expliqué à cette CPE stagiaire « noire » : « à la fin de son stage, elle a été bien notée par ses tuteurs qui lui ont également mis une appréciation écrite positive. Mais lors de l’entretien, un de ses tuteurs lui a dit : “Vous réussirez toujours dans un collège comme celui-ci [à forte composante populaire et “immigrée”], mais dans un autre, genre Condorcet ou Henri IV, vous vous casserez les dents !” ». Là non plus, inutile de chercher des motivations « racistes ». Ces propos peuvent même s’interpréter comme une anticipation visant à protéger la future collègue d’éventuelles confrontations ouvertes avec la « clientèle scolaire ». Ce type de situations a été analysé dans le cas des agents de l’ANPE confrontés à des annonces plus ou moins explicitement discriminatoires. Si aucune politique globale n’est mise en oeuvre, chaque agent est alors pris dans une double contrainte : accomplir sa mission de service public en respectant les grands principes républicains d’égalité tout en tenant compte du risque de perdre des offres d’emploi, ce qui serait préjudiciable à l’ensemble des chômeurs. Dans ce contexte, une réponse usuelle consiste à chercher un compromis en évitant la confrontation directe entre des candidats stigmatisables et des employeurs connus pour leurs comportements discriminatoires. Le même type de contradiction se retrouve dans notre exemple, qui met en tension le principe égalitaire et le jeu de la concurrence pour la captation des « classes moyennes autochtones » entre privé et public, mais aussi entre les établissements publics. Car, sur le marché scolaire, la présence d’agents ethnicisés ou racisés peut être un élément motivant les choix des parents ou des élèves, comme l’évoque un rapport réalisé pour SOS Racisme sur la base de trois cents cas de discriminations traités par cette association : « Dans certains établissements, on note un comportement discriminatoire lié au refus de parents de voir l’enseignement transmis par des personnes d’origine étrangère ». Bérard en donne un exemple, avec le cas de ce professeur de technologie « noir » qui, alors qu’il était encore maître auxiliaire, s’est vu imposer une inspection exceptionnelle, sous la pression des parents relayant leurs enfants qui se plaignaient de son accent. Ce n’est qu’au terme de toute une procédure qu’il a été admis que cet enseignant était compréhensible et qu’il assumait normalement sa fonction. Il est parfaitement respectable que des personnels éducatifs « issus de » soient motivés pour travailler avec des publics populaires et ethnicisés. Ce qui pose problème, c’est lorsque ce souhait et cette relative identification à leur public sont pris pour une norme, pour ne pas dire une obligation. Comme s’il était acquis que c’était aux minoritaires de s’occuper des « histoires » de minoritaires ou de se cantonner aux emplois les moins valorisés. Cette orientation vers les fonctions, les établissements et les classes les plus difficiles fonctionne aussi comme un message décryptable par les élèves et leurs familles, une sorte de balisage reflétant dans l’institution scolaire la structuration ethnique de l’ordre social. Si, du point de vue des usagers, il peut s’agir d’un fléchage de leur parcours, une manière de leur faire « avaler la pilule » de la ségrégation scolaire, du point de vue des agents cette expérience peut aussi être celle d’une violence subie, d’une dénégation de leur légitimité statutaire à occuper des positions valorisées. Nous avons vu, lors d’enquêtes dans d’autres cadres de travail, comment cette assignation des minoritaires à certains types de fonction passait par des formes d’apprentissage de leur situation dominée et, en particulier, par un rappel répétitif de leur défaut d’universalité. Les « plaisanteries » plus ou moins ouvertement racistes jouent un rôle central dans ce processus, en rappelant à ceux qui en sont la cible qu’avant d’être des individus, ils sont l’incarnation d’un groupe. Harcèlement raciste : les « blagues » comme forme de socialisation À cet égard aussi, l’école ne diffère pas fondamentalement des autres milieux de travail. Les moments de péritravail (temps de pause en salle des profs, échanges entre collègues à la cantine ou lors de soirées conviviales) fournissent le cadre principal à l’exercice de cette forme particulière d’humour. Mais ils n’en ont pas l’exclusivité, au risque de la faire alors apparaître plus nettement incongrue. Bérard relate ainsi le cas d’une principale de collège qui, lors des réunions de travail, s’adressait systématiquement à un enseignant « noir » de son établissement en usant d’un pseudo accent africain jusqu’à ce qu’une délégation de professeurs la contraigne à cesser ce manège et à présenter des excuses. Cependant, la plupart du temps, ce genre de « blagues » ne s’expriment pas dans le cadre de réunions officielles, et elles sont largement tolérées. De la sorte, la personne visée est obligée de gérer cette assignation identitaire, plus ou moins difficilement vécue, en mettant en oeuvre des stratégies variables. Selon les personnalités et les contextes, elle « jouera le jeu », en endossant un rôle caricatural, ou bien elle sera contrainte d’éviter autant que possible le contact avec ses harceleurs, ou encore elle refusera ce déni d’universalité, se faisant ainsi une réputation de susceptibilité, de manque d’humour voire de paranoïa. Qu’il s’agisse de plaisanteries brimades ou de pratiques discriminatoires, nos enquêtes dans différents milieux professionnels montrent que, très généralement, la plainte du minoritaire est rejetée, retournée à l’expéditeur. Les causes du problème sont renvoyées aux caractéristiques propres de la personne qui s’en estime victime. Or cette dénégation de la souffrance des victimes n’a pas seulement pour effet d’empêcher toute possibilité de contestation des hiérarchies ethniques, elle les redouble. La négation de la parole des victimes constitue un processus d’apprentissage qui aboutit à l’intériorisation de l’interdit pesant sur la remise en cause de ces rapports de domination ordinairement implicites. Elle peut être analysée comme une forme de socialisation au milieu de travail : à défaut de s’habituer à la violence raciste, le minoritaire doit apprendre à « faire avec ». Une hiérarchie passive face aux discriminations L’essentiel du problème vient de ce que l’institution scolaire tend à tolérer ce mode de pratiques et de comportements. Se pensant hors du rapport social raciste, l’Éducation nationale ne se dote donc pas des moyens de réagir et moins encore de prévenir, elle cherche prioritairement à se préserver de toute intervention extérieure. C’est ce que constatait SOS Racisme qui concluait ainsi le chapitre consacré à l’école dans le rapport cité précédemment : « À chaque signalement [de cas de discrimination concernant tant les élèves ou leur famille que des personnels], un courrier est envoyé à destination des responsables d’établissement, de l’inspection académique. [...] On note une lenteur particulière, parfois plusieurs mois. De plus, d’après les courriers reçus, malgré de nombreux témoins [...], d’après les administrations de l’Éducation nationale, il n’existe aucun problème dans aucune école [...], aucun problème n’a été reconnu, donc aucun responsable de ces actes délictueux n’a été sanctionné à notre connaissance ». De ce point de vue, il ne semble pas que la situation ait fondamentalement évolué au cours des trois dernières années. C’est ce que laisse penser le traitement d’un cas qui nous a été signalé dans l’ouest de la France. Une surveillante d’origine africaine se plaignait du harcèlement raciste et sexiste perpétué à son encontre par un CPE, son supérieur hiérarchique, sous la forme de « plaisanteries » répétitives ayant pour thème privilégié la sexualité supposée torride des femmes « noires ». Que s’est-il passé ? Tout d’abord, elle n’a reçu que peu de soutien de la part de ses collègues, certains y voyant une plaisanterie, d’autres jugeant que son attitude ambiguë était à l’origine de ses déboires. La hiérarchie de l’Éducation nationale s’est abstenue d’intervenir jusqu’à ce que, sous la pression des organisations syndicales, la surveillante obtienne sa mutation pour un autre établissement. Quant à l’auteur présumé des faits, il n’a, pour sa part, subi aucune sanction. Une plainte au pénal a été déposée qui a été classée sans suite par le parquet, faute de preuves. Quant à la CODAC territorialement compétente, elle a refusé de se saisir du dossier en se retranchant derrière le dépôt de plainte et la nécessité d’attendre d’éventuelles suites judiciaires. Cela s’explique d’autant plus facilement que l’inspecteur d’académie, vice-président de droit de cette instance, y brille par son absence systématique. Il s’y fait généralement représenter par une assistante sociale scolaire sur qui repose le traitement de l’ensemble des dossiers de discriminations en milieu scolaire. Confrontée en séance plénière à l’évocation de ce cas, elle ne put que souligner que, n’étant pas fonctionnaire d’autorité, elle n’avait ni le pouvoir ni les moyens pour intervenir dans ce type de conflit entre agents. On touche ici aux limites du dispositif actuel de lutte contre les discriminations qui se caractérise par des positionnements de principe et le « marquage territorial » des services extérieurs de l’État, des administrations et des partenaires sociaux. Chacune de ces instances cherche à limiter l’intervention des autres en s’autoproclamant à la fois résolue à lutter contre les discriminations et expert pour intervenir en son propre sein, se positionnant à la fois comme juge et partie. On constate ainsi que chacun cherche surtout à éviter toute incursion extérieure qui pourrait dévoiler ses pratiques « ordinaires » (ou moins ordinaires) directement ou indirectement discriminatoires. Dispositifs hyper-institutionnels, les CODAC laissent pleinement s’exprimer la culture du secret qui est une des caractéristiques consub- stantielles des administrations bureaucratiques. C’est ce qu’a magistralement montré Howard S. Becker en analysant les relations d’autorité entre élèves, parents, institutrices et directeurs d’école dans le Chicago des années 1950. Il explique ainsi comment les enseignantes, pour préserver leur autorité professionnelle, ne se soumettent qu’au contrôle mutuel, le plus souvent implicite, des autres agents scolaires. Elles s’efforcent d’établir des relations avec les parents – et plus généralement avec les acteurs extrascolaires – « qui reposent essentiellement sur le secret ». L’objectif étant d’éviter que ceux-ci ne s’immiscent dans les affaires de l’école et n’en retirent une position permanente d’autorité. Et Becker d’élargir ses conclusions à l’ensemble des institutions : « Les relations réciproques entre les agents d’une institution sont des relations d’influence et de contrôle mutuels, et les étrangers sont systématiquement empêchés d’exercer quelque autorité que ce soit sur les activités de l’institution, parce que, si une telle autorité leur était accordée alors qu’ils ne sont pas insérés dans ce réseau de contrôle, ils seraient littéralement incontrôlables et détruiraient l’organisation institutionnelle telle que les agents désirent la voir préservée ». À l’heure où les directives européennes enjoignent à chacun des États membres de se doter de dispositifs indépendants de lutte contre les discriminations racistes, il semble nécessaire d’élargir la réflexion sur le racisme à l’école en redonnant une cohérence d’ensemble à l’analyse des différents aspects de ce phénomène. Nous avons présenté quelques situations qui montrent comment des processus de minorisation d’une partie des personnels étaient à l’oeuvre au sein de l’institution. Nous ne prétendons pas que ces quelques cas peuvent être généralisés ; faute de recueil systématique des témoignages des victimes ou des témoins et en l’absence de résultats de recherche en la matière, nous ne savons rien de leur ampleur. Il serait d’ailleurs urgent de combler cette lacune. Ce qui nous semble certain, en revanche, c’est qu’il n’y a pas de différence de nature entre les traitements inégalitaires que subissent certains agents et ceux qui s’appliquent aux élèves et à leurs familles. Aussi, il ne suffit pas de se focaliser sur les cas individuels les plus scandaleux ni de se défausser sur des grands processus sociétaux, comme les discriminations systémiques, tellement dilués qu’ils en seraient immuables. Pour comprendre les dynamiques d’ethnicisation et de racisation qui travaillent de plus en plus ouvertement les rapports scolaires, c’est bien le mode de fonctionnement global de l’institution qui doit être questionné en priorité.

Christian POIRET (*)
(*) Sociologue, maître de conférences à l’université Rennes II, unité de recherche Migrations et Sociétés (URMIS, CNRS-Paris VII-Paris VIII-Nice) et CERIEM (université de Haute-Bretagne). Email : poiret@paris7.jussieu.fr

(Article extrait par EfL dans "Ville-Ecole-Intégration Enjeux" n°135 de décembre 2003)


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Les Noirs de France : Une révolte qui dérange la République ou les racistes !

Les Noirs de France : Une révolte qui dérange la République ou les racistes !

Les Noirs ont subi l'esclavage, la colonisation dans le passé, après l'indépendance, la néocolonisation avec par exemple la pré-carrérisation des Etats africains (Tchad, Congo, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Gabon etc...), et aujourd'hui la discrimination stratifiée en France où sont nés des Noirs, ou pays qu'ont choisi de vivre des Afrodescendants. La France des colonies ou l'Empire colonial doit rester une France monocolore et monoculturelle, pensent les Français racistes. La révolte des Exclus ou des Rejetés de la République a grondé dans les banlieues d'abord de grandes villes. Et demain ? La conscience gagne le camp des Noirs et la peur monte chez ceux qui refusent le brassage ethnique (les racistes). Ils oublient une réalité : la France est en train d'être "colonisée" par le multiracial et le multiculturel pour devenir inévitablement une France multicolore et multiculturelle comme l'Afrique du Sud ou le Brésil. C'était peut-être sans doute le Grand Rêve des explorateurs, des esclavagistes, et des colonisateurs français qui va être exaucé !
Enquête sur la question noire en France


Un document choc révèle la face cachée de la galaxie noire en France. Les extraits que nous publions sont édifiants. (Auteur : J.-M.S.)

Il y a une «question noire» en France. «Ne dites plus les Blacks ou les gens de couleur, dites simplement les Noirs.» L'homme qui parle, Louis-Georges Tin, est un brillant normalien mais aussi un des porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui veut fédérer les associations africaines et antillaises. Une vieille idée qui n'a trouvé sa concrétisation que l'hiver dernier, avec, penchés au-dessus du berceau, Fodé Sylla, Stéphane Pocrain, Manu Di Bango, Basile Boli... Une fédération qui ambitionne de représenter 5 millions de personnes, Ivoiriens, Béninois, Antillais, Nigériens, unis, souligne Tin, par «une histoire de souffrances liées à la seule couleur de leur peau.» Mais la «question noire» n'a pas attendu le Cran pour s'inviter à la une de l'actualité. Faut-il dater son émergence de la candidature de Christine Taubira, auteur de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crimes contre l'humanité, à l'élection présidentielle de 2002? Faut-il évoquer les envolées de l'écrivain Calixthe Beyala contre la discrimination dans les médias ou les délires de Dieudonné qualifiant la commémoration de la Shoah de «pornographie mémorielle»? Pas simple car, on l'a compris, le pire côtoie ici le meilleur. Le 16 janvier 2005, les «indigènes de la République» lancent un appel contre «l'Etat colonial.» Un mois plus tard, les casseurs s'adonnent à des «ratonnades anti-Blancs» lors des manifestations lycéennes. En novembre dernier, ce sont les émeutes de banlieues «ethniquement homogènes». Quels rapports entre ces faits? Il est difficile sinon périlleux de mettre sur le même pied des groupes en mal d'identité et des pans entiers d'une population dynamique et créative malmenée parla crise. Les émeutes ont révélé aussi qu'au fur à mesure que les squats se vidaient leurs occupants, en majorité noirs, venaient remplacer dans les cités tous ceux qui gagnaient des quartiers plus valorisants. Des jeunes Noirs, nouveaux arrivants, qui n'ont connu que la crise économique (lire l'article de Frédéric Ploquin, p. 64) et qui se sont d'autant plus renfermés qu'ils n'ont jamais expérimenté la mixité.
Une chose est sûre: la couleur de la peau, hier jetée comme une insulte, est revendiquée avec fierté. «Est-ce un danger pour la République? Ou la fin d'une injustice?» Ces deux questions sont posées par le remarquable travail d'enquête réalisé par Géraldine Faes et Stephen SmithNoir et français!, Panama, 445p., 20 euros.. Un essai total puisqu'il mêle situations présentes et déboires du passé, scènes vues et analyses approfondies. Un appareil critique à saluer.
La véritable question qui vient en refermant l'ouvrage est: pourquoi un tel essai n'a-t-il pas été publié auparavant? Peut-être parce qu'il fallait un certain courage. Toujours est-il qu'il faudra désormais compter avec ce livre. Le Black Power à la française n'est pas - encore? - une force de proposition, mais il est déjà une source de réflexion.

EXTRAITS


«Des traîtres et des lâches»
Jour ordinaire dans un pays émietté: ce jeudi 23 septembre 2005 en début de soirée, dans une salle louée à la maison des Mines, résidence de passage pour les étudiants de l'Ecole des mines et des ponts et chaussées, dans le Ve arrondissement de Paris, quelque 150 personnes répondent à un appel pressant. Il émane des éditions Menaibuc, l'acronyme pour Men And International Books To Unify Civilization. Spécialisé dans la publication d'ouvrages traitant de l'histoire de l'Afrique et des Caraïbes, Menaibuc existe depuis une dizaine d'années et s'est doté, en 2003, d'une structure d'enseignement, l'institut Africamaat, qui dispense des cours de civilisations africaines. Son appel diffusé sur Internet, notamment sur le site grioo.com, «Alerte dans la communauté noire!», est signé par Jean-Philippe Omotunde, «auteur kémite [noir] originaire de la Guadeloupe, chercheur en histoire et enseignant.» Celui-ci explique s'être inspiré du célèbre livre de l'égyptologue sénégalais Cheikh Anta Diop, Alerte sous les tropiques, qui, en 1956, «révélait les faces cachées de tragédies qui allaient frapper les populations africaines, drames générés par un système néocolonialiste occidental voulant s'emparer par tous les moyens des richesses de l'Afrique au détriment de toute forme d'humanisme». Aujourd'hui, les périls à venir ne seraient pas moindres. «La négrophobie gagne du terrain», affirme l'appel. A 19 heures, la réunion [...] est sur le point de commencer. Le public, noir à trois exceptions blanches près, est composé à part égale d'hommes et de femmes. Moyenne d'âge: autour de la quarantaine. Tenue: plutôt élégante. Le droit d'entrée est de 5 euros, encaissés par deux dames, le service d'ordre léger, avec trois vigiles. [...]
Une animatrice annonce, comme une bonne surprise, la présence de Dieudonné. Bien qu'en représentation le soir même dans son théâtre de la Main-d'Or, il «a tenu à être parmi nous pour nous informer d'une affaire grave.» Surgissant d'une porte, très applaudi, l'humoriste franco-camerounais, en veste de treillis kaki, gagne l'estrade. Il explique: «Il y a trois ans, j'ai proposé un documentaire au Centre national de la cinématographie sur le Code noir», la table de loi de l'esclavage édictée en 1685, sous le règne de Louis XIV. «On me l'a refusé pour différentes raisons. Alors, j'ai lancé une souscription, qui a permis de réunir, pour l'instant, environ 30% du budget requis. Or, aujourd'hui, j'apprends que France 3 veut faire un film sur le Code noir! Sujet: «Un Noir tombe amoureux de sa maîtresse!» Ils ont trouvé le nègre de service pour réaliser ça. Je ne citerai pas son nom, des traîtres comme lui, il y en a à la pelle.» Rires dans la salle. «L'esclave amoureux de son maître, c'est un crachat à la face de notre histoire, du révisionnisme, du négationnisme! Il faut réagir! C'est une déclaration de guerre, une guerre ouverte! Ils disent:
- «Vous êtes amoureux de votre maître.» Pour l'instant, ils ont des traîtres et des lâches de leur côté, j'espère que ces lâches pourront se ressaisir... On va se mobiliser, on ne peut pas laisser faire cela. C'est une bataille terrible, une bataille de la mémoire. Ils ont choisi de nous insulter, il faut réagir.» La salle l'ovationne. Egalement à la tribune, Joby Valente, une ancienne actrice et chanteuse martiniquaise, vice-présidente du Collectif des filles et fils d'Africains déportés (Coffad), précise qu'elle a parlé, la veille, au «réalisateur traître, pour le mettre en garde». Elle n'indique pas son nom, mais on apprendra par la suite sur divers sites Internet qu'il s'agit du Guadeloupéen Jean-Claude Flamand-Bamy, réalisateur d'un long-métrage, Nèg Maron, produit par Mathieu Kassovitz et qui est sorti en salles en janvier 2005. Sans rencontrer de grand succès, ce film traitant des problèmes sociaux aux Antilles à travers l'amitié entre deux petits délinquants avait été remarqué. Toujours sans le nommer, Joby Valente rapporte que Jean-Claude Flamand-Barny a hésité à accepter la proposition de France 3. «Mais ma femme m'a convaincu que c'était une grande chance, lui aurait-il dit. Depuis, je reçois des mails d'insultes et des coups de fil menaçants.» Des cris fusent dans la salle: «Bien fait!», «Son portable, son portable!», «Ce n'est qu'un début!» Dieudonné s'assied au premier rang pour céder sa place à la tribune à l'un des intervenants annoncés de la soirée, Jean-Philippe Omotunde. L'historien prend des libertés avec son thème - «Le rôle des médias dans la marginalisation de la communauté noire» - pour élargir son propos. «Notre problème, c'est qu'il faut qu'on se lave le cerveau au Karcher, qu'on cesse de se déterminer par rapport aux Blancs, affirme-t-il. Les images de l'Afrique sont faussées, tout ce que l'on nous montre est faux: l'oeuvre française en Afrique, l'aide humanitaire...»

Scandale d'outre-Rhin
«Scandale outre-Rhin... Le 12 juin 2005, un village africain, véritable zoo humain comme au XLXe siècle, fermait ses portes dans le zoo d'Augsburg en Allemagne après avoir rencontré un vif succès.» Ainsi débute, par un chapeau en gras, l'article de Pascal Blanchard, historien de l'imaginaire colonial, et d'Olivier Barlet, rédacteur en chef de la revue Africultures, qui se conçoit comme «un espace de libre parole où se retravaille la fracture coloniale» et qui publie ce texte cosigné sous le titre: «Le retour des zoos humains». On y apprend qu'à l'instar des exhibitions de «sauvages» qui étaient très en vogue dans l'Occident au XIXe siècles et au début du XXe, des Africains ont été exposés pendant quatre jours dans un zoo allemand. «Des «nègres dans un zoo», décidément l'Occident a du mal à faire sortir l'Autre de la cage et semble reproduire éternellement les mêmes modèles», commentent les auteurs, ajoutant plus loin: «Et voilà quelques milliers de visiteurs, dont beaucoup d'enfants, qui, comme les millions qui auront précédé - notamment au Jardin d'Acclimatation à Paris, haut lieu de ces exhibitions au début du siècle -, associeront plus facilement les Africains au monde de la nature qu'au monde de la culture; qui dans quelques années, lorsqu'ils seront devenus supporters de football, lanceront des bananes et pousseront des cris de singes lorsqu'un joueur «un peu bronzé» entrera sur le terrain...»
Le message est clair: le racisme vient du colonialisme, qui nous a fait entrer dans un rapport d'altérité dont nous n'arrivons pas à sortir. Ce n'est sûrement pas faux, en général. Mais, en l'occurrence, ce qui s'est passé à Augsburg ne saurait être présenté comme un remake des «zoos humains» du XIXe siècle. Car, annoncé par une banderole à l'entrée du zoo, l'African Village - le recours à l'anglais permet aux organisateurs allemands une distanciation, de la même manière qu'on parle, en français, d'un boy - était en fait un bazar africain, une allée de stands, au demeurant tenus, pour les trois quarts d'entre eux, par des Blancs. Le «vif succès», aussi, doit être relativisé. [...] Entendons-nous: il est parfaitement légitime de crier au scandale quand la directrice d'un parc animalier, tout comme d'ailleurs le maire d'Augsburg, Paul Wengert, estime que le zoo est un lieu approprié pour permettre aux associations africaines d'accéder enfin au grand public, voire «précisément le bon endroit pour communiquer l'ambiance exotique», comme l'a soutenu Barbara Jantschke. Mais, par quelque bout qu'on prenne l'affaire, ce qui s'est passé à Augsburg n'est pas le même scandale que l'exhibition des Noirs au temps colonial.
Voilà une bonne leçon - inaugurale - pour l'histoire des présences noires en France: le présent et le passé ne sauraient être confondus. L'exemple d'Augsburg en est une illustration, mais il faut encore aller plus loin. Car, quand bien même des événements identiques se produiraient à l'initiative d'égales intentions, le contexte aura forcément changé. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la médiation temporelle - des changements subis à travers le temps - qui donne, littéralement, son sens à l'histoire. Ce sens se déchiffre à l'endroit et non pas à rebours. Quant à juger a posteriori les «bonnes» ou les «mauvaises» intentions liées à un événement, George Steiner met en garde contre le solipsisme de cette entreprise hasardeuse: «L'histoire, au sens humain, est un filet de langage lancé en arrière.» Dès lors, puiser avec des mots-valises d'aujourd'hui dans les eaux troubles d'hier n'est guère propice à la compréhension même si, souvent, la pêche se révèle miraculeuse.

Ces héros méconnus
Vers la fin de l'année 1939, 66 000 soldats subsahariens se trouvent sur le sol français. En juin 1940, 620 000 coloniaux - 10 fois plus - auront été mobilisés: 300 000 en Afrique du Nord, 200 000 en Afrique noire, 116 000 en Indochine. Les combats de la campagne de France au printemps 1940 sont brefs mais terriblement meurtriers pour les troupes d'outre-mer. Les tirailleurs sénégalais y perdent 38% de leurs effectifs et un grand nombre d'entre eux se trouvent derrière les barbelés allemands, dans des camps de prisonniers. Sur les 64 299 tirailleurs jetés dans la bataille entre le 10 mai et le 25 juin 1940, 24 271 sont tués ou portés disparus. Les Allemands exécutent sommairement plusieurs centaines de prisonniers noirs, par exemple le 20 juin 1940 à Chasselay, près de Lyon, où un cimetière abritant 188 corps, appelé «Tata soudanais» (ou, parfois, «sénégalais»), a été aménagé par la suite pour commémorer leur sacrifice. Pendant la campagne de 1940, les pertes des unités subsahariennes sont nettement supérieures, en proportion, à celles des régiments français. Au total près de 30 000 soldats originaires de l'Afrique au sud du Sahara perdent la vie, presque autant que pendant les quatre années de saignée qu'avait été la Grande Guerre.
D'abord envoyés en Allemagne, les prisonniers de guerre africains sont ensuite rapidement ramenés en zone occupée, en France, par peur de maladies tropicales ou d'atteinte à la «pureté du sang aryen». Dispersés dans 57 camps, appelés Frontstalag, dont celui de Vesoul, le camp de discipline pour les «indigènes coloniaux», les soldats noirs détenus seront encore, le 31 décembre 1943, 10 475. Certains d'entre eux parviendront à s'évader, ou seront libérés par les Forces françaises de l'intérieur (FFI), qu'ils rejoignent souvent.

Engagé volontaire en 1944, le colonel français Maurice Rives, coauteur de Héros méconnus, a rendu un hommage aussi émouvant que sobre aux tirailleurs africains engagés dans la Résistance. Selon ses estimations, ils étaient en 1944, l'été de la Libération, entre 2 000 et 3 000 à se battre au sein des FFI, dans une trentaine de départements. [...] «Nous sommes venus d'Afrique pour libérer la France...» Voilà ce que chantaient, en août 1944, des soldats noirs voguant vers les plages de Provence. Au moment du débarquement, les forces françaises - FFI non comprises - comptaient 550 000 hommes, dont 92 000 Africains: 42 000 levés en Afrique de l'Ouest, 23 000 en Afrique centrale et pas moins de 27 000 Malgaches. L'empire colonial permit à la métropole occupée de «se refaire une armée et une souveraineté», comme devait le résumer le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre.

Mais [...] cette égalité et cette fraternité prirent fin en même temps que les combats. Du jour au lendemain, les Noirs redevenaient des gens de seconde zone, logés ailleurs, mis à part pendant les repas. A la Libération de Paris, le haut commandement français invoqua la «mécanisation» de la division Leclerc par les Américains, favorables à ce prétexte qui fut un déni de gloire, pour exclure les Africains - des troupiers de base dont, prétendument, pouvait se passer une unité mécanisée - de l'entrée victorieuse dans la capitale. Quelques jours plus tôt, «le Lion noir du XVIIe», un certain Duckson, avait encore été bon pour abattre tous les occupants d'un char ennemi dans son arrondissement.

Deux cents Saint-Bernard
Au cours de la décennie, tandis que la population étrangère diminue globalement, selon les statistiques de l'Insee, le nombre des immigrés originaires d'Afrique subsaharienne double presque, passant à 400 000. Près des trois quarts d'entre eux vivent dans la région parisienne. La plupart en banlieue, mais d'autres dans Paris intra muros, où les premiers quartiers «noirs» voient alors le jour. Le plus grand d'entre eux est celui de la Goutte-d'Or, dans le XVIIIe arrondissement. Africains et Antillais y succèdent, historiquement, aux différentes vagues migratoires qui, avant eux, ont déferlé sur la capitale en tentant d'y prendre pied, des «provinciaux», aux Maghrébins en passant les Italiens. Né autour du métro Château-Rouge, leur quartier s'étend vite vers le sud et, surtout, vers l'est. Au coeur de cette «Petite Afrique», le marché Dejean devient le point de rencontre de la communauté afro-antillaise de la région parisienne. [...] Si, probablement, y vivent en moyenne trois fois plus d'Africains et d'Antillais que dans tout autre quartier, on ne peut parler d'un ghetto à l'américaine puisque des gens de toute origine, y compris des «vieux Parisiens», s'y côtoient. Mais, lorsqu'on se promène autour du square Saint-Bernard, près du bar de L'Olympic, dans la rue Léon avec ses prostituées ghanéennes, ses boutiques de wax hollandais et de cassettes africaines, lorsqu'on s'arrête devant les vitrines de cosmétiques et les coiffeurs «ethniques» de la rue Myrha, ou qu'on entre au n° 1 de la rue de Panama, dans la plus africaine des poissonneries du quartier, on ne peut s'empêcher de penser à une «Little Africa». C'est ici, dans l'église Saint-Bernard, que se joue le troisième et dernier acte de l'exception coloniale qui prend fin pour les Africains en France: le 23 août 1996, au creux de l'été, dans un Paris abandonné par ses habitants, des policiers défoncent à la hache les portes de l'édifice religieux pour évacuer, manu militari, les familles de «sans-papiers» - environ 80 personnes - qui y avaient trouvé refuge depuis plusieurs semaines. Le médiateur du conflit, Stéphane Hessel, n'est pas seul à être «choqué, attristé, scandalisé». Quelques jours plus tard, en guise de solidarité et de protestation, un imposant cortège remonte le boulevard Magenta, derrière une banderole sur laquelle figure en grosses lettres: «Vive l'Afrique!». C'est une tragique méprise, malgré la bonne intention.
Car il eût été temps, déjà, de marcher pour les «Africains de France», voire pour les «Français noirs». Ceux qui viennent d'être délogés de l'église Saint-Bernard et, pour certains d'entre eux, viennent d'être expulsés vers l'Afrique vont tous - à l'exception de deux Maliens - être régularisés par la suite, ou revenir illégalement en France. Pour une raison simple: c'est déjà bien plus leur pays que n'importe quel autre. Impliqué dans l'affaire pour avoir - avec succès - organisé un concert de soutien aux sans-papiers dans l'église, l'acteur Sanvi Panou en est conscient, au point de lancer un Conseil supérieur de la communauté noire en France (CSCNF).
Trop tôt, l'affaire n'aura pas de suite. Mais l'Etat français, empêtré dans l'inapplicabilité de la loi Pasqua, ne tardera pas à se rendre à la même évidence, un an seulement après sa démonstration de force: en 1997, il régularise la situation juridique de 15 700 immigrés illégaux - soit 200 églises Saint-Bernard.

La colère des pharaons
Tous les chemins initiatiques mènent en Egypte. Mais celui de Stellio Gilles Robert Capo Chichi est assez singulier. Dans les années 80, la diffusion par la télévision française de la minisérie de douze heures tirée du roman Racines d'Alex Haley bouleverse, parmi beaucoup d'autres, ce jeune Français d'origine haïtienne de 14 ans. Racines raconte la saga d'une famille afro-américaine, depuis la déportation d'Afrique de Kunta Kinte comme esclave, en 1767, jusqu'à l'émancipation de son descendant, six générations plus tard, gagnée de haute lutte dans la guerre de Sécession. Le livre, paru en 1976 aux Etats-Unis, puis le feuilleton télévisé ont été des succès planétaires, une révélation pour les communautés noires à travers le monde. Le livre a été traduit en 37 langues, son auteur primé d'un Pulitzer, la série télévisée diffusée sur tous les continents. Quant au jeune Stellio Capo Chichi, il a pris conscience du fait que «les discriminations, humiliations et exactions n'étaient pas des procédés appliqués à [sa] seule famille mais bel et bien à l'homme noir en général». Son éveil à la conscience noire s'est poursuivi grâce à des films comme Malcolm de Spike Lee, sorti sur les écrans en 1993, ou à ce qu'il entendait de la Million Man March organisée par Louis Farrakhan le 16 octobre 1995 à Washington. Quelques années plus tard, Stellio Capo Chichi part en voyage à Los Angeles où il assiste, dans une mosquée, à un meeting de la Nation Of Islam (NOI), le mouvement de Farrakhan. Il affirme que le rassemblement de tant de Noirs communiant entre eux avec une telle ferveur l'aurait ému aux larmes, nonobstant sa piètre maîtrise de l'anglais, qui lui permet seulement de capter des bribes des discours et prières. [...] Impressionné par le prêche du frère Karim D. Muhammad, il intègre les Black Muslims français, à 18 ans. «J'étais le plus jeune membre de l'organisation sur Paris. J'ai appris plus durant cette année et demie que durant toute ma scolarité.» Le samedi, «frère Stellio» vend vers Château-d'Eau ou aux Halles l'organe officiel - rédigé en anglais - du mouvement de Louis Farrakhan, Final Call.
[...] Mais, au fil de ses lectures, frère Stellio s'éloigne du Coran, à mesure qu'il découvre l'histoire de l'Egypte ancienne, antiqua mater des Noirs. En décembre 2002, avec trois amis qu'il a rencontrés à la fac, Joce, Evens et Raheem, il fonde le Parti kémite, au retour d'un voyage en Egypte. C'est au même moment qu'il adopte son «vrai» nom, le seul qui soit connu depuis qu'il a fait de son nom d'état civil un secret bien gardé: Kemi Seba, qui signifie «étoile noire» en égyptien ancien.
[...] En décembre 2004, [il publie] un texte sur Internet. Intitulé: «R(évolution): pourquoi je fonde la Tribu Ka», il s'agit du libelle de rupture avec ses anciens camarades qu'il traite depuis quelque temps déjà de «nègres incapables de s'affranchir physiquement ou mentalement de leur maître blanc, arabe ou juif». Exit, donc, le Parti kémite, qui s'éteindra; la Tribu Ka voit le jour «au moment où Horus a vaincu Seth», au prix d'une scission. Ka est l'énergie créatrice, mais ce sont aussi les initiales de «Kémite atonien». Les adeptes du culte d'Aton prétendent parler entre eux le medu neter, la «translitération» des hiéroglyphes. En dépit de leur formule de salutation, hotep, signifiant «paix», l'irénisme n'est pas leur fait. «Je tiens à préciser que ceux qui m'ont trouvé raciste, extrémiste, illuminé par ma foi lorsque j'étais porte-parole du Parti kémite ne devraient pas s'intéresser à la Tribu Ka. Car le choc que vous avez eu par rapport au Parti kémite ne sera qu'un en-cas en comparaison de ce que fera la Tribu Ka», prévient Kemi Seba. Il tiendra son engagement. Le 22 mai 2005, à Paris, lors de la marche commémorant l'esclavage et la traite négrière que la Tribu Ka co-organise avec le Collectif des filles et fils d'africains déportés (Coffad), Kemi Seba empêche une «leucoderme» - Blanche - de s'exprimer à la tribune sur la Palestine. En septembre, pour avoir apostrophé dans une diatribe publiée sur Internet - «Le bal des vendus» - le président du collectif DOM comme «marionnette en chef de la création gouvernementale», «100% libanais et 0% kémite», Kemi Seba est assigné en justice par Patrick Karam pour «diffamation publique» et «provocation à la discrimination raciale». Le 6 décembre 2005, n'ayant pas déféré à une convocation du juge Nathalie Turquey, il fait l'objet d'un mandat d'amener au tribunal de grande instance de Paris qui le met en examen. Pour combattre l'«antikémitisme», Kemi Seba affirme que son mouvement s'est doté d'une «armée» composée de medzatones, «des frères ayant subi le processus et un entraînement physique Ka».
[...] Le 22 février [dernier, NDLR], Kemi Seba se porte au secours de Youssouf Fofana, Français noir accusé d'avoir, à la tête du Gang des barbares, enlevé, séquestré, puis torturé à mort Ilan Halimi, un Français de confession juive. En pleine recherche policière du présumé coupable, Kemi Seba adresse ce courriel à différentes organisations juives: «[...] Une véritable chasse à l'homme se dessine envers Youssouf Fofana, accusé par votre communauté d'être responsable de la mort de l'un d'entre vous. Nous n'irons pas par quatre chemins, que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins».

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(Extrait d'articles de Marianne du N° 468 Semaine du 08 avril 2006 au 14 avril 2006)

Le colonialisme français en question

Le colonialisme français en question
L’histoire de la colonisation est un processus de conquête porté par d’autres motifs que le commerce, et que l’on regarde ce qu’il y a sous les concepts de "grandeur de la France" ou de "génie civilisateur". Il apparaît que la colonisation, comme phénomène pour une nation ou ses représentants d’appropriation des ressources d’autrui, est un fonctionnement qui a pour conséquence la plus durablement ancrée dans les mentalités, les préjugés racistes et l'autodénigrement. Certes, il est plus facile de juger après coup, mais l’esprit qui préside à la colonisation est aussi bien porteur de bonnes intentions, qu’il est nourri de préjugés raciaux partagés par le plus grand nombre.
Première époque : déportations
Le colonialisme français débute dans le sillage des Grandes découvertes. Jacques Cartier au Canada ou Pierre Belain d’Esnambuc aux Antilles sont à l’origine de l’implantation de colons français pour exploiter les ressources naturelles des colonies. La systématisation de la traite des nègres fait des colonies françaises d’Amérique et l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion) des mines d’or pour les planteurs, négociants, armateurs ou autres aventuriers. Bordeaux, Nantes ou La Rochelle prospèrent au XVIIIe siècle. On estime à plusieurs dizaines de millions, le nombre d’hommes et de femmes qui ont été l’objet de ce commerce
Deuxième époque : exploitation
Au XIXe siècle, on entre dans un nouveau cycle. Les explorations continuent et les grandes puissances européennes, dont la France, prennent pied plus profondément sur le continent africain avec la conquête de l’Algérie (à partir de 1830), et plus au sud ; puis en Asie et dans le Pacifique.En 1931, au moment de la fameuse exposition coloniale, l’empire colonial français s’étend sur des millions de km2, plaçant sous l’autorité française plus de cent ethnies différentes et plusieurs millions d’âmes. La France est alors la deuxième puissance coloniale, après la Grande-Bretagne. Si la France reste majoritairement un pays rural malgré la révolution industrielle, elle puise largement dans les ressources de ses colonies : ivoire, canne à sucre, coton, épices, café, métaux divers etc.La France coloniale, c’est en fait deux univers. D’un côté, une administration qui fait de vastes territoires de véritables résidences secondaires, d’un autre, une entreprise d’occidentalisation et de modernisation qui rend plus accessible, la médecine et de nouvelles technologies. S’il n’y a pas de discrimination légale comme dans les colonies britanniques, les colons n’en constituent pas moins une nouvelle noblesse, jalouse de ses prérogatives, allant même jusqu’à s’opposer à la République quand il s’agit de les défendre.Les autochtones trouvent ainsi plus de bienveillance du côté d’une métropole souvent lointaine que du côté des blancs locaux. Pour autant, de gré ou de force, ils participent aux combats de leur mère patrie adoptive. Les tirailleurs sénégalais, les tabors marocains et autres spahis ont de leur sang abreuvés les sillons de la Somme, du Chemin des Dames ou de Monte Cassino.
Troisième époque : aliénation
Dans le même temps, à la suite des travaux de Lamarck, Darwin et Gobineau, l’idée que les races sont inégales et que la " race blanche " est supérieure aux autres se répand en même temps que l’idée de la mission civilisatrice de la France. Alors que la République a trouvé dans la religion le dernier avatar de l’Ancien régime encore tiède et qu’il faut abattre, elle trouve une nouvelle foi en elle-même, et de nouveaux missionnaires, plus ou moins zélés, plus ou moins " éclairés ". La France coloniale, forte de sa puissance est consciente qu’elle s’enrichit de la cohabitation de plusieurs cultures sous un même drapeau. Se construit une image d’Epinal, version moderne du " bon sauvage " dont on apprécie le fait qu’il est devenu un occidental grâce au génie français. Pour autant, il ne sera jamais l’égal d’un Blanc. On savoure cette espèce d’ "anthropomorphisme" : l’adoption plus ou moins adroite par ces colonisés, des manières occidentales. On construit ces icônes qui hier faisaient rire, qui aujourd’hui choquent la majorité des gens : Banania, c’est aussi bien la marque, que le personnage, puisqu’il a la même couleur que le produit dont il fait la promotion... Mais, la France est le pays des droits de l’homme. Et cet autre génie français ouvre de nouveaux horizons à des colonisés qui sauront prendre exemple sur " nos ancêtres les Gaulois ". Ils s’appellent Messali Hadj, Ho Chi Minh, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor ou Frantz Fanon...
Quatrième époque : Emancipations ?
Y a t-il un néocolonialisme français ? Après l’émancipation politique des anciennes colonies françaises, il existe encore un rapport particulier entre la France et ces pays qui n’est pas ne même nature qu’avec d’autres nations. D’abord parce que la décolonisation ne fut pas entièrement pacifique — de même que les colonies avaient été parfois prises par la force -.La guerre d’Indochine, si elle paru lointaine aux métropolitains, n’en fut pas moins une défaite militaire pour la France alors que la Guerre d’Algérie représente un vrai traumatisme. La proximité géographique, la victoire militaire qui n’empêcha ni une défaite politique, ni une crise de régime, ni une guerre civile larvée, sont autant d’éléments qui contribuent à reléguer, souvent avec raison les nostalgiques de l’âge colonial au rang des conservateurs, des réactionnaires et bientôt des racistes.Le maintien d’une zone d’influence française incluant les anciennes colonies ou la realpolitik et le cynisme, la raison d’état et les intérêts économiques dont Jacques Foccart, Bob Denard et Elf sont les symboles les plus évocateurs ont supplanté les droits de l’homme dans des pays où la démocratie à l’occidentale a du mal à s’enraciner.
Pour aller plus loin

Saturday, May 27, 2006

Ainsi parlait le Général Charles de Gaulle









”C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Il montrent que la France est ouverte

à toutes les races et qu’elle a vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne

serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine

et de religion chrétienne.”



Ainsi parlait le Général Charles de Gaulle lors d’un entretien du 5 mars 1959, rapporté par Alain Peyrefite dans C’était de

Gaulle, t.1, Paris, De Fallois, 1994.

LES TROIS COULEURS DE L'EMPIRE

LES TROIS COULEURS DE L'EMPIRE
(France, 2001, 70mn)
ARTE F
Réalisateur: Jean-Claude Guidicelli


Colonisée au nom de valeurs humanistes et républicaines, l'Algérie symbolisa pendant deux siècles l'utopie coloniale

française. Ce documentaire rythmé et richement documenté retrace les étapes d'une "idée coloniale" qui marque encore le

présent.

Sûre de sa mission civilisatrice et désireuse de construire un empire puissant, susceptible de rivaliser avec celui des Anglais,

la France entreprend dès 1830 de conquérir l'Algérie. Les soldats, les ingénieurs puis les colons agriculteurs s'emparent du

territoire. Massacres des opposants, expropriation des indigènes, entreprise de "désislamisation", installation d'industries et

constructions de voies de communication : tout est légitimé par une certaine idée du progrès et par la nécessité d'une

"Algérie française". Sous l'égide de l'Agence générale des colonies, créée en 1919, la colonisation est aussi affaire d'image

et de propagande. Malgré les voix discordantes, la politique coloniale s'affiche républicaine et humaniste. Elle atteint son

apogée lors de l'exposition coloniale de 1931. Défendant l'idée d'une hiérarchie entre les "races", les tenants de l'empire

vont bientôt devoir affronter les soulèvements de ceux qu'ils ont "éduqués" pendant un peu plus d'un siècle.

LES PETITS PLUS

L'utopie coloniale

Les trois couleurs de l'empire retrace les différentes étapes de l'idée coloniale en décortiquant les images de propagande,

les récits et les discours de ceux qui ont participé à cette longue entreprise "civilisatrice" (officiers, hommes politiques,

saint-simoniens...). En contrepoint sont présentées des prises de vues non officielles - moins élégantes, car souvent filmées en

Super 8, mais plus réalistes -, et des textes sans complaisance pour la politique française (récits de voyage de Maupassant,

écrits de Césaire ou de Senghor). Voulant appréhender une réalité complexe, toujours pas totalement assumée, le

documentaire cerne parfaitement le malentendu entre colonisateurs et colonisés, éclairé par le point de vue de sociologues,

d'historiens et d'anthropologues. Avec le recul, les propos et les idées sont choquants - surtout quand Jules Ferry parle de

"races inférieures" ou quand on constate que les manuels scolaires de l'époque étaient truffés d'articles racistes. Oeuvre

d'histoire plus que de mémoire, ce film tire avec pertinence les enseignements de la "dérive" de l'humanisme glorieux. Par là

même, il souligne combien l'illusion d'une supériorité de l'Occident et du christianisme sur l'Orient et l'islam peut être

dévastatrice. Un rappel salutaire, alors qu'un passé colonial non soldé et donc mal cicatrisé entretient aujourd'hui des

mémoires conflictuelles.
http://colonisation.blogspot.com/

Reconnaissance du crime d'esclavage en 2006

Voici le texte du discours de Jacques chirac dans son intégralité:
Reconnaissance du crime d'esclavage
Dans l'histoire de l'humanité, l'esclavage est une blessure. Une tragédie dont tous les continents ont été meurtris. Une

abomination perpétrée, pendant plusieurs siècles, par les Européens à travers un inqualifiable commerce entre l'Afrique, les

Amériques et les îles de l'océan Indien. Un trafic dont il faut se représenter la réalité : des villageois vivant dans la peur,

enlevés en masse, privés de leur identité, arrachés aux leurs et à leur culture. Tant d'hommes et de femmes captifs, entassés

dans des bateaux où plus d'un sur dix mourait. Tant d'hommes et de femmes vendus comme du bétail et exploités dans des

conditions inhumaines! Chère Maryse Condé [écrivain, présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage], vous le racontez

avec force et émotion dans votre beau livre, Ségou. La plupart des puissances européennes se sont livrées à la traite. Pendant

plusieurs siècles, elles ont assimilé des êtres humains à des marchandises. En France, le code noir, promulgué en 1685,

définissait l'esclave comme un "bien meuble".

L'esclavage a nourri le racisme. C'est lorsqu'il s'est agi de justifier l'injustifiable que l'on a échafaudé des théories

racistes. C'est-à-dire l'affirmation révoltante qu'il existerait des "races" par nature inférieures à d'autres. Le racisme, d'où

qu'il vienne, est un crime du cœur et de l'esprit. Il abaisse, il salit, il détruit. Le racisme, c'est l'une des raisons pour

lesquelles la mémoire de l'esclavage est une plaie encore vive pour certains de nos concitoyens.

Dans la République, nous pouvons tout nous dire sur notre histoire. C'est d'autant plus vrai que la République s'est construite

avec le mouvement de l'abolition. Les premiers à combattre l'esclavage furent les esclaves eux-mêmes. Les révoltes étaient

fréquentes et sévèrement réprimées. Plus tard, il y eut le commandant Delgrès, soldat de l'armée républicaine, qui proclama

le 10 mai 1802 qu'il voulait "vivre libre ou mourir"; Toussaint-Louverture, qui créa les conditions de l'indépendance de

Saint-Domingue, devenue Haïti; la mulâtresse Solitude, Cimendef et Dimitile, figures emblématiques des "marrons", comme on

appelait alors les esclaves fugitifs. Ces noms, ces destins hors du commun, souvent tragiques, trop peu de Français les

connaissent. Pourtant, ils font partie de l'histoire de France.

Très tôt, une prise de conscience avait germé. Quelques-uns, parmi les Européens, s'étaient dressés contre l'esclavage. En

France, ceux qui, avant même la République, avaient l'esprit républicain firent de l'émancipation leur combat. Ce fut

l'honneur de la Ire République, en 1794, d'abolir l'esclavage dans les colonies françaises. Rétabli par le Consulat en 1802, il

fut définitivement aboli, par la IIe République, le 27 avril 1848, à l'initiative de Victor Schœlcher.

Il faut le dire, avec fierté : depuis l'origine, la République est incompatible avec l'esclavage. C'est dans cette tradition

historique que s'est inscrite la représentation nationale, lorsque, en 2001, elle a fait de la France le premier pays au monde à

inscrire, dans la loi, la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

L'abolition de 1848 est un moment décisif de notre histoire : l'un de ceux qui ont forgé l'idée que nous nous faisons de notre

pays, terre des droits de l'homme. Mais, au-delà de l'abolition, c'est aujourd'hui l'ensemble de la mémoire de l'esclavage,

longtemps refoulée, qui doit entrer dans notre histoire : une mémoire qui doit être véritablement partagée.

Ce travail, nous devons l'accomplir pour honorer la mémoire de toutes les victimes de ce trafic honteux. Pour leur rendre la

dignité. Nous devons l'accomplir pour reconnaître pleinement l'apport des esclaves et de leurs descendants à notre pays. Car

de l'histoire effroyable de l'esclavage, de ce long cortège de souffrances et de destins brisés, est née aussi une grande

culture. Et une littérature qui constitue sans doute l'une des meilleures parts de la littérature française d'aujourd'hui : vous

en êtes, chère Maryse Condé, cher Edouard Glissant, parmi les plus éminents représentants. Et je pense aussi, bien sûr, à

Aimé Césaire.

La grandeur d'un pays, c'est d'assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d'ombre. Notre

histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu'elle a été. C'est ainsi qu'un peuple se

rassemble, qu'il devient plus uni et plus fort. C'est ce qui est en jeu à travers les questions de mémoire : l'unité et la cohésion

nationale, l'amour de son pays et la confiance dans ce que l'on est.

C'est pourquoi je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore

l'abolition de l'esclavage. Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d'un travail très approfondi, le 10 mai, date

anniversaire de l'adoption à l'unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture, de la loi reconnaissant la traite et

l'esclavage comme un crime contre l'humanité.

Aucune date ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, avant tout, c'est que cette journée existe. Elle ne

se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d'outre-mer. Dès le 10 mai de cette année, des

commémorations seront organisées dans les lieux de mémoire de la traite et de l'esclavage en métropole, outre-mer et, je le

souhaite, sur le continent africain. Votre Comité devra y veiller.

Au-delà de cette commémoration, l'esclavage doit trouver sa juste place dans les programmes de l'école primaire, du collège

et du lycée. En outre, les œuvres, objets et archives relatifs à la traite et à l'esclavage constituent un patrimoine d'une

exceptionnelle richesse : il devra être préservé, valorisé et présenté au public dans nos musées.

Nous devons également développer la connaissance scientifique de cette tragédie. Même si cela ne diminue en rien la

responsabilité des pays européens, la mise en place de la traite, comme l'a bien montré votre rapport, demandait une

organisation, mais aussi des relais actifs dans les territoires dont étaient issus les esclaves ou dans des pays voisins. Il y eut

un esclavage avant la traite. Il y en eut un après. Enrichir notre savoir, c'est le moyen d'établir la vérité et de sortir de

polémiques inutiles. Un centre de recherche sera créé à cet effet.

Et, bien sûr, la mémoire de l'esclavage doit s'incarner dans un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public. J'ai décidé de

confier à Edouard Glissant, l'un de nos plus grands écrivains, homme de la mémoire et de l'universel, la présidence d'une

mission de préfiguration d'un Centre national consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions. Le Comité pour la

mémoire de l'esclavage, chère Maryse Condé, sera étroitement associé à cette mission.

Enfin, le combat contre l'asservissement est un combat d'aujourd'hui. C'est un combat de la France et de la francophonie. Le

travail forcé existe, sous une forme ou sous une autre, sur presque tous les continents : selon les Nations unies, plus de 20

millions de personnes en sont victimes. Comment tolérer qu'en ce début du XXIe siècle il y ait, dans le monde, des familles

"enchaînées", génération après génération, dans la servitude pour dettes? Que tant d'enfants travaillent, et dans des

conditions épouvantables? Que tant de jeunes filles soient vendues par leurs familles, pour devenir des domestiques sans

salaire ou être livrées à la prostitution? Il y a eu des progrès. Mais la tâche reste immense : la France est au premier rang

dans ce combat pour les droits de l'homme. Afin de lutter contre les survivances de l'esclavage, mais aussi contre ses

résurgences dans le contexte de la compétition économique mondiale, il faut approfondir la coopération entre les pays du

Nord et ceux du Sud. La croissance doit être un accélérateur du progrès social. Il faut aussi rapprocher les organisations

internationales concernées, en particulier l'Organisation internationale du travail et l'Organisation mondiale du commerce. Le

droit du commerce international ne saurait ignorer les principes fondamentaux des droits de l'homme.

Il nous faut enfin veiller à ce que les entreprises occidentales, lorsqu'elles investissent dans les pays pauvres ou émergents,

respectent les principes fondamentaux du droit du travail tels qu'ils sont inscrits dans le droit international. C'est pourquoi

je compte proposer une initiative européenne et internationale. Les entreprises qui, sciemment, auraient recouru au travail

forcé doivent pouvoir être poursuivies et condamnées par les tribunaux nationaux, même pour des faits commis à l'étranger.

L'esclavage et la traite sont pour l'humanité une tache indélébile. La République peut être fière des combats qu'elle a gagnés

contre cette ignominie. En commémorant cette histoire, la France montre la voie. C'est son honneur, sa grandeur et sa force.

Jacques Chirac, président de la République française.

Friday, May 26, 2006

image du colon raciste



image du colon raciste

Carte postale datant de 1903, du temps de la France coloniale



Carte postale datant de 1903, du temps de la France coloniale

Wednesday, May 24, 2006

Dans les tranchées, l’Afrique - l’aventure ambiguë : un dvd consacré aux Soldats Africains

Dans les tranchées, l’Afrique - l’aventure ambiguë : un dvd consacré aux Soldats Africains
20/05/2006

Pendant la première guerre mondiale (1914-1918) la France a procédé à un recrutement massif et forcé la plupart du temps d’Africains que l’histoire retiendra sous la dénomination de « tirailleurs sénégalais ». Le thème de ces soldats noirs venus se faire massacrer pour la « mère patrie » est l’objet du film[1] de Florida Sadki.



Le documentaire met en scène 7 personnalités : Koita Jean Pierre fils de Demba Koïta lui-même tirailleur, trois historiens (Marc Michel, Jean Yves Le Naour, Philippe Dewitte), un chercheur (Eric Deroo), une ethnologue (Evelyne Desbois), un archéologue (Gervais Cadario). Le témoignage du premier, les contributions des autres illustrés par les images et le commentaire du film font revivre un peu cette dramatique page d’histoire : 160 000 tirailleurs africains recrutés, soit 1/3 du concours total de l’Outre-mer, et plus de 30 000 morts.



« La force noire » (1910) publié par le général Charles Mangin qui énonce l’idée de faire appel à des Africains pour des raisons d’effectifs ; les premiers recrutements au Mali, l’évocation des révoltes aussi ; l’engagement de « ces enfants de la grande France », « ces bons élèves de la colonisation » sur tous les fronts (Reims-1914, Artois et Champagne-1915, Dardanelles-1915, la Somme et Verdun-1916, le Chemin des Dames et l’Aisne-1917, Villiers-Cotterêts-1918, Reims-1918) ; la défense de Reims qui « ne coûte aucune goutte de sang français » et qui s’avère décisive dans la victoire contre l’Allemagne ; l’exposition sans préparation au froid et les maladies contractées sur le front (tuberculose, choléra…) qui feront aussi un carnage dans les rangs des tirailleurs qui ramèneront d’ailleurs ces infections en Afrique ; le très controversé Blaise Diagne, sénégalais et député français depuis 1914, « franc-maçon notoire » selon les termes mêmes du film, commissaire de la république jouissant des honneurs d’un gouverneur général, artisan du recrutement de soldats coloniaux dans l’Ouest africain dans l’optique d’une politique d’assimilation (octroi de la citoyenneté française aux soldats noirs) ; la production iconographique de l’époque relative aux troupes coloniales constituée à 70% de caricatures racistes sur les tirailleurs sénégalais ; le «monument aux morts de l’armée noire » érigé en 1924, détruit par les allemands en 1940 et remplacé par une stèle « décorative et plus discrète » selon les directives officielles ; l’occupation de la Rhénanie par les soldats coloniaux et le déferlement raciste du parti national socialiste allemand (« chiens noirs », « hommes singes ») ; des images, beaucoup d’images d’archives, en noir et blanc, marron et blanc, couleur, noir et blanc coloré habillent le documentaire du vêtement de l’histoire.



On déplorera cependant l’arrière-goût d’occasion manquée avec le témoignage de Koita fils qui ne nous apprend malheureusement pas grand chose finalement sur la vie de tirailleur de Koïta père qui ne communiquait jamais sur le sujet. Autre déception, le traitement très superficiel, voire bâclé du recrutement des Africains : excepté le cas du Soudan français (Mali), le film est muet sur ce qui est des recrutements effectués dans le reste de l’AOF, l’Afrique Occidentale Française (Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte-d'Ivoire, Niger, Haute-Volta, Dahomey) et ainsi n’effleure qu’à peine les méthodes violentes par lesquelles s’effectuaient lesdits recrutements. De plus, comment évoquer Mangin, comment comprendre aussi son surnom de «bourreau des Noirs» si l’on ne fait mention de ses thèses racistes dont l’une consistait à affirmer que du fait de leur système nerveux moins développé, les Noirs étaient naturellement moins sensibles à la douleur ? « le manque de nervosité de la race noire l'y rendra précieuse... L'insouciance du Noir et son fatalisme deviennent alors des qualités », et revoilà Mangin !



Parmi les interventions des intervenants, des perles comme celle d’avancer que si après la guerre la France n’a pas mis en avant le rôle des tirailleurs c’est qu’il était « évidemment mineur » ?! Les propos d’un des historiens qui juge l’attitude de Blaise Diagne « sage » « avec les lunettes de l’époque… et même celles d’aujourd’hui» ne laisseront pas indifférent. Au final, un dvd qui ne manque tout de même pas d’intérêt tant pour les informations qu’il apporte (les documents d’archives en complément du film valent le détour) que pour les éléments de controverse qu’on peut honnêtement y déceler. On notera au passage le clin d’œil non ambigu celui-là au célèbre roman de Cheikh Hamidou Kane, « l’aventure ambiguë » dans le titre du film.

[1] « Dans les tranchées, l’Afrique : l’aventure ambiguë », 2004 ; dvd 5 – toute zone – Pal couleur – format 4/3, version française, 52 min. Une édition La Médiathèque des Trois Mondes.
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1226

Afrikara

Tirailleurs Sénégalais-Anciens Combattants Africains:UNE TRAHISON BIEN FRANCAISE

JUSTICE POUR Tirailleurs Sénégalais-Anciens Combattants Africains!

Honte à la France qui voilà depuis la fin de la seconde guerre mondiale rechigne à rendre justice aux hommes Africains qui par 2 fois (1914-18) et 1939-45) ont changé le cours de son Histoire.

Face à une telle injustice,au nom des Tirailleurs Sénégalais et Anciens Combattants Africains,je demande encore une fois ,solennellement ,à cette France qui se veut le pays des droits de l'Homme,le pays de la liberté,de l'égalité et de la fraternité,;
-d'accorder IPSO FACTO et cela de manière rétroactive la nationalité française à toutes les personnes africaines qui se sont engagées volontairement ou de force dans ses armées ainsi qu'à leur descendance.
N.B.:la liste de toutes ces personnes est disponible dans les archives du ministère des anciens combattants.
- De payer tous les arriérés de leur pension au même taux que les français "blancs" de métropole


Medaho