LA JUSTICE EST LA VÉRITÉ EN ACTION. (J.Joubert)

AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE


Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)

As long as lions have not their own historians,hunting tales will keep glorifying the hunter.(African proverb)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE

LA FRANCE ATTEND LA DISPARITION DES DERNIERS COMBATTANTS AFRICAINS POUR EFFACER DE NOS MÉMOIRES LEUR DON DE SOI POUR UNE NATION AUJOURD'HUI INGRATE.

NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.

LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :

RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.

E. do REGO

Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor

Hommage aux Tirailleurs Africains

ekodafrik.net- Hommage aux Tirailleurs Africains
Video sent by ekodafrik

Depuis un certain nombre d’années, à l’initiative de l'AMAF (Amis de l'Afrique Francophone), de l'ANEB (Association Nationale des Elus Des Banlieues) et de plusieurs autres associations, un hommage solennel est rendu aux Tirailleurs Africains morts pour la France. Ce 8 mai 2007, une cérémonie a eu lieu au Tata Sénégalais de Chasselay (69) en présence des autorités. Plusieurs gerbes ont été déposées en souvenir de ces vaillants combattants. Il est à rappeler que ces derniers combattaient encore pendant que les Allemands défilaient déjà en plein centre de Lyon puisque la ville avait été déclarée «ouverte» par le Maire Edouard HERRIOT. Tous ces combattants appartenaient à la 3ème compagnie du 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Ces vaillants soldats sont la FIERTE des Noirs de France au moment où certains ont tendance à croire qu’ils sont les seuls dépositaires de «l’identité nationale». Dans le reportage vidéo, vous pourrez voir les réactions du doyen BALDE (ancien combattant de Guinée), Sabiha AHMINE (Adjointe au Maire de Lyon), Hassan DIALLO (Conseiller du Président du Niger), Reski SEBAÏ (Lycée Al Kindi), Bacary GOUDIABY (Akody sur Radio Pluriel 91.5 fm Lyon), Azzedine GACI (président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes) et le Père DELORME.

LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE




Le 16 juin 2009

046.1241854637

Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres

Paris, 17 juin 2009
- A chaque commémoration nationale (11 novembre, 8 mai, 6 juin, 15 Août), le sort miséreux des anciens combattants arabes et africains, musulmans ou chrétiens de l’armée française, laissés à leur sort, refait surface, dans une sorte de réflexe pavlovien traité périodiquement par la presse comme la marque de soulagement de la bonne conscience française d’une mauvaise conscience chronique. «Les oubliés de la République» ne le sont pas vraiment. Ils sont volontairement maintenus en l’état, volontairement maintenus dans l’oubli de leur condition malgré l’émotion soulevée par le film «Indigènes» en 2006 dans la foulée des émeutes des banlieues françaises, malgré la surprise feinte de la classe politico médiatique face à cet aspect hideux de la bureaucratie française.
Au delà des indignations de circonstance, il traduit la permanence d’une posture proto fasciste inhérente à tout un pan de la société française.

La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française.

Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant:

1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français

La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués).

Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante figurait parmi les blessés de la bataille de Monte Cassino. Il en est de même de la campagne d’Allemagne, sur les 9.237 tués, 3.620 étaient des enrôlés du Maghreb, et sur les 34.714 blessés, 16.531 étaient Maghrébins.

2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste.

Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2).

La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine.

Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique.

Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an.

N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude.

Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle.
Une filiation confirmée au XXe siècle par la mise en œuvre d’une théorie raciale des valeurs avec la notation des travailleurs coloniaux selon un critère ethnique, la mise sur pied des »zoos humains» de même que d’un «bureau des affaires nord africaines» dans l’entre deux guerre (1919-1939), précurseur du «Commissariat aux affaires juives» et de l’imposition de «l’étoile jaune» sous le régime de Vichy (1940-1944). Une filiation réitérée, enfin, au XXIe siècle, par la discrimination salariale des anciens combattants basanés et le test ADN pour le regroupement familial des travailleurs expatriés de l’ère sarkozy.

Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste.

3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur

La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière.

Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive.

Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.......

Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ...

De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français.

Références

1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002

2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).

3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009

4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003

5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109

Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/

6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.



René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).






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AMERE PATRIE

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.

Ce documentaire, tourné en
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.

Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE

Durée : env. 50mn

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.

1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie

http://wanzea.free.fr/

Wednesday, April 22, 2009

Tirailleurs Sénégalais in the Indochina War (1947-1954)



Battle of Dien Bien Phu, 1954
Battle of Dien Bien Phu, 1954
The Indochina War (1947-1954) pitted the French Colonial government against the Vietminh, the Communist Vietnamese devoted to the liberation of their country from French colonial rule. During that conflict the French used thousands of Tirailleurs Sénégalais, soldiers recruited throughout the French African colonies, for service against the Vietminh.

The French began recruiting Senegalese soldiers in 1947 as the war began and they found they urgently needed military forces in Indochina. Considering French manpower shortages because of the recently ended Second World War, military budget restrictions, and the great number of African soldiers demobilized in 1945-6 at the end of the European conflict, the French government turned to the Tirailleurs Sénégalais: African soldiers who, since the 19th century, were often used due to their relatively low cost.

The first Tirailleurs Sénégalais arrived in Indochina in April 1947. On April 30th, they numbered only 167 but reached 2,260 men at the end of the year. Marching Battalions of Tirailleurs Sénégalais (BMTS) were formed in France, then dispersed throughout various existing French units in Vietnam such as the 2nd, 6th and 43rd Colonial Infantry Regiments (RIC), the 4th and 10th Colonial Artillery Regiments (RAC) and the Moroccan Colonial Infantry Regiment. Thus "French" regiments often included natives from North Africa, France, Senegal, and other African colonies as well as Vietnamese loyal to the colonial regime. The demand for Tirailleurs Sénégalais kept growing; there were 14,500 mobilized in 1951 and when the French were finally defeated at Dien Bien Phu in 1954, 19,570 of them were on the Vietnamese territory.

African soldiers were assigned to various units. Due to the lack of men, a thousand Tirailleurs Sénégalais joined the French Air Force. Black soldiers were crucial to several Marching Battalions and Marching Groups (combat troops). However, the Tirailleurs Sénégalais also maintained posts and opened roads and were mainly relegated to small safety operations. Indeed, few units participated in large-scale operations even though some Tirailleurs Sénégalais were present at Dien Bien Phu.

More than a thousand Tirailleurs Sénégalais were captured by the Vietminh. The most exploited prisoners, they were given the harshest labor. In 1954, approximately 800 of them were released. It was estimated that about 5,500 Tirailleurs Sénégalais had been killed, died, disappeared, or had deserted during the Indochina War.

The last Tirailleurs Sénégalais left Vietnam with the French troops in September 1956. The French military department was increasingly worried that some African soldiers, now in close contact with Vietnamese nationalists and communism ideals, might be a potential threat to French colonial regimes in Africa. Thus for the first time some Tirailleurs Sénégalais were considered not suitable to re-enlistment. Others were reorganized and integrated in the RAC and the RIC.

Sources:
Eugène-Jean Duval, L’épopée des Tirailleurs Sénégalais (Paris: L’Harmattan, 2005); Martin Windrow, The last valley: Dien Bien Phu and the French Defeat in Vietnam (Cambridge, MA: Da Capo Press, 2004).

Contributor(s):
Touré, Maelenn-Kégni
University of Nantes, France

http://www.blackpast.org/?q=gah/tirailleurs-senegalais-indochina-war-1947-1954


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Thursday, April 16, 2009

Leopold Sedar Senghor

senghor02Leopold Sedar Senghor (1906-2001) - his last name sounds like Song Gore - was a Senegalese poet, scholar and statesman. He was the first president of an independent Senegal, a French poet and one of the top black African thinkers of the 1900s, one of the founders of the negritude movement. He was also the first black African admitted to the French Academy, long the preserve of white men.

He was president of Senegal for 20 years, from 1960 to 1980. He was one of the few African leaders to leave office peacefully and one of the few who had a free press. People said he kissed up to the French too much. He said a country as poor as Senegal needs a friend.

Senghor was born in a small town along the Mamaguedy, 100 km south of Dakar, Senegal. He grew up Catholic in a land that was mostly Muslim. He went to a missionary school and loved to read French books. In time he became one of the top students in Senegal and won a scholarship to study in Paris.

So in 1928 he got on a ship to France and left Africa. Thus began what he called his 16 years of wandering.

In Paris he became friends with Aime Cesaire of Martinique and Leon Damas of French Guiana . Like Senghor, they found themselves caught between two words, one black, one white. The white world was tellling them it had all the answers, that their blackness was holding them back. Yet they found whites cold and stiff and full of themselves, living in “the world that has died of machines and cannons.”

So together they came up with negritude: the idea that black thought, feeling, art and ideas were just as good as those of Europe. It became a movement among black writers, an early form of black pride.

Senghor loved France and the French language and yet he also loved Africa too. He felt torn, something he wrote about in his poetry. He felt like he was two different people. Yet choosing to be just one would narrow him. So he chose neither and remained whole.

He got his degree from the University of Paris in 1935 and became a French and Latin teacher in France. Because he was black some of his students were surprised to see that he wore clothes!

Four years later war came. Senghor fought for France with the Tirailleurs Senegalais, France’s West African army. He spent two years in a Nazi German prison camp. There he wrote a book of French poetry.

After the war he represented Senegal in the French National Assembly. He pushed for greater freedom for Senegal, but not for outright independence. He also pushed for Senegal and French Sudan (now called Mali) to become one. He thought that so long as Africa remains divided into little countries it will remain weak and poor.

In 1962 his name was in the running for the Nobel Prize for Literature. He lost to John Steinbeck.

See also:


http://abagond.wordpress.com/2009/04/15/leopold-sedar-senghor/

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Libération de Paris : les Alliés ont écarté les soldats noirs sur requête de de Gaulle :Une information exclusive de la BBC






Libération de Paris : les Alliés ont écarté les soldats noirs sur requête de de Gaulle
Une information exclusive de la BBC

Le Général de Gaulle souhaitait que la Libération de Paris en 1944 soit le fait de soldats français. Les alliés accèdent à sa demande en lui concoctant une Deuxième Division Blindée 100% blanche, alors qu’à l’époque deux tiers des troupes françaises sont composées de soldats originaires des colonies, notamment d’Afrique de l’Ouest. L’information a été révélée lundi par la BBC.



jeudi 9 avril 2009, par Falila Gbadamassi


Les commandements américain et britannique se seraient assurés que la libération de Paris le 25 août 1944 soit perçue comme la victoire des « Blancs uniquement », a révélé lundi 6 avril BBC Radio 4. Ils ont ainsi répondu favorablement à une requête du Général de Gaulle, qui souhaitait que la Libération soit l’œuvre de soldats français, en posant la condition suivante : « la division de Gaulle ne doit contenir aucun soldat noir », indique la BBC. « Il est plus souhaitable que la division mentionnée (la Deuxième Division Blindée) ci-dessus se compose de personnel blanc », écrivait en janvier 1944 dans une note « confidentielle » le chef d’Etat major d’Eisenhower, Walter Bedell Smith. « Ceci désignerait la Deuxième Division Blindée, qui ne compte qu’un quart de soldats indigènes, comme la seule formation française opérationnellement disponible pouvant être rendue cent pour cent blanche. »

A la requête française, le général britannique Frederick Morgan répondait en s’adressant au Commandement allié : « Il est regrettable que la seule formation Française 100% blanche soit une division blindée au Maroc (Deuxième Division Blindée). Toute autre division française est blanche à environ 40%. J’ai dit au colonel de Chevene que ses chances d’obtenir ce qu’il souhaite seront grandement améliorées s’il arrivait à fournir une division d’infanterie blanche. » Les Britanniques ne s’opposent pas pour autant à la requête. A l’époque, seuls les Américains pratiquaient une ségrégation officielle.

Les "Indigènes" privés du triomphe de la Libération

Les Alliés finiront par obtenir gain de cause en faisant appel à des soldats originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Syriens), ou encore à des militaires espagnols. Les Tirailleurs sénégalais, vocable désignant les troupes françaises issues des colonies d’Afrique de l’Ouest, qui ont constitué « 65% de Forces françaises libres » et dont 17 000 soldats sont tombés lors de la capitulation française en juin 1940, n’auront pas droit à un « accueil triomphal à Paris », souligne l’article de la BBC. De même, après la Libération, de nombreux soldats indigènes auraient été « dépouillés » de leurs uniformes. Comble de l’ingratitude des autorités françaises, leurs pensions sont gelées par la loi du 26 décembre 1959. C’est la "cristallisation".

Après avoir été revalorisées en 2002, en fonction du coût de la vie des pays de résidence de ces anciens combattants, les pensions - retraites de combattant et les pensions d’invalidité - ne feront l’objet d’une "décristallisation", annoncée en 2006, qu’en 2007. Le film Indigènes du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, qui est sorti en septembre 2006, a fortement contribué à l’aboutissement d’un processus que les Tirailleurs sénégalais réclamaient depuis plus de 40 ans. Mais la reconnaissance de la France reste toujours partielle. Les anciens combattants des anciennes colonies aspirent en réalité à un traitement égal avec leurs frères d’armes français. Finalement, c’est la justice française qui tente de réparer les torts de l’Etat. En octobre 2008, six anciens combattants marocains ont obtenu la revalorisation de leurs pensions militaires. La loi de finance de 2007 n’avait décristallisé que « les pensions d’invalidité et la retraite du combattant » et ne concernait pas « la pension militaire qui constitue la prestation la plus importante », indiquait alors leur avocat Me Houssan Othman-Farah. L’adage dit « combattre le mal par le mal ». Les Forces alliées, grâce aux autorités françaises, l’ont appliqué à la lettre en combattant les réminiscences du nazisme par le racisme.

http://www.afrik.com/article16583.html


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La loi de cristallisation vole en éclats


Loi de cristallisation

Un arrêt du Conseil d’Etat sanctionne le gouvernement français pour son refus de revaloriser la pension militaire d’un ancien sergent-chef sénégalais. La loi dite de " cristallisation ", votée le 26 novembre 1959, qui fixait le barème des retraites allouées aux combattants français et étrangers va donc être enfin révisée.

Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



jeudi 13 décembre 2001








Amadou Diop a enfin eu raison contre l’Etat français, bien qu’à titre posthume. Cet ancien sergent-chef sénégalais avait porté plainte en 1996. Engagé dans l’armée française de 1937 à 1959, il en avait été radié lors de l’accession à l’indépendance du Sénégal. Il n’a jamais touché qu’un tiers de la retraite qu’il aurait dû percevoir s’il avait été Français.

Le 10 décembre, le Conseil d’Etat a confirmé l’arrêt de la Cour administrative en charge de l’affaire, jugeant que la distinction de traitement était une discrimination fondée sur la nationalité, contrevenant à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’Homme. La porte aux revendications des anciens combattants de tous les pays vient de s’entrouvrir.

Inégalités méconnues

Un barème inégal. Les pensions varient du simple au triple : 500 FF à Tunis, 1 500 FF à Dakar ou 2 800 FF à Paris pour 15 ans sous les drapeaux. Et les retraites seront gelées depuis la mise en application de la loi dite de " cristallisation " de 1959. Pas de quoi motiver les troupes.

Mais depuis l’arrêt du Conseil d’Etat, les héros d’hier en appellent à la justice d’aujourd’hui. Quatorze recours devraient être examinés par le Conseil d’Etat vendredi prochain et trente-cinq autres dossiers sont en attente au tribunal de Nantes. 85 000 personnes seraient concernées par la modification de la loi. Le gouvernement français va donc devoir prendre des mesures. Petit problème : les associations qui militent depuis longtemps pour cette révision ont du mal à contacter tous les intéressés.

Recherche anciens combattants étrangers

" Je dois me charger tout seul des revendications des combattants", reconnaît Baba Sada Sy, président de l’Amicale des bénéficiaires de pensions militaires françaises et de la ligue des droits de l’Homme au Mali, " ça ne me dérange pas mais j’y suis obligé car les gens ne savent pas tous lire ici. L’autre problème c’est qu’au fil des années nous sommes de moins en moins nombreux. Regardez, moi, par exemple, j’ai 75 ans... ".

Difficile de faire le relais : vieux, éparpillés aux quatre coins de la terre, parfois illettrés ou ne lisant pas le français, les anciens combattants étrangers ne constituent pas un lobby très efficace. Pour tenter de faire entendre leur voix, Bernard Poirrez centralise les demandes à Paris et réunit les associations de tous les pays à partir de son Association des combattants de l’Union française.

Selon lui, la vraie bataille débute maintenant : " Il est hors de question que l’on nous propose un budget global par pays. Cette question concerne des requêtes individuelles et les Etats d’origine de ces soldats n’ont rien à voir là-dedans. Nous ne voulons pas non plus d’une " cristallisation partielle ". Nous n’allons pas nous laisser faire. ". Anciens, peut-être, combatifs, sûrement.

http://www.afrik.com/article3748.html

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Casse-tête chinois pour pensions africaines

La marine française arrête 11 pirates somaliens - Kadhafi souhaite un gouvernement africain - Sahara occidental : la reprise des pourparlers compromise, selon l’ONU - Un Algérien condamné à 9 ans de prison pour avoir expulsé ses excréments - Sénégal : funérailles de Madame Karim Wade - Togo : arrestation du député Kpatcha Gnassingbé - Côte d’Ivoire : l’ex-rébellion demande à son leader, Guillaume Soro, de quitter la Primature - Les pirates somaliens : même pas peur ! - Togo : fusillade au domicile du député Kpatcha Gnassingbé, le frère du président - Valérie Bègue a tourné la page ! -




Casse-tête chinois

Les pensions des anciens combattants de nationalité étrangère doivent égaler celles des anciens combattants français, ainsi en a décidé le Conseil d’Etat français le 10 décembre dernier. Mais le ministère des Finances grimace et essaie de contourner l’arrêt.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



jeudi 10 janvier 2002








La question des pensions des anciens combattants africains n’a pas fini de poser problème. Pourtant, depuis que le Conseil d’Etat français, autrement dit la plus haute juridiction administrative française, avait le 10 décembre dernier engagé l’Etat français à rétablir les anciens combattants de nationalité étrangère dans leur droit à une pension égale à celles que perçoivent leurs homologues français, on pensait l’affaire réglée. Mais le ministère des Finances et à sa tête Laurent Fabius, ne l’entendent pas de cette oreille.

Discrimination déguisée

C’est en effet 1,83 milliard d’euros que la France devrait verser aux quelques 85 000 anciens combattants étrangers. Un montant qui fait grimacer le gouvernement qui cherche à contourner la décision de justice.

Pour l’administration, il n’est pas question d’accorder le même niveau de pension aux combattants étrangers du Mali ou du Maroc qu’aux anciens soldats français. " Cela équivaudrait à multiplier par cinq ou par six le niveau des pensions existant. On assisterait alors à une véritable perturbation de l’économie locale en créant de subites fortunes pour quelques centaines de personnes ", déclare au Monde un membre du cabinet de Florence Parly, secrétaire d’Etat au budget.

La polémique fait rage. Et sous le fallacieux argument d’équité qu’invoque le gouvernement, ce n’est rien d’autre qu’une forme supplémentaire et hypocrite de discrimination qui se cache. " (...) Le fait d’aligner le montant des pensions sur le niveau de vie de chacun des pays où vivent ces anciens combattants reviendrait à pratiquer une nouvelle discrimination ", ont souligné la Fédération internationale des droits de l’homme et la Ligue des droits de l’homme dans une lettre adressée mardi au chef du gouvernement Lionel Jospin. Car c’est à lui que revient la décision de payer ou non les arriérés qui sont dus et ce à égalité de traitement avec les anciens combattants français. A lui donc de prouver que la France a une mémoire et une parole.

Lire aussi : La loi de cristallisation vole en éclats.


http://www.afrik.com/article3868.html

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Les anciens combattants sur la brèche: tirailleurs sénégalais







Selon un arrêt du Conseil d’Etat en 2001, les pensions et retraites des anciens combattants étrangers doivent être alignées sur celles des anciens combattants français. Le gouvernement Raffarin tente de contourner l’arrêt mais les ex-soldats, notamment ceux d’Afrique, sont prêts à défendre leurs droits.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



vendredi 15 novembre 2002, par Olivia Marsaud








On les appelait les " tirailleurs sénégalais ". Sous cette appellation : des Sénégalais mais aussi des Ivoiriens, Maliens, Guinéens, Marocains, Tunisiens... qui ont été de tous les bains de sang du XXème siècle, envoyés au front se battre sous le drapeau français, des tranchées de la Somme à l’Indochine en passant par Monte-Cassino et le débarquement en Provence. Ils réclament inlassablement une revalorisation de leurs pensions et retraites, gelées depuis 1959, mais la France ne semble pas encore prête à payer cette dette de sang.

Actuellement, la pension d’indemnité mensuelle d’invalidité est de 690 euros pour un ancien combattant français, 230 pour un Sénégalais et 61 pour un Marocain. Suite à l’action en justice d’Amadou Diop, ancien sergent-chef sénégalais, le Conseil d’Etat a statué, dans un arrêt rendu le 30 novembre 2001, qu’un ancien combattant d’un pays de l’ex-Union française avait les mêmes droits qu’un ressortissant français en matière de pension militaire. Cet arrêt précise également que des dédommagements doivent être versés de manière rétroactive.

L’injustice continue

Le Trésor public tord du nez. 85 000 personnes dont les retraites ont été "gelées" peuvent prétendre à une revalorisation et à un rattrapage des arriérés - sans compter leurs veuves et enfants -, soit une enveloppe de 1,85 milliard d’euros. Après le gouvernement Jospin, peu pressé de faire appliquer l’arrêt, l’équipe Raffarin reprend le dossier. La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, promet, lors de son voyage au Sénégal en septembre dernier, que des décisions seront prises "avant la fin de l’année" concernant les pensions des anciens combattants des ex-colonies.

Aujourd’hui, dans le projet de loi de finances pour 2003, actuellement en lecture, le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Hamlaoui Mékachéra, propose d’anticiper le financement de la " décristallisation " des pensions à hauteur de 72,5 millions d’euros, le dispositif législatif correspondant devant être adopté en 2003. Une somme insuffisante au regard des estimations chiffrées pour l’alignement des pensions qui s’élèvent à environ 350 millions d’euros par an.

Le gouvernement propose que le montant des pensions des anciens combattants étrangers soit indexé sur le coût de la vie dans les différents pays et non pas aligné sur celui des anciens combattants français. " C’est vraiment malheureux. La France continue de nous faire mal et perpétue une injustice de plus de 40 ans ", s’indigne Alioune Kamara, directeur de l’Office national des anciens combattants sénégalais. " Le pouvoir d’achat dans les pays d’origine n’a rien à voir avec les pensions. On parle de gens qui se sont battus loin de chez eux pour un autre pays, qui ont risqué leur vie. "

Tergiversations mesquines

Malgré l’espoir qu’a suscité l’arrêt du Conseil d’Etat, cet ancien combattant d’Afrique du nord et d’Indochine, âgé aujourd’hui de 73 ans, " n’a jamais fait confiance à la France ". " Je n’y ai jamais cru ", indique-t-il, amer. Le Sénégal compte 8 000 anciens combattants, dont 6 000 pensionnés. Un chiffre qui remet en cause le principal argument du gouvernement français qui dit vouloir éviter de multiplier par cinq ou six le niveau des pensions existant pour éviter une "perturbation des économies locales". Le nombre des bénéficiaires des pensions n’est pas suffisamment important pour créer de telles " perturbations ".

" Le gouvernement français ne nous rétablira pas dans nos droits comme il se doit, nous nous tournons donc vers la loi pour faire respecter l’arrêt du Conseil d’Etat ", explique Alioune Kamara. Les anciens combattants africains sont sur tous les fronts, épaulés par leurs camarades français comme ceux de l’Union générale des anciens combattants.

Le Groupe de défense et de soutien des immigrés (Gisti) vient également de lancer, avec le Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits (Catred), une campagne de recours juridiques. "La décision du Conseil d’Etat représentait une vraie reconnaissance de dignité. Les tergiversations mesquines du gouvernement ne sont pas admissibles, car, plus on attend, plus ces vieux messieurs vont mourir ! Nous allons donc inonder les tribunaux jusqu’à ce que le gouvernement craque", a indiqué Patrick Mony, du Gisti, dans les colonnes du Monde.

L’association diffuse gratuitement sur Internet une brochure détaillant les démarches à suivre pour saisir la justice française. Le Sénégal attend la décristallisation pour le mois prochain. La décision définitive sera prise lors du Conseil des ministres du 20 novembre prochain.

Visiter le site du Gisti .

http://www.afrik.com/article5269.html

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A la mémoire des combattants





A la mémoire des combattants

Le président de la république française, Jacques Chirac, a inauguré jeudi, à quelques pas de la tour Eiffel, le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. Le monument rend hommage aux milliers de combattants morts entre 1952 et 1962 en Afrique du Nord.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



dimanche 8 décembre 2002






Cela faisait longtemps que les anciens combattants du Maroc, de Tunisie et de la guerre d’Algérie attendaient ce moment. " Au nom de tous les Français, je veux rendre l’hommage de la Nation aux soldats morts pour la France en Afrique du Nord, il y a presque un demi-siècle. Ils furent plus de 22 000 ", a déclaré le président de la république française, Jacques Chirac, lors de l’inauguration du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. La manifestation a rassemblé plusieurs centaines d’anciens combattants.

Devoir de mémoire

" C’est important que ce monument existe afin que l’on n’oublie jamais tous ceux qui sont morts en Afrique du Nord et le lourd tribut que des hommes ont payés à la guerre ", insiste Bernard Chatel, président de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Cependant, aucune date n’a a encore été fixée pour la commémoration de la guerre d’Algérie. En attendant, des milliers de combattants rejoignent leurs " aînés de 1914 et de 1940 " au Panthéon du souvenir.

Le Mémorial se compose de trois colonnes. Les noms des 22 000 combattants, dont plus de 3 000 harkis, morts entre 1952 et 1962 viennent s’inscrire sur leurs façades au moyen d’un système informatique. " Le monument s’avère, dans sa conception, propice aux modifications qui seraient apportées via le dispositif informatique ", a précisé Hamlaoui Mékachéra, le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, lui même d’origine harkie. Initiative heureuse
puisque certains noms inscrits sur le monument sont sujets à caution. Il s’agirait de personnes soupçonnées d’avoir participé à des actes de torture. D’autres pourraient au contraire être ajoutés, notamment ceux, oubliés, de Harkis.

Il faut rappeler, que cet été, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a inauguré une stèle à la mémoire des Français qui ont combattu aux côtés des Algériens lors de la guerre de libération. (Lire l’article sur ce sujet).

http://www.afrik.com/article5376.html

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Le Sénégal célèbre la première "Journée du tirailleur"


La marine française arrête 11 pirates somaliens - Kadhafi souhaite un gouvernement africain - Sahara occidental : la reprise des pourparlers compromise, selon l’ONU - Un Algérien condamné à 9 ans de prison pour avoir expulsé ses excréments - Sénégal : funérailles de Madame Karim Wade - Togo : arrestation du député Kpatcha Gnassingbé - Côte d’Ivoire : l’ex-rébellion demande à son leader, Guillaume Soro, de quitter la Primature - Les pirates somaliens : même pas peur ! - Togo : fusillade au domicile du député Kpatcha Gnassingbé, le frère du président - Valérie Bègue a tourné la page ! -




Quatre Présidents africains présents à l’événement

Le Sénégal a célébré ce lundi la première « Journée des tirailleurs » pour commémorer le rôle et le sacrifice des soldats africains des colonies ayant combattu pour la France pendant les deux Guerres Mondiales. Les Présidents du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Bénin avaient fait le déplacement pour honorer ce devoir de mémoire.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



lundi 23 août 2004, par David Cadasse








Le 23 août sera désormais, au Sénégal, la « Journée des tirailleurs ». Le Président Abdoulaye Wade avait invité, ce lundi, ses homologues malien, burkinabé, tchadien et béninois à honorer cette première commémoration du genre à la mémoire des soldats africains ayant combattu pour l’empire colonial français, durant les deux Guerres Mondiales. Une place du Tirailleur a notamment été inaugurée pour l’occasion.

Idriss Déby (Tchad), Mathieu Kérékou (Bénin), Amadou Toumani Touré (Mali), Blaise Compaoré (Burkina Faso), ainsi que le Premier ministre mauritanien, Sghaïr Ould M’Bareck, ont répondu à l’appel du chef de l’Etat sénégalais pour cet événement symbolisant un nécessaire devoir de mémoire.

La moitié de l’armée française en 1944

Au lendemain, des commémorations, en France, des débarquements de Normandie (6 juin 1944) et de Provence (15 août 1944), il est bon de rappeler que sur les 560 000 hommes de l’armée française, plus de la moitié (295 000) étaient des tirailleurs « sénégalais ». Un terme générique malheureusement retenu par l’Histoire, qui masque le fait qu’il s’agissait des fils du Continent, du Maghreb à l’Afrique noire. Ainsi les tirailleurs « sénégalais » étaient marocains, algériens, soudanais, ivoiriens, centrafricains, tchadien, gabonais, camerounais ou encore malgaches ou béninois. Bref, issus de tout l’empire colonial français en Afrique.

L’Histoire doit retenir que pour le débarquement du 15 août, la moitié des 250 000 hommes de l’armée française de libération était issu d’un Continent, où fut instauré (au Tchad) la première capitale de la France libre du Général De Gaulle. Sur les 170 000 tirailleurs engagés dans la seconde Guerre Mondiale, 40 000 trouveront la mort, quelque 72 000 seront blessés. C’est, entres autres, pour tous ces sacrifices et contre l’oubli, qu’Abdoulaye Wade, a organisé une journée du souvenir. Journée qu’il aimerait panafricaine.

La place du Tirailleur inaugurée

La stèle de bronze, Demba et Dupont, qui représente un tirailleur sénégalais aux côtés d’un soldat français, trône désormais fièrement sur l’ancienne place de la Gare à Dakar, rebaptisée place du Tirailleur. Une seconde vie pour ce monument qui ornait jadis la place Tascher, avant qu’elle soit rebaptisée place de Soweto. Il avait alors été relégué dans un coin du cimetière chrétien de Bel-air.

A travers cette « Journée du tirailleur », où les combattants oubliés ont enfin récolté une partie des honneurs qui leur sont dus, c’est toute l’Afrique qui est concernée et qui affirme son importante contribution à l’Histoire. Celle de la France, celle du Continent, celle du monde.

http://www.afrik.com/article7575.html


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Les oubliés du 6 juin 1944 Commémoration du D-Day : où sont les tirailleurs ?








20 300 Maghrébins et 21 500 Africains sont tombés pour la libération de la France. Mais cette dernière semble l’avoir oublié. Pour les célébrations, dimanche, de la commémoration du débarquement du 6 juin 1944, elle a « omis » d’inviter des chefs d’Etat arabes et africains. En revanche, le Président américain George Bush sera présent, renforçant l’idée, fausse, que seule l’Amérique a délivré l’Europe du nazisme.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



vendredi 4 juin 2004








De notre partenaire Le Quotidien d’Oran

Vingt-deux mille soldats américains sont morts en Normandie. Dix mille de plus ont péri dans la bataille des Ardennes, quelques mois plus tard. 20 300 Maghrébins et 21 500 Africains sont tombés pour la libération de la France. Il n’est pas aisé de trouver des chiffres précis sur les morts de la Seconde Guerre Mondiale. Et il est vrai que l’ampleur du massacre, plus de 60 millions de victimes en six ans, interdit moralement de trier les morts par catégories ou nationalités. Mais comme soixante ans plus tard, les politiques utilisent la Seconde Guerre Mondiale pour justifier leurs petits calculs, lors des commémorations, il faut revenir aux décomptes exacts.

Où sont les goums, les spahis, les tirailleurs sénégalais ? Les Américains ont-ils sauvé le monde de la dictature nazie et du militarisme japonais ? Ils y ont largement contribué. Ont-ils sacrifié des générations de soldats américains pour cette noble cause ? Le jugement doit être plus modulé. Ainsi, les Français qui, dans l’imaginaire collectif et national, ne « se sont pas battus » pendant la deuxième Guerre Mondiale, ont perdu 253 000 militaires tués au combat de 1939 à 1945 contre 292 000 soldats américains tombés sur le front occidental et dans le Pacifique. 450 000 combattants anglais et 600 000 Polonais sont morts lors du grand conflit. On est encore loin des pertes russes : 13,5 millions de soldats ont péri lors de la « Grande guerre patriotique ». Du côté des vaincus, on dénombre des pertes militaires s’élevant à 4,5 millions pour l’Allemagne et 2,5 millions pour le Japon.

Impair français

En rappelant ces chiffres, il ne s’agit, ici, ni de nier l’héroïsme des GI’s tombés au combat, ni d’amoindrir la contribution essentielle des Etats-Unis dans le dernier conflit mondial. Il faut, en revanche, tordre le cou à l’idée que l’Amérique a été, dans cette immense tuerie, le seul artisan de la victoire contre la barbarie. Ces rappels désagréables sont d’autant plus nécessaires que le soixantième anniversaire du débarquement en Normandie, dimanche 6 juin, est marqué par des propos indécents du Président américain George Bush, établissant une continuité entre la participation américaine à la Deuxième Guerre Mondiale et l’invasion de l’Irak par ce même pays.

Le Président américain, en mal de légitimité, fait feu de tout bois. Les Présidents français, Jacques Chirac, et allemand, Gerhard Schröder, profitent de cette commémoration pour mettre du baume sur les déchirures américano-européennes. Mais la France, qui organise les cérémonies du débarquement et de la libération de l’Europe, a commis un sérieux impair en omettant d’inviter les chefs d’Etat arabes et africains pour célébrer le souvenir des milliers de Marocains, d’Algériens, de Tunisiens, de Sénégalais, de Maliens, de Congolais et d’autres encore, tombés sous l’uniforme français entre 1939 et 1945.

Pierre Morville

http://www.afrik.com/article7351.html




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La France rend hommage aux anciens combattants étrangers... ... mais les traite encore comme des soldats de seconde zone





La France a rendu hommage, dimanche, aux soldats de ses anciennes colonies qui se sont battus lors du Débarquement de Provence (15 août 1944). Et le gouvernement français s’est félicité d’avoir réglé le problème de la « cristallisation » des pensions des anciens combattants étrangers. Malheureusement, le décret adopté en novembre 2003 ne met pas fin à plus de 40 ans d’injustice : le sang des anciens « tirailleurs » subsahariens et maghrébins vaut toujours moins cher que celui des Français.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



lundi 16 août 2004, par Olivia Marsaud








Alors que la France a rendu hommage, dimanche, aux soldats de ses anciennes colonies qui ont participé au Débarquement de Provence le 15 août 1944 et contribué à la libération du pays, la question des pensions de ces anciens combattants est on ne peut plus d’actualité. Pourtant, dans son discours à l’occasion de ce 60ème anniversaire du débarquement de Toulon, le Président français a soigneusement évité d’évoquer le sujet qui fâche. Malgré la présence de quinze chef d’Etat africains aux cérémonies, malgré le fait qu’il ait décerné la Croix de la Légion d’honneur à la ville d’Alger et qu’il ait décoré 18 vétérans africains subsahariens et maghrébins, Jacques Chirac a préféré ne pas aborder le problème de la « cristallisation » des pensions des anciens combattants africains.

Ces derniers ont eu, jusqu’en 1958, les mêmes droits à pension que les nationaux français. Mais en 1959, puis en 1960, en liaison avec les processus de décolonisation, le Parlement français a adopté un dispositif dit de « cristallisation », qui a transformé leurs pensions et leurs retraites en « indemnités » non indexables sur le coût de la vie. Résultat : un système à multiples vitesses et des montants versés aux anciens combattants étrangers jusqu’à dix fois inférieurs aux pensions perçues par les Français. Exemples : la retraite versée à quiconque ayant passé plus de 90 jours dans une unité combattante est d’environ 427 euros pour un Français, 175 euros pour un Centrafricain et 56 euros pour un Algérien... Les invalides de guerre français reçoivent 687 euros par mois, contre 229 euros pour les Sénégalais et moins de 76 euros pour les Tunisiens et les Marocains.

Perpétuer la discrimination

Il aura fallu attendre plus de 40 ans pour que ce dispositif injuste soit remis en cause. Le 30 novembre 2001, le Conseil d’Etat a sanctionné les autorités françaises pour leur refus de revaloriser la pension militaire d’Amadou Diop, ancien sergent-chef sénégalais, en procès depuis 1996. Aujourd’hui décédé, il s’était vu reconnaître ses droits et accorder une quarantaine d’années d’arriérés de pension. Obligé de se conforter à la décision du Conseil d’Etat demandant l’égalité de traitement, le gouvernement socialiste de Lionel Jospin a, un temps, pensé à exaucer le vœu des anciens combattants étrangers et des associations qui défendent leurs droits : l’alignement complet des prestations des étrangers sur celles des Français. Coût de l’opération : 1,83 milliard d’euros pour satisfaire un peu plus de 80 000 personnes... Trop cher pour le ministère des Finances qui a rapidement évoqué un risque « de déstabilisation des structures sociales des pays » et une « pertubation des économies locales » face à des fortunes subites.

Un argument repris par le gouvernement Raffarin pour justifier la « décristallisation » partielle adoptée par décret en novembre 2003, après deux ans de tergiversations. Une décristallisation loin d’être égalitaire car modulée en fonction du niveau de vie dans chacun des pays. Une façon de perpétuer la discrimination. Mais sous une autre forme. La maigre revalorisation qui en découle fait que les anciens combattants étrangers continuent de percevoir des sommes jusqu’à sept fois inférieures à celles de leurs anciens compagnons d’armes français. Au Sénégal, par exemple, l’augmentation est à peine supérieure à 15 euros par mois.

Wade n’y croit pas

Vendredi dernier, un communiqué du ministère français délégué aux Anciens Combattants a annoncé que « les pensions de 80 000 anciens combattants de l’armée française, originaires des anciennes colonies, ont été augmentées de 20 à 100% depuis avril ». Le texte indique que 120 millions d’euros ont été inscrits au budget de 2004 pour financer les revalorisations mais ne précise pas le montant alloué pour le budget de 2005, qui doit être présenté au conseil des ministres en septembre prochain. En outre, par le décret de novembre 2003, les veuves de guerre sont autorisées à demander une pension de reversion et les invalides peuvent faire réviser leur pension si leur état de santé s’est aggravé. Mais les pensionnaires se voient accorder une revalorisation rétroactive pour quatre années seulement.

Ce qui n’a pas empêché, à la veille des commémorations de dimanche, la ministre française de la Défense, Michelle Alliot-Marie, de déclarer : « La question des pensions versées par l’Etat français aux anciens combattants de l’empire colonial est aujourd’hui un problème réglé conformément à l’équité. (...) Avec la décristallisation, nous avons voulu marquer la reconnaissance de notre pays et rétablir une égalité de traitement entre les anciens combattants français et ceux venant des autres pays ». Pour autant, les revendications des anciens combattants africains sont encore à l’ordre du jour : certains d’entre eux ont notamment maintenu leur plainte devant la justice française pour obtenir que l’arrêté du Conseil d’Etat soit pleinement appliqué. Et ils ont trouvé, dimanche, un porte-parole de choix en la personne du Président sénégalais Abdoulaye Wade, présent dans la rade de Toulon. Ce dernier a qualifié la loi de cristallisation d’« injustice dénoncée par tout le monde ». Indiquant que ces célébrations étaient le « début d’une réhabilitation, d’une reconnaisance et du service rendu par l’Afrique à la France », il a ajouté : « Qu’un jour, les Africains et les tirailleurs sénégalais touchent les mêmes pensions que les Français, je le souhaite, mais je n’y crois pas. Il faudrait que l’Assemblée nationale de France se saisisse de cette question qui ne sera jamais réglée par un gouvernement. »

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L’armée de la France libre était africaine Charles Onana, « La France et ses tirailleurs »





« La France et ses tirailleurs ». Un sujet pour le moins d’actualité auquel le journaliste Charles Onana a consacré un livre qui a nécessité trois ans de recherche. Interview complémentaire de celle qu’Afrik avait déjà réalisée en juin 2003, l’auteur nous révèle ici quelques vérités historiques étonnantes sur l’apport capital de l’Afrique à l’armée française de libération.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



vendredi 17 septembre 2004








Propos recueillis par John Dossavi

Sans l’Afrique et les Africains, il n’y aurait jamais eu d’armée française de libération. C’est ce que prouve et révèle le livre de Charles Onana La France et ses tirailleurs. Un travail de mémoire de longue haleine où le journaliste a exhumé des archives militaires quelques vérités historiques dont l’Afrique devrait absolument savoir et enseigner. Comment notamment le rôle clé du Guyanais Félix Eboué dans la mobilisation du Continent.

Combien de temps a nécessité votre travail de recherche ?
Charles Onana :
Je suivais la difficulté pour beaucoup de tirailleurs de l’armée française d’obtenir leur pension comme tous leurs camarades français de la seconde guerre mondiale. Je me posais tellement de questions que j’ai décidé d’enquêter. Cela m’a pris trois ans pour parcourir les archives françaises. J’ai accumulé beaucoup de pièces importantes. J’ai pu obtenir une partie des archives du Général Leclerc, une partie des archives du Général de Gaulle, qui montre que le rôle des Africains a été décisif, sinon déterminant, dans la résistance et la libération de la France.

Comment le Général de Gaulle a-t-il fait pour mobiliser l’Afrique à la cause de la France libre ?
Charles Onana :
Dès juin 1940, lorsque le Général de Gaulle lance son appel du 18 juin, la France est sous occupation allemande et le Général est sans territoire puisqu’il est réfugié à Londres. Il n’avait pas non plus d’armée, alors il s’est tourné vers l’Afrique. Il a demandé à Félix Eboué, qui était alors gouverneur de l’Oubangui-Chari [*] (l’actuelle République Centrafricaine, ndlr), de mobiliser l’ensemble de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) pour participer à la résistance. Lui-même était parmi les premiers résistants français en Afrique. Dès le 26 août 1940, il réussit à rallier le Tchad au Général de Gaulle. Il sera suivi du Cameroun, du Congo et de l’Oubangui-Chari. C’est ainsi que le Général a eu sa première assise territoriale pour démarrer la résistance. Il ne suffisait pas d’avoir un territoire, encore fallait-il avoir des soldats. C’est en AEF que le Général de Gaulle va avoir la première Armée de la résistance.

Félix Eboué a-t-il eu du mal à mobiliser les Africains à la cause française ?
Charles Onana :
Félix Eboué n’a pas eu beaucoup de difficultés à mobiliser la résistance en Afrique. Si ce n’est du côté français. Beaucoup de Français ne comprenaient pas que de Gaulle fasse autant confiance aux Noirs, alors que beaucoup de Blancs étaient des colons en Afrique. L’avance de Félix Eboué est qu’il avait combattu ses compatriotes blancs en leur disant qu’ils ne pouvaient pas continuer à brutaliser et à violenter les Africains sous prétexte qu’ils faisaient partie de colonies. Il avait acquis un respect auprès des Noirs. Lui-même venait des Antilles (Guyane, ndlr) et savait ce qu’était la violence coloniale. Il a défendu l’administration coloniale sans adopter les pratiques coloniales. De Gaulle l’avait compris. Seul un Noir que les Noirs respectent peut mobiliser l’Afrique Noire à l’effort de guerre. Il avait besoin de beaucoup d’hommes et la seule personne qui pouvait les lui apporter, c’était Félix Eboué.

Quel était l’intérêt pour les Africains d’entrer en guerre auprès de de Gaulle ?
Charles Onana :
Il a deux explications historiques. La première est que Mein Kampf, le livre d’Adolph Hitler, était un ouvrage dont le racisme n’est plus à démontrer et les Africains craignaient que les Allemands, qui prônaient la supériorité de la race arienne, se retrouvent en train de dominer le continent africain. Surtout qu’Hitler avait en projet à l’époque de faire de l’Afrique le réservoir de matières premières de la grande Europe qu’il voulait bâtir. L’autre explication est que les résistants gaullistes ont fait une propagande importante pour dire aux Africains que la France, la mère patrie, était menacée. Presque tous les Africains se sont sentis (presque) solidaires, liés historiquement à la France. Tous les Africains n’ont pas adhéré. Il y a beaucoup d’Africains qui ont été enrôlés de force dans l’armée française pour soutenir l’action du Général de Gaulle. Il y avait, par ailleurs, des engagements volontaires, ces derniers pensaient qu’en se libérant, ils libéreraient l’Afrique du joug colonial.

Combien d’Africains ont participé à la résistance française ?
Charles Onana :
La résistance des Africains a été beaucoup plus importante que ce que disent les livres d’Histoire. De 1940 à 1942, les Africains étaient sur tous les fronts sur les territoires français. Les combats les plus violents qui se sont déroulés dans le Nord de la France ont été essentiellement menés par les Africains. Et c’est pareil dans le Sud de la France. Quand on parle de la libération de la Provence, il faut dire que 300 000 Africains ont participé au débarquement de Provence. Débarquement qui est l’un des plus importants avec celui de Normandie. C’est lui qui a permis la libération de la ville de Toulon et de Marseille. Quatre-vingt pourcents des effectifs étaient originaires d’Afrique, avant que les Américains et les Britanniques n’arrivent. Et ça tout le monde l’oublie, tout le monde l’ignore...

Qui a financé l’armée française de libération ?
Charles Onana :
En juin 1940, le Général de Gaulle était pauvre, il fallait bien qu’il trouve l’argent quelque part. Donc la plupart des munitions ou des armes qui ont été achetées, l’ont été par les Africains qui cotisaient pour cela. Il y avait des collectes de fonds dans tous les pays du continent. Côte d’Ivoire, Congo, Cameroun, Mali, Togo etc. Lorsque j’ai pu consulter les archives et interroger un certain nombre de témoins, tout le monde reconnaît que tous étaient appelés à contribuer, devant des écoles, devant des églises, pour acheter des avions au Général de Gaulle, pour la France libre. Un pays comme le Cameroun a énormément contribué à cela par l’exploitation des mines d’or, de diamants, du caoutchouc. La Côte d’Ivoire a financé l’armée de libération par le cacao et le café, le Mali et le Sénégal par l’arachide... Toutes ses matières premières étaient vendues à la Grande Bretagne pour renflouer les caisses de la France libre.

Quelle a été la réaction du Maréchal Pétain, face au ralliement de l’Afrique à la cause du Général de Gaulle ?
Charles Onana :
Le Maréchal Pétain était vraiment déçu. Parce qu’il ne souhaitait pas que l’empire entre en guerre puisqu’il avait signé l’armistice avec les Allemands. Lorsque le Général de Gaule a décidé de mobiliser l’Afrique pour entrer en guerre, le Maréchal Pétain a décidé, lui aussi, de résister pour empêcher que cela se fasse. C’est en cela que l’on assistera à la bataille de Dakar dès le 23 septembre 1940, où les forces françaises qui soutenaient le Maréchal Pétain se sont mobilisées pour empêcher que Dakar soit pris par les Britanniques et le Général de Gaulle. La bataille a été très dure. Elle a duré une semaine et a été la première défaite de la France libre. C’était un combat franco-français. En 1941, il y a également eu une bataille au Gabon qui était la seule poche de résistance à l’armée de libération en Afrique centrale.

Le Cameroun et le Togo étaient sous mandat allemand. Comment se sont déroulé les choses dans ces pays ?
Charles Onana :
Pendant la guerre, le Cameroun et le Togo étaient effectivement sous mandat allemand, mais ils avaient un avantage : ils parlaient français. La propagande de la France libre a été très forte. C’est elle qui avait créé Radio Cameroun, elle a également soutenu, en partie, la radio togolaise. Ils faisaient passer la propagande suivante pour faire basculer les deux pays du côté de la France libre. Ils disaient aux Camerounais et aux Togolais : si les Allemands reprennent pied dans ce pays, ils utiliseront votre peau pour fabriquer des brodequins de militaires. Et le message passait.

Combien d’Africains sont morts pour la France libre en Afrique ?
Charles Onana :
Il n’y a personne qui puisse donner des statistiques fiables des Africains morts sur le continent dans le cadre de la seconde Guerre mondiale. Les archives militaires sont elles même très approximatives sur ces chiffres. Beaucoup de grands résistants africains pensaient que la France allait être reconnaissante du fait de leur rôle dans sa propre libération. Ça ne s’est pas passé comme ça. Je pense que de Gaulle, comme beaucoup de Français de l’époque, ne pouvaient pas dire la vérité. Ils ne pouvaient pas dire qu’une bonne partie de la force de la France venait de l’Afrique. La France, qui ne s’est pas retrouvée dans le camp des vainqueurs, a bénéficié des voies africaines pour avoir une place de membre permanent au conseil de sécurité. Tout ça les Français ne voulaient pas le perdre. Perdre l’Afrique à ce moment là, c’était perdre les matières premières, la zone d’influence et le pouvoir politique qu’elle pouvait avoir sur la scène internationale. Leur objectif à l’époque était de créer une communauté française où les pays africains n’avaient qu’une faible autonomie. Cela a été quelque chose que beaucoup de leaders nationalistes africains ont combattu.

Toutes vos recherches ont dû vous coûter cher ?
Charles Onana :
Cela a coûté beaucoup d’argent. Mais, en tant que journaliste, j’estime que c’était un peu mon devoir de faire en sorte que l’histoire africaine soit connue, non seulement de nous-mêmes mais aussi des nouvelles générations. Une histoire enfouie, dissimulée. Parce que si on ne comprend pas cette histoire là, on ne peut pas comprendre les injustices auxquelles les Africains sont confrontés aujourd’hui.

Le cas des pensions des anciens combattants s’inscrit comme une injustice flagrante ?
Charles Onana :
En 1959, les autorités françaises ont adopté un texte qui cristallisait les pensions des tirailleurs. Ça veut dire que l’ensemble des tirailleurs de l’armée française ne pouvait plus toucher la même pension que leurs camarades blancs de l’armée française. On a transformé leurs pensions en indemnités à la tête du client. Le Malien ne pouvait pas toucher la même pension que l’Ivoirien, que le Togolais, que l’Algérien, le Marocain ou le Tunisien. Seul quatre pays ont échappé à la loi de cristallisation : le Sénégal, le Gabon, le Tchad et la République Centrafricaine. Pas pour longtemps, puisqu’une nouvelle loi en 1994, cristallisait-elle aussi le système de pension de ces quatre pays.

Quelle est la logique étatique de ces disparités de pension ?
Charles Onana :
Pour le législateur, les pays devant accéder à l’indépendance, il n’était plus normal que ce soit la France qui gère les pensions de ces personnes. Au lieu d’arrêter de payer les pensions, l’hexagone a payé des pensions injustes et inégales. Ce que se demandent les tirailleurs c’est comment se fait-il, qu’après la victoire, les autorités françaises ont commencent à faire la distinction alors que sur les champs de bataille personne n’en faisait. C’est ce qui fait le plus de mal aux anciens tirailleurs que j’ai interrogés.

La cristallisation des pensions repose-t-elle finalement sur de quelconques arguments défendables ?
Charles Onana :
Ce texte n’est fondé ni sur un argument intellectuel sérieux, ni sur des arguments juridiques valables et encore moins sur des arguments historiques plausibles. Je ne comprends pas pourquoi une telle loi inique puisse continuer à persister jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu ce qu’on a appelé la loi rectificative 2002, qui prévoyait une revalorisation de 20% de ces pensions. Même cette loi est arbitraire. En 2001, le Conseil d’Etat, la plus haute institution administrative française avait donné raison à Amadou Diop, un ancien combattant du Sénégal, qui avait porté plainte contre l’Etat français. Il a gagné son procès devant toutes les juridictions du pays. Toutes ont reconnu que monsieur Diop était français et que sa pension devait être payée comme celles des anciens combattants blancs français. Malheureusement, il est mort avant de voir la victoire de son combat. Malgré tout les autorités françaises n’ont pas payé à sa veuve la pension de réversion. Pire, elles ont considéré que les épouses n’étaient pas françaises, ce qui était contraire à la décision prise par le Conseil d’Etat.

Que peut faire aujourd’hui l’Afrique et les Africains contre le scandale des pensions des tirailleurs ?
Charles Onana :
Les armes sont nombreuses. L’Afrique peut faire aujourd’hui pression sur les autorités françaises. Il y a beaucoup d’associations en Afrique qui doivent se saisir du dossier. La société civile doit se mobiliser. Ils doivent écrire massivement aux autorités françaises, à leurs dirigeants. Les intellectuels doivent enseigner aux jeunes qu’il se passe des injustices qui sont inacceptables. Même les Français qui se sont battus avec les tirailleurs se sont mobilisés pour que ça change. Ils le disent eux-mêmes : « Quand nous étions au front, il n’y avait pas de Blancs, ni de Noirs, nous étions tous les mêmes. Et on ne comprend pas que la République française ne reconnaisse pas cette égalité ».

Les dirigeants africains vous ont-ils soutenu dans votre travail et votre combat ?
Charles Onana :
J’ai enregistré au moins un soutien important, celui du Président sénégalais Abdoulaye Wade. Il a pris un certain nombre d’initiatives, notamment en demandant qu’une loi puisse passer à l’assemblée pour soutenir les tirailleurs de l’armée française. Il a également demandé que la journée du 23 août, qui correspond à la libération de Toulon et de Marseille, puisse être célébrée par la plupart des pays africains qui ont envoyé des combattants dans l’armée française. Tout cela est encore insuffisant. Il faut qu’il y ait un changement fondamental dans les manuels scolaires pour que cette histoire soit étudiée par les Africains. Pour que les étudiants puissent faire des mémoires et des thèses sur le sujet afin qu’ils sachent que le rôle des Africains a été très important dans l’armée de libération du Général de Gaulle et de la France libre.

Lire aussi l’interview de Charles Onana d’Afrik de juin 2003
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[*] Ce territoire fit partie du Congo français jusqu’en 1915. A cette date, il fut rattaché au Territoire militaire du Tchad sous le nom d’Oubangui-Chari-Tchad. En 1922, le Tchad prit son autonomie et en 1936, l’Oubangui-Chari fut intégré à l’Afrique équatoriale française. Depuis 1959, le territoire est indépendant et a pris le nom de République centrafricaine


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Un cimetière à la mémoire de l’héroïsme des Africains tombés pour la France




Le Tata sénégalais de Chasselay


Les « tirailleurs sénégalais » ont écrit dans le sang en juin 1940 dans la région de Lyon un des épisodes les plus tragiques et glorieux de la seconde Guerre mondiale. A plus d’un contre cent, ils ont combattu jusqu’au bout pour l’honneur d’une France déjà en déroute. Un Tata, cimetière traditionnel africain, a été érigé en 1942 pour saluer leur héroïsme.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



mardi 17 mai 2005, par Antoine Ganne








16 Juin 1940, l’offensive allemande n’a pu être freinée et le Maréchal Pétain, tout juste nommé à la tête du gouvernement français, entame les pourparlers en vue d’obtenir un armistice... Alors que le 18 juin 1940, le Général de Gaulle appelle à poursuivre la lutte. Pris en tenaille entre les forces allemandes et italiennes, l’armée française va combattre dans la région de Lyon. Des combats terribles « pour l’honneur », car la guerre est déjà perdue, lors desquels les « tirailleurs sénégalais », c’est à dire les soldats originaires d’Afrique, principalement du Sénégal et du Soudan français, paieront un très lourd tribut. Le 19 juin, la division de SS allemande « Totenkopf » (tête de mort) va prendre d’assaut le carrefour de l’Arbresle qui commande l’accès à Lyon par le nord-Est. Face à une résistance héroïque des tirailleurs du Capitaine Clément, les combats dureront toute la journée et une partie de la nuit. Une partie de la compagnie recevra l’ordre de se replier, une autre qui n’a pu être touchée par le signal de retraite se battra jusqu’à l’aube et jusqu’à la mort.

Les prisonniers africains immédiatement exécutés

Le lendemain, 20 juin, les Allemands continuent leur progression. Très supérieurs en nombre, ils prennent le dessus sur les restes des deux compagnies de tirailleurs. « Des survivants prisonniers, les assaillants font le tri. Les officiers sont embarqués en camions et ramenés à Tarare, les sous-officiers et soldats blancs sont regroupés et évacués à pied, les tirailleurs sénégalais sont immédiatement exécutés (28 au total) », raconte le Général François Lescel sur le site du FARAC (Fédération des Amicales Régimentaires et d’Anciens Combattants de Lyon et de sa Région).

« C’est pour la défense de cette pénétrante venant du nord qu’eurent lieu les combats les plus durs et les pertes les plus élevées. C’est aussi à la suite de ces combats que les réactions allemandes les plus violentes furent menées contre les Tirailleurs sénégalais », explique le Général François Lescel.

Le 19 juin au matin, le régiment « Grossdeutschland », unité d’élite de la Wehrmacht, donne l’assaut au couvent de Montluzin, tenu par les forces françaises. En parallèle d’autres combats ont lieu à Lissieu, de l’autre côté de la route nationale 6. Les combats dureront jusqu’au milieu de l’après-midi et tous les prisonniers africains (ainsi que de nombreux prisonniers d’origine métropolitaine) seront exécutés.

« Preux Chevaliers Noirs de l’Afrique Française »

Regroupé par le Capitaine Gouzy, l’ensemble des troupes rescapées se trouve à Chasselay et sur ses hauteurs sud (château du Plantin). Le 20 juin sera la journée la plus meurtrière des combats de juin 1940 en région lyonnaise. Après plusieurs heures de résistance acharnée, le Capitaine Gouzy, deux officiers, deux sous-officiers, trois autres Européens et 51 Tirailleurs se rendent aux forces allemandes. « L’Histoire de ces braves mérite de passer à la postérité. Elle est la sublime épopée des ’Preux Chevaliers Noirs de l’Afrique Française’ qui au nombre de 200 attaquèrent courageusement plus de 25 000 ennemis uniquement pour sauvegarder l’Honneur », écrira J. Marchiani [1].

C’est alors que la barbarie nazie se déchaîne. « Tous les Africains sont hachés à la mitrailleuse et au canon des chars. Les blindés écrasent de leurs chenilles les morts et les agonisants », raconte le Général François Lescel. Le Capitaine Gouzy qui cherche à s’interposer reçoit une balle dans le genou. Au cours de cette journée, tous les tirailleurs africains faits prisonniers dans la région lyonnaise sont systématiquement abattus. Au total, relève Henri Amoretti, "les pertes africaines auraient été de 104 tués, 37 blessés, 856 disparus". Le nombre important de disparus ayant pour cause l’impossibilité de reconnaître formellement les cadavres, souvent brûlés ou ensevelis.

Le Tata sénégalais

En mémoire des valeureux combattants africains, J. Marchiani se fit un devoir de recenser tous les corps des disparus puis, achetant le terrain sur ses fonds propres, il fit bâtir au lieu-dit le "Vide-Sac" sur la commune de Chasselay, au plus près des lieux du massacre, un cimetière appelé le « Tata sénégalais ». Tata, en Afrique Occidentale, signifie une « enceinte de terre sacrée », où l’on inhume les guerriers morts au combat. Ce cimetière-mémorial fut inauguré sous l’Occupation, le 8 novembre 1942, et 188 corps de soldats africains tombés pour la France y sont enterrés.

Ce lieu de recueillement à l’architecture d’origine soudanaise, avec ses tours rappelant les minarets des mosquées, est plus qu’un simple cimetière, c’est une trace du lien de sang unissant éternellement la France à ses anciennes colonies.

Cet épisode de la seconde guerre mondiale est assez peu connu. Il faut remercier le Général François Lescel et le FARAC qui ont fait un travail de mise en avant de l’histoire de ces soldats sacrifiés. Nous les remercions tout à la fois pour leur site, leur travail de mémoire et le droit d’utilisation des images qu’ils nous ont accordé pour cet article.

[1] secrétaire général de l’Office départemental des Mutilés, Combattants, Victimes de la Guerre et Pupilles de la Nation du Rhône



Facade du Tata en 2004

Inauguration du Tata

Entrée du Tata

Stèle
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