LA JUSTICE EST LA VÉRITÉ EN ACTION. (J.Joubert)

AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE


Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)

As long as lions have not their own historians,hunting tales will keep glorifying the hunter.(African proverb)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE

LA FRANCE ATTEND LA DISPARITION DES DERNIERS COMBATTANTS AFRICAINS POUR EFFACER DE NOS MÉMOIRES LEUR DON DE SOI POUR UNE NATION AUJOURD'HUI INGRATE.

NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.

LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :

RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.

E. do REGO

Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor

Hommage aux Tirailleurs Africains

ekodafrik.net- Hommage aux Tirailleurs Africains
Video sent by ekodafrik

Depuis un certain nombre d’années, à l’initiative de l'AMAF (Amis de l'Afrique Francophone), de l'ANEB (Association Nationale des Elus Des Banlieues) et de plusieurs autres associations, un hommage solennel est rendu aux Tirailleurs Africains morts pour la France. Ce 8 mai 2007, une cérémonie a eu lieu au Tata Sénégalais de Chasselay (69) en présence des autorités. Plusieurs gerbes ont été déposées en souvenir de ces vaillants combattants. Il est à rappeler que ces derniers combattaient encore pendant que les Allemands défilaient déjà en plein centre de Lyon puisque la ville avait été déclarée «ouverte» par le Maire Edouard HERRIOT. Tous ces combattants appartenaient à la 3ème compagnie du 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Ces vaillants soldats sont la FIERTE des Noirs de France au moment où certains ont tendance à croire qu’ils sont les seuls dépositaires de «l’identité nationale». Dans le reportage vidéo, vous pourrez voir les réactions du doyen BALDE (ancien combattant de Guinée), Sabiha AHMINE (Adjointe au Maire de Lyon), Hassan DIALLO (Conseiller du Président du Niger), Reski SEBAÏ (Lycée Al Kindi), Bacary GOUDIABY (Akody sur Radio Pluriel 91.5 fm Lyon), Azzedine GACI (président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes) et le Père DELORME.

LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE




Le 16 juin 2009

046.1241854637

Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres

Paris, 17 juin 2009
- A chaque commémoration nationale (11 novembre, 8 mai, 6 juin, 15 Août), le sort miséreux des anciens combattants arabes et africains, musulmans ou chrétiens de l’armée française, laissés à leur sort, refait surface, dans une sorte de réflexe pavlovien traité périodiquement par la presse comme la marque de soulagement de la bonne conscience française d’une mauvaise conscience chronique. «Les oubliés de la République» ne le sont pas vraiment. Ils sont volontairement maintenus en l’état, volontairement maintenus dans l’oubli de leur condition malgré l’émotion soulevée par le film «Indigènes» en 2006 dans la foulée des émeutes des banlieues françaises, malgré la surprise feinte de la classe politico médiatique face à cet aspect hideux de la bureaucratie française.
Au delà des indignations de circonstance, il traduit la permanence d’une posture proto fasciste inhérente à tout un pan de la société française.

La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française.

Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant:

1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français

La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués).

Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante figurait parmi les blessés de la bataille de Monte Cassino. Il en est de même de la campagne d’Allemagne, sur les 9.237 tués, 3.620 étaient des enrôlés du Maghreb, et sur les 34.714 blessés, 16.531 étaient Maghrébins.

2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste.

Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2).

La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine.

Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique.

Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an.

N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude.

Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle.
Une filiation confirmée au XXe siècle par la mise en œuvre d’une théorie raciale des valeurs avec la notation des travailleurs coloniaux selon un critère ethnique, la mise sur pied des »zoos humains» de même que d’un «bureau des affaires nord africaines» dans l’entre deux guerre (1919-1939), précurseur du «Commissariat aux affaires juives» et de l’imposition de «l’étoile jaune» sous le régime de Vichy (1940-1944). Une filiation réitérée, enfin, au XXIe siècle, par la discrimination salariale des anciens combattants basanés et le test ADN pour le regroupement familial des travailleurs expatriés de l’ère sarkozy.

Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste.

3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur

La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière.

Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive.

Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.......

Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ...

De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français.

Références

1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002

2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).

3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009

4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003

5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109

Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/

6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.



René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).






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AMERE PATRIE

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.

Ce documentaire, tourné en
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.

Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE

Durée : env. 50mn

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.

1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie

http://wanzea.free.fr/

Monday, November 23, 2009

R. YADE à Reims "Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais"


Suggérer par mail

Reims (France) - Mardi 11 novembre 2008

A l'occasion du 90e anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale, Mme Rama YADE (Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme) a participé en compagnie de M. Jean Marie BOCKEL (secrétaire d’Etat chargé de la Défense et des Anciens combattants) à Reims lundi 3 novembre 2008 à une cérémonie en hommage aux héros de l’Armée noire. C'est le lieu de rendre hommage à Check SAKHO qui se bat sans relâche afin que soit reconstruit à l'identique le Monument aux Héros de l'Armée Noire de Reims inauguré le 13 juillet 1924 et détruit par les Allemands en 1940. Aujourd'hui le monument érigé ne reflète pas l'engagement de cette armée dans le combat pour la liberté.

Dans le discours qu'elle a prononcé, Rama YADE est revenue sur la participation des Tirailleurs Sénégalais pendant la guerre "Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais. Cette dette est sacrée. Elle touche à la Nation. Les tirailleurs sont tombés pour que la France ne meure pas. Pour que vive la France. Loin de chez eux. Disons le clairement : l’hommage de la France aux Tirailleurs sénégalais a été en deçà de leur sacrifice."

Poursuivant son propos la Secrétaire d'Etat a rappelé certaines vérités qui seraient utiles de dire à certains de ses collègues du gouvernement : "c’est en Afrique que le Général de Gaulle, confronté à ses premiers bains de foule, trouve l’énergie pour continuer le combat de la France libre. Les premiers territoires ralliés en 1940 au Général sont africains".

Elle est aussi revenue sur le mauvais traitement infligé à ces vaillants soldats "de retour dans leur pays d’origine, des tirailleurs sont fusillés pour avoir réclamé leur solde, comme ce 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar. Aujourd’hui, 200 tombes anonymes témoignent de ce massacre. Les survivants percevront, eux, des pensions de guerre plus faibles que leurs compagnons d’armes : une décision administrative en 1959 diminue les pensions en les alignant sur le pouvoir d’achat du pays d’origine : là où un ancien combattant français invalide à 100% reçoit 4 081 francs de pension mensuelle, un Sénégalais perçoit 1463 francs et un Guinéen 673 francs. Il aura fallu attendre 2002, pour que le Conseil d’Etat dans un arrêt Diop considère ce système comme discriminatoire".

Pour conclure Rama YADE a prononcé des paroles d'espoir "ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise". On pourra retenir que ce discours prononcé ce 3 novembre fera date dans les annales de la lutte pour le reconnaissance du combat des Noirs pour la libération de la France et aussi celui d'une Rama YADE qui affirme son origine et prend rendez-vous pour les années à venir. Une destin est peut-être né…

Lire le discours >>>


http://www.echosdafrique.net/dossier/memoires/r.-yade-a-reims-le-peuple-francais-a-une-dette-envers-les-tirailleurs-senegalais.html


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Rama YADE, REND HOMMAGE aux héros de l’Armée noire

Intervention de Mme Rama YADE,

Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme,

à l’occasion de la cérémonie en hommage aux héros de l’Armée noire

(Reims, le lundi 3 novembre 2008)

* * * * *

Monsieur le Ministre de la Défense de la République du Mali,

Monsieur le Ministre, cher Jean-Marie BOCKEL,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Madame le Maire,

Messieurs les Présidents du Conseil régional et du Conseil général,

Chers amis,

Je suis fière d’être avec vous aujourd’hui à Reims, une ville qui, du baptême de Clovis au dernier sacre d’un roi de France, a été intimement liée à la constitution de la Nation française. Une ville aussi qui a été aux avants-postes des combats sanglants de deux guerres mondiales, et à la défense de laquelle les « Tirailleurs sénégalais » se distinguèrent par leur ardeur et leur courage.

Près d’un million de combattants issus de ce qui constituait alors l’empire colonial français ont servi dans l’armée française au cours du XXème siècle. Originaires du Maghreb, d’Afrique noire, de Madagascar, d’Asie, près de 100.000 d’entre eux sont « morts pour la France ». De 1914 à 1918, 250.000 soldats africains noirs ont combattu sur notre sol et 27.000 d’entre eux y ont fait le sacrifice de leur vie. La France leur a rendu hommage en érigeant dans votre ville en 1924 un monument « aux Héros de l’Armée noire », un témoignage que les nazis se sont empressés de détruire en 1940 et qu’aujourd’hui nous devons rebâtir. Ce projet existe aussi parce qu’un homme, Chekh Sakho, s’est mobilisé, faisant preuve d’une détermination sans faille, jamais désespérée.

Je salue avec une très grande émotion cette entreprise. Que cela n’a-t-il été fait avant ? Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais. Cette dette est sacrée. Elle touche à la Nation. Les tirailleurs sont tombés pour que la France ne meure pas. Pour que vive la France. Loin de chez eux. Disons le clairement : l’hommage de la France aux Tirailleurs sénégalais a été en deçà de leur sacrifice. Nous avions pourtant un égal souvenir de la Grande Guerre : les mots « Somme », « Dardanelles », « matricule », « Verdun » résonnent familièrement aux oreilles des tirailleurs. Aux miennes aussi.

Avec la deuxième guerre mondiale, c’est la génération suivante qui sera sollicitée. Dès juin 40, on mobilise 200.000 coloniaux originaires de l’Afrique subsaharienne. Les combats de la campagne de France au printemps 40 sont brefs mais terriblement meurtriers pour les troupes d’outre mer. Trente mille Africains périssent au front. Beaucoup sont faits prisonniers par les Allemands. Pendant ce temps, c’est en Afrique que le Général de Gaulle, confronté à ses premiers bains de foule, trouve l’énergie pour continuer le combat de la France libre. Les premiers territoires ralliés en 1940 au Général sont africains : tout d’abord le Tchad, conduit par le premier gouverneur noir de l’Empire, le Guyanais Félix Eboué ; puis le Cameroun, sous la commandement du futur Général Leclerc. Les premières victoires de la France ont ainsi été obtenues grâce à une armée constituée à 80% d’Africains.

Je n’oublie pas non plus, chère Euzhan Palcy, la part essentielle qu’ont eu les dissidents antillais dans la Résistance outre mer. C’est un hommage qui doit leur être encore rendu.

Il faut pleinement voir à quel point la « force noire » chère au général MANGIN, tirant de façon audacieuse, pour mieux effacer 1870, la conclusion extrême des prémisses posés sous le Second Empire par FAIDHERBE, constituait la face ultime d’un « pacte colonial » fondé sur l’égoïsme des intérêts et l’inégalité des conditions. Une inégalité statutaire, organisée, même si la fraternité des armes a dû très régulièrement en atténuer les conséquences.

Car, de retour dans leur pays d’origine, des tirailleurs sont fusillés pour avoir réclamé leur solde, comme ce 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar. Aujourd’hui, 200 tombes anonymes témoignent de ce massacre. Les survivants percevront, eux, des pensions de guerre plus faibles que leurs compagnons d’armes : une décision administrative en 1959 diminue les pensions en les alignant sur le pouvoir d’achat du pays d’origine : là où un ancien combattant français invalide à 100% reçoit 4 081 francs de pension mensuelle, un Sénégalais perçoit 1463 francs et un Guinéen 673 francs. Il aura fallu attendre 2002, pour que le Conseil d’Etat dans un arrêt Diop considère ce système comme discriminatoire. Le Gouvernement consent alors à décristalliser les pensions versées à 80 000 anciens combattants. Consent, car cette opération ne fut obtenue qu’après des années de lutte. Et encore, la décristallisation ne fut-elle que partielle. L’écrivain Philippe Dewitte l’a très bien raconté dans le documentaire « L’histoire oubliée » de Eric Deroo et Alain de Sedouy : « on y voyait un ancien tirailleur courir de guichet en guichet de l’administration française pour obtenir une pension. En regardant ce long fantôme rescapé de Cassino et autres Dien Bien Phu, arborant la cravate rouge de commandeur de la Légion d’honneur, errer à travers les couloirs des administrations françaises, à la quête de la reconnaissance et d’une pension à laquelle il a droit, je ne pouvais, dit Dewitte, me départir d’un certain sentiment de honte ».

Honte d’un côté. Mais dignité de l’autre. Nous sommes nombreux à avoir en tête l’image de ces vieux tirailleurs africains qui ont vécu longtemps sans rien demander. Oui, ils avaient subi l’injustice. Oui, ils avaient payé le prix du sang sans en être remerciés. Mais combien d’entre eux ont traîné leur silhouette dans les villes et villages africains, dignes, ne revendiquant rien, étant simplement fiers d’avoir servi un pays qu’ils n’ont cessé d’appeler la mère patrie. Silence exceptionnel de ces hommes. Jusqu’à l’absurde. Rappelez vous ce 11 novembre : c’était en 1998, lorsque la République finit par se rappeler le souvenir du sacrifice des tirailleurs et envisage de leur signifier symboliquement la reconnaissance qu’ils n’attendaient plus. Le 11 novembre 1998, jour de son 104ème anniversaire, Abdoulaye Ndiaye, ancien tirailleur sénégalais, devait donc recevoir la légion d’honneur sur la place de son village par l’ambassadeur de France. Las ! La veille du jour de gloire, il mourut. Le destin avait-il voulu faire savoir que ce geste arrivait trop tard ?

Silence des tirailleurs. Incompréhension de leurs petits-enfants, aujourd’hui Français. Ecoutons Fatou Diome, la sénégalo-strasbourgeoise, qui dans La préférence nationale, lâcha son amertume devant un boulanger de Strasbourg qui lui demandait ce qu’elle venait chercher en France : « Je suis venue, Monsieur, pour rétablir la vérité. Vous m’avez appris à chanter Nos ancêtres les Gaulois. Je veux apprendre à vos gosses à chanter Nos ancêtres, les tirailleurs sénégalais ». Et à travers elle, à travers Fatou Diome, c’est toute une génération, celle des petits-enfants des tirailleurs, qui lança ce cri de douleur pour l’injustice faite à leurs pères. Jusqu’à aujourd’hui encore dans les tours de nos banlieues françaises. Cette jeunesse française issue de l’immigration : combien de fois l’ai-je entendu dire : à quoi sert-il d’aimer la France puisque nos grands-parents qui l’ont aimé jusqu’à mourir pour elle, n’y ont rien gagné. Contraste saisissant entre la fierté des tirailleurs d’avoir servi et la colère des petits-fils. Au point que je me demande parfois si les hommages aux tirailleurs ne devraient pas être plus efficaces que la discrimination positive pour apaiser nos chérubins de banlieues. Non, je ne me le demande pas. J’en suis sûre.

Et, d’autant plus, que la mémoire des tirailleurs n’est pas une mémoire qui divise. Entre les « gentils Africains » et les « méchants Français ». Dans la longue obscurité coloniale, il y a eu de grands Français qui ont eu un comportement qui touche au sublime. Et les tirailleurs sénégalais aiment à raconter leur compagnonnage avec le plus grand d’entre eux : Jean Moulin.

Nous sommes le 17 juin 1940 à Chartres, dans le département d’Eur-et-Loire. Les Allemands veulent imputer aux tirailleurs la responsabilité des massacres commis sur des civils français, en réalité victimes de bombardements allemands. Ils demandent à Jean Moulin, alors préfet, de reconnaître cette accusation en signant le protocole selon lequel des femmes et des enfants français ont été massacrés après avoir été violés. « Ce sont vos troupes noires, dit le document nazi, qui ont commis ces crimes dont la France portera la honte ». La réponse de Moulin est sans ambiguïté : « Nos tirailleurs sont incapables de commettre une mauvaise action contre des populations civiles et moins encore le crimes dont vous les accusez ». Torturé pendant sept heures, le chef de la Résistance ne signe pas le protocole. Sous la pression, il saisit un débris de verre et tente de suicider en se trancher la gorge. Pour ne pas avouer. Il raconte dans Premier combat : « je ne veux pas être complice de cette monstrueuse machination qui n’a pu être conçue que par des sadiques en délire ». Moulin gardera de cette tentative de suicide une cicatrice dissimulée sous sa célèbre écharpe.

Je veux à travers ce récit, à travers l’épopée des tirailleurs, vous dire, chers amis, que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Les facteurs d’unité plus puissants que les ferments de la discorde. Vous dire que des hommes noirs ont un jour aimé ce pays jusqu’à mourir pour lui. Que cet héritage devrait être le socle d’une unité nationale que l’on ne retrouve nul par ailleurs.



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HOMMAGE AUX HÉROS DE L'ARMÉE NOIRE

DOSSIER DE PRESSE – octobre 2008

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Tél. : 03 26 77 75 51 Tél. : 06 71 26 40 28
agathe.blondelet@mairie-reims.fr nathalie.dumas@defense.gouv.fr
Poème liminaire
par Léopold Sédar Senghor
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace
et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang ?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
Je ne laisserai pas - non ! - les louanges de mépris vous enterrer
furtivement.
Vous n'êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de
simarre
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l'élégance des ponts
blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire n'était pas sérieux, votre
peau noire pas classique.
Ah ! ne dites pas que je n'aime pas la France - je ne suis pas la France, je le
sais -
Je sais que ce peuple de feu, chaque fois qu'il a libéré ses mains
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu'il a distribué la faim de l'esprit comme de la liberté
A tous les peuples de la terre conviés solennellement au festin catholique.
Ah ! ne suis-je pas assez divisé ? Et pourquoi cette bombe
Dans le jardin si patiemment gagné sur les épines de la brousse ?
Pourquoi cette bombe sur la maison édifiée pierre à pierre ?
Pardonne-moi, Sira Badral, pardonne étoile du Sud de mon sang
Pardonne à ton petit-neveu s'il a lancé sa lance pour les seize sons du
sorong.
Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d'être son
rythme et son coeur
Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la
terre
Non d'être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude, couchés
sous la glace et la mort ?
Paris, avril 1940
Hosties noires
Sommaire
1918
Les « Tirailleurs Sénégalais » 4
1924
Le Monument aux Héros de l’Armée Noire 5
1940
La destruction du Monument 6
1963
La construction d’un nouveau Monument 7
2008
Faire renaître le Monument original 8
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Les « Tirailleurs Sénégalais »
Aroulandou Andoumoutou, Fode Konate, Thieno Diop : autant de
noms qui figurent parmi ceux tombés pour Reims. En 1918, ils
font partie des milliers de « Tirailleurs Sénégalais » qui résistent à
l’ennemi allemand à Reims. Mais plus que Sénégalais, ils
viennent de partout en Afrique : du Mali, du Burkina Faso, du
Tchad, de Côte d’Ivoire… A Reims, il combattent au sein du 1er
Corps d’Armée Coloniale. C’est en leur mémoire qu’on érige en
1924, un premier monument aux héros de l’Armée Noire, réplique
du même monument érigé à Bamako.
Créé en 1857 par Louis Faidherbe, gouverneur général de l’Afrique
Occidentale Française, le corps des « Tirailleurs Sénégalais » donne
son nom, ensuite, à l’ensemble des corps d’infanterie africaine, d’où
qu’ils viennent. Au cours de la deuxième partie du XIXe siècle, ils
s’illustrent lors des nombreuses expéditions africaines. En 1900, ils
défilent aux cotés du capitaine Marchand sur les Champs Elysées.
Les « Tirailleurs Sénégalais » dans la guerre
Lors de la 1re Guerre Mondiale, Les « Tirailleurs » combattent sur le sol
métropolitain à partir du mois d’août 2004. L’année suivante, une
Armée coloniale indigène est créée à Fréjus. Au total, plus de 275 000
soldats indigènes servent en France dans l’Armée coloniale durant la
1re Guerre mondiale et, parmi eux, plus de 181 000 Sénégalais
représentant 141 bataillons.
Les « Tirailleurs Sénégalais » à Reims
En Champagne et à Reims notamment, un grand nombre de
« Tirailleurs Sénégalais » défendent le front de 1914 à 1918 et la cité
des sacres au sein du 1er corps d’Armée Coloniale. En avril 1918, pas
moins de 6 bataillons de « Tirailleurs Sénégalais » renforcent les
troupes et défendent la ville jusqu’au repli des forces ennemies.
« Grâce à l’habileté des chefs et
de nos Troupes Coloniales
chargées de défendre la place
de Reims, la France n’aura pas
eu l’humiliation de voir tomber
aux mains des descendants des
vaincus de Tolbiac, la ville et la
cathédrale qui gardaient nos
souvenirs les plus sacrés » -
Cardinal Luçon, dans la
cathédrale en ruine
1918
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Légende photo
Campagne de 1914.
Troupes sénégalaises
à Reims défilant sur la
route d’Epernay.
(Collection Musée du
Fort de la Pompelle)
Le Monument aux Héros de l’Armée Noire
C’est en 1921 qu’est créé, à Paris, le Comité aux Héros de l’Armée
Noire, présidé par le Général Louis Archinard, ancien
commandant supérieur du Soudan français, assisté du Général
Marchand. Sa mission ? Faire ériger en métropole et en Afrique,
un monument à la mémoire des soldats indigènes morts pour la
France au cours de la 1re Guerre Mondiale, « à l'aide des
souscriptions des communes de France et des Amis des Troupes
noires françaises ». Deux villes sont retenues : Reims en
métropole pour les « Tirailleurs Sénégalais » du printemps 1918,
et Bamako, capitale du Soudan français (actuel Mali). A Reims, le
Monument sera inauguré en 1924.
Le 29 octobre 1922 au matin, place du Boulingrin à Reims, le Ministre de la
Guerre, André Maginot, remet des croix de Guerre à 166 communes de la
l’arrondissement de Reims. A 15 h, sur un terrain situé à l’embranchement
du Boulevard Henry Vasnier et de l’Avenue du général Giraud, il pose la
première pierre d’un Monument aux Héros de l’Armée noire.
« Une grande fête militaire et sportive »
Deux ans plus tard, le 13 juillet 1924, le Monument rémois est inauguré 3
jours après l’acceptation par le Conseil Municipal de la cession par le
marquis Melchior de Polignac (de la maison Pommery) à la ville, du terrain
de 173,75 m² où le Monument est construit – pour un franc symbolique. Au
programme de cette « grande manifestation militaire et sportive », présidée
par Edouard Daladier, ministre des Colonies, sont prévus un défilé de
tirailleurs et la lecture d’un poème à la gloire de ces soldats.
La réplique du Monument de Bamako
Le Monument rémois est constitué d’un socle en granit rapporté d’Afrique
où sont gravés les noms des principales batailles de la 1re Guerre Mondiale
au cours desquelles des troupes africaines ont été engagées. Il est
surmonté d’un bronze représentant un groupe de soldats africains du corps
d’Armée Coloniale, rassemblés autour d’un drapeau français porté par un
officier.
« La dette de reconnaissance que
nous avons contractée envers cette
Armée noire et cette Armée coloniale
ne s'adresse pas seulement aux
héros, victimes de la guerre, elle
s'étend aux glorieux chefs de ces
vaillants soldats. » - Charles Roche,
Maire de Reims, 1922
1924
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Légendes photo
- Le monument de
Bamako (Archives
municipales et
communautaires de
Reims)
- Affiche de
l’inauguration du 13
juillet 1924 (© Tous
droits réservés)
- Le Monument aux
héros de l’Armée
Noire de Reims
(Collection Musée du
Fort de la Pompelle)
La destruction du Monument
En 1940, 16 ans après la construction du Monument aux Héros de
l’Armée Noire à Reims, la France est de nouveau envahie par les
troupes allemandes. Le Monument de 1924 est rapidement démonté
par les autorités allemandes d’occupation, sans qu’on puisse
établir clairement la date, vers 1940. La statuaire de bronze est
embarquée pour une destination inconnue. Sans aucun doute, la
sculpture est fondue pour en récupérer le métal dans une époque
de guerre. A Reims, après son enlèvement sous l’Occupation
allemande, le Monument ne sera pas reconstruit avant 1962.
Après la seconde Guerre Mondiale, au milieu des années 1950,
l’Amicale des anciens coloniaux et marins de Reims sollicite l’appui du
gouverneur générale de l’Afrique Occidentale Française pour le
lancement d’une souscription visant à la réédification du monument. La
ville de Reims, en 1955, est partagée sur le projet. Outre son prix (entre
200 000 et 400 000 francs), elle craint de voir se rallumer des tensions
entre anciens combattants des troupes coloniales et anciens
combattants des régiments métropolitains – qui se disputent la gloire
d’avoir sauvé Reims en 1918.
L’abandon du projet de reconstruction
En septembre 1958, une stèle provisoire est posée, au cours d’une
cérémonie présidée par le Général Morlière. Un peu plus tard, en pleine
période de décolonisation, au début des années 60, la reconstruction du
monument à l’identique est écartée. Le Monument original présentant
des tirailleurs sénégalais regroupés derrière un officier blanc, est jugé
trop colonialiste pour la ville de Reims, déjà jumelée à Brazzaville. La
ville s’oriente vers un projet plus discret et consensuel.
« Aujourd'hui, et par cette stèle,
c'est à tous ceux qui, en 1918,
préservèrent la Ville des sacres de
l'envahisseur, que Reims rend avec
nous tous un hommage
reconnaissant et mérité. Et parmi
tous ces héroïques défenseurs,
Reims fait dans son coeur une
place de choix aux troupes d'Outre-
Mer de toutes races et de toutes
couleurs. » - Général Morlière,
1940
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Légendes photo
- Le démantèlement du
Monument aux Noirs,
photographié
clandestinement par
Monsieur Cocset. (©
Tous droits réservés.)
- Le chargement de la
statue en gare de
Reims.
(© Tous droits
réservés.)
La construction d’un nouveau Monument
Le 6 juillet 1960, le Ministre de l’Intérieur informe le Préfet
de la Marne qu’il donne son accord préalable au projet de
reconstruction. Dans cet objectif, un comité est constitué
en 1961. Il lance un concours ouvert aux élèves de l’Ecole
régionale des Beaux-arts et des arts appliqués et le projet
de Jean-Marie Maya-Perez, sous la direction du
professeur-architecte Claude Ducher, est retenu. Le
monument final sera inauguré en octobre 1963.
Malgré l’insistance du Préfet de la Marne pour activer les
procédures, la promulgation du décret du Premier ministre
Georges Pompidou, approuvant « l’érection du monument
commémoratif » n’intervient qu’en décembre 1962. La
construction du Monument est ensuite confiée à un
entrepreneur rémois, Emile Nigron, avec le concours des
services municipaux (voirie et jardins).
Vers l’inauguration
Le 27 juillet 1963, l'édition rémoise du quotidien l'Union publie
une photographie du monument presqu’achevé en annonçant
le lancement d'une souscription publique destinée « à parfaire
le financement du nouveau monument aux soldats africains ».
Le 27 septembre 1963, la contribution totale récoltée s’élève à
230 francs seulement, 8 communes ayant répondu
favorablement sur les 70 de l’arrondissement de Reims. Le 6
octobre 1963, le monument est enfin inauguré.
Deux obélisques symboliques
Le monument actuel est constitué de deux obélisques de 7
mètres de haut en pierre d'Eurville, érigés sur un bloc d'une
tonne, et entouré d'un dallage de schistes de Rimogne. Les
deux obélisques symbolisent l'union des combattants
métropolitains et africains, et le bloc la résistance de Reims et
de ses défenseurs pendant la 1re Guerre Mondiale.
« Ici fut érigé un monument qui
témoignait de la reconnaissance de la
ville de Reims envers les soldats
africains qui défendirent la cité en 1918.
L'occupant détruisit par haine raciale ce
« Monument aux Noirs » en septembre
1940. Les anciens combattants ont tenu
à ce que son souvenir demeure dans
notre mémoire. » - plaque
commémorative situé sur le monument
actuel
1963
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Légendes photo
- Les plans du
monument actuel
(Archives municipales
et communautaires de
Reims)
- Le Monument actuel
(Photo Ville de Reims
/ J. DRIOL)
Faire renaître le Monument original
Faire renaitre sur son sol le Monument aux Héros de l’Armée
Noire, tel qu’il existait en 1924 avant d’être détruit vers 1940
comme les trois monuments dédiés au Général Mangin : voilà à
quoi la ville de Reims a choisi de s’engager, en partenariat avec
le Conseil Régional de Champagne-Ardenne, le Conseil Général
de la Marne, avec le soutien du ministère de la Défense et celui
du ministère des Affaires Etrangères. Lundi 3 Novembre à
Reims, devant les Ambassadeurs des pays africains concernés,
les collectivités territoriales et l’Etat annonceront cette intention
commune. Le souhait de tous est d’inaugurer le futur
monument au Parc de Champagne le 11 novembre 2010.
Une association nationale pour suivre ce grand projet
Sous la Présidence de M Eric Deroo, auteur et réalisateur,
spécialiste de l’histoire militaire coloniale, et la vice Présidence de M
Cheikh Sakho, éminent porteur de cette idée depuis plusieurs
années, l’Association pour l’Histoire et la Mémoire de l’Armée Noire
(AHMAN) rassemble l’Etat, les collectivités territoriales, des
mécènes, et les talents de ceux qui veulent se joindre à cette
ambition.
Etudes et recherche de fonds
Parmi les actions prioritaires de l’association figurent l’organisation
d’une journée d’étude et réflexion sur l’histoire de la Force Noire et
des développements de sa mémoire, mais aussi la recherche de
fonds auprès des différents partenaires financiers publics et privés
envisagés pour le projet. L’association devrait par ailleurs lancer dès
2008, les premières études concernant la faisabilité technique et le
coût de la réalisation du projet. Le ministère des Affaires Etrangères
et le ministère de la Défense se sont d’ores et déjà engagés à
contribuer dès 2008 à financer les études de préfiguration.
2008
« Vous Tirailleurs Sénégalais,
mes frères noirs à la main
chaude sous la glace et la mort,
Qui pourra vous chanter si ce
n’est votre frère d’Armes, votre
Frère de sang ? » - Léopold
Sédar Senghor
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Légende photo
Défilé historique de
l’Armée Coloniale
dans le stade du
Collège d’Athlètes -
Photographie publiée
dans l’Illustration le
19 juillet 1924
(Archives municipales
et communautaires de
Reims)
Les 17 pays héritiers de la Force Noire
BENIN
BURKINA FASO
CAMEROUN
CONGO
BRAZZAVILLE
COTE D'IVOIRE
DJIBOUTI
GABON
GUINÉE
MADAGASCAR
MALI
MAURITANIE
NIGER
CENTRAFRIQUE
ENEGAL
TCHAD
TOGO
COMORES


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« Hommage à la Force Noire » :Allocution de M. Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants

1

Reims, 3 novembre 2008
Madame la Ministre,
Monsieur le Ministre de la Défense et des anciens combattants
de la République du Mali,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les membres du
corps diplomatique,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, députés et
sénateurs,
Madame la Maire de Reims,
Monsieur le Président de la Région Champagne- Ardenne
Monsieur le Président du Conseil Général de la Marne,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mon Général,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs les représentants du monde
combattant,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Nous voilà aujourd’hui réunis à Reims, dans le contexte du 90e
anniversaire de l’Armistice de 1918, qui mit un terme aux
combats de la Première Guerre mondiale.
2
Cet important anniversaire est commémoré partout en France,
mais je voudrais d’emblée saluer le remarquable travail de la
Ville de Reims pour mettre en valeur son riche patrimoine
historique et mémoriel de la Grande Guerre.
Il y a 90 ans, la Ville de Reims était aux premières loges du
drame de la Première Guerre mondiale
Nous savons combien la cité des sacres eût à souffrir de cette
guerre et les immenses destructions qu’elle subit.
Nous sommes également réunis aujourd’hui à Reims pour
commémorer une page d’histoire encore trop souvent
méconnue.
Il y a 90 ans, lors de la seconde bataille de la Marne, les
Tirailleurs Sénégalais écrivaient ici une page héroïque de
l’histoire de la Première Guerre mondiale.
Cet épisode méconnu de la Grande Guerre nous permet
aujourd’hui de rendre hommage à la Force Noire.
Entre 1914 et 1918, plus de 160.000 hommes en provenance
de tout le continent africain et de Madagascar participèrent
aux combats de la Première Guerre mondiale.
Dans la bataille des Flandres, dans la fournaise de Verdun,
dans l’enfer du chemin des Dames mais aussi aux Dardanelles
et dans les combats du Front d’Orient, ces hommes
s’illustrèrent par leur courage. 30.000 d’entre eux devaient
trouver la mort dans ces combats.
3
Les représentants des ces nations, désormais indépendantes,
sont aujourd’hui à nos côtés, pour commémorer avec nous
l’épopée héroïque de la Force Noire.
Aujourd’hui, la France se souvient et honore l’engagement de
ces hommes venus d’ailleurs au nom d’un idéal commun.
Aujourd’hui la France adresse un salut fraternel aux nations
héritières de ces fiers soldats, qui firent l’admiration de tous
sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, la France exprime sa gratitude à ces enfants
d’Afrique venus mourir pour la République et ses nobles
idéaux.
Monsieur le ministre, Mesdames et messieurs les
Ambassadeurs, ces événements du passé nous lient pour
toujours, par delà les vicissitudes de notre histoire.
Ces pages glorieuses et tragiques de notre histoire commune
s’élèvent au-dessus de toutes les polémiques et de toutes les
déceptions, car ces événements nous rassemblent plutôt qu’ils
nous divisent.
Aujourd’hui, cette histoire s’adresse également aux enfants et
aux petits-enfants de ces valeureux tirailleurs, dont certains
sont devenus des fils et des filles à part entière de notre
République. Ils doivent être fiers d’êtres les héritiers de ces
hommes courageux et intrépides.
4
C’est pourquoi je voudrais formuler devant vous un voeu : que
cette histoire exemplaire de la « Force Noire » entre à compter
d’aujourd’hui dans tous les foyers et dans toutes les écoles de
France, afin que nul ne puisse ignorer le sacrifice des ces
hommes venus d’ailleurs.
C’est pourquoi j’appelle également de mes voeux la
renaissance du monument « aux héros de l’armée noire », que
les habitants de la ville de Reims avaient érigé en 1924 à la
mémoire des valeureux combattants de 1918.
Détruite par l’Occupant nazi en 1940, cette statue doit renaître,
comme doit renaître la mémoire des glorieux combats livrés
par les Tirailleurs issus de toutes les contrées d’Afrique.
Je voudrais vous dire ma joie et ma fierté de voir l’Etat
s’engager dans ce projet aux côtés des collectivités
territoriales, d’ores et déjà mobilisées.
Mesdames et Messieurs aujourd’hui la France se souvient et
honore le souvenir de ces enfants d’Afrique mort pour la
France.
Aujourd’hui, la France rend hommage au courage de ces
hommes tombés au nom de nobles idéaux pour défendre notre
sol.
*

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Le monument à l'Armée noire de Reims



présenté par Jean-Pierre HUSSON

Les origines du monument de Reims « Aux héros de l'Armée noire »

Le 13 juillet 1924, l'inauguration du monument associe l'hommage aux soldats de l'Armée noire
l'exaltation de l'Empire français et la célébration de la résurrection de Reims

La description du monument de Reims réplique de celui de Bamako

Le monument démantelé par les troupes allemandes d'occupation en septembre 1940

L'historique et la description du monument élévé en 1963

Les transpositions du monument de 1924 par le sculpteur Patrice Alexandre en 2001

Le Monument à l'Armée noire dans le rapport de la Commission Becker - Décembre 2007

L'hommage rendu par la Ville de Reims aux soldats de l'Armée noire en 2008
à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918

Les autres monuments aux combattants d'Afrique noire

" La Force noire ", une exposition et un film documentaire
jusqu'au 30 juillet à la Médiathèque Jean Falala de Reims

La création de l'Association pour la mémoire de l'Armée noire ( AMAN )

Sources

Les origines du monument de Reims
« Aux héros de l'Armée noire »

En 1921 a été créé à Paris le Comité aux héros de l'Armée noire présidé par le général Louis ARCHINARD, ancien commandant supérieur du Soudan français, assisté du général MARCHAND.
Ce comité, placé sous le haut patronage du président de la République, du président du Conseil, des ministres des Affaires étrangères, de la Guerre et des Colonies, du commissaire général des Troupes noires et des maréchaux de France, avait pour mission de faire ériger en métropole et en Afrique, un monument à la mémoire des soldats indigènes morts pour la France au cours de la 1ère guerre mondiale, « à l'aide des souscriptions des communes de France et des Amis des Troupes noires françaises ».
Deux villes furent rapidement retenues : Reims en métropole, et Bamako capitale du Soudan français ( actuel Mali ), sur les rives du Niger en Afrique.

Le 29 octobre 1922 au matin, place du Boulingrin à Reims, le ministre de la Guerre, André MAGINOT, remettait solennellement des Croix de guerre à 166 communes de l'arrondissement de Reims, avant de venir poser la première pierre du monument à 15 heures, sur un terrain situé à l'embranchement du Boulevard Henry Vasnier et de l'avenue du général Giraud, à la sortie de Reims en direction de Châlons.
À cette occasion, le ministre rappela le « rôle glorieux » des troupes noires au cours de la 1ère guerre mondiale, évoquant la citation du sergent Amadou DI'ALE, du 34e Bataillon de tirailleurs sénégalais, qui fit à lui seul 130 prisonniers et continua de combattre pendant deux jours malgré une blessure, avant d'être finalement évacué sur ordre de ses supérieurs. Il affirma que la victoire française de 1918 n'avait pas seulement ramené les frères d'Alsace-Lorraine dans la famille française, mais qu'elle avait aussi scellé les liens qui unissaient cette famille à la France coloniale :

Aujourd'hui, La France ne compte plus 40 millions de Français.
Elle compte 100 millions de Français
.

Blaise DIAGNE, député noir du Sénégal et vice-président du Comité aux Héros de l'Armée noire, a pris la parole à son tour, mais de son discours la presse de l'époque n'a retenu que le passage par lequel il évoquait lasolidité des liens unissant les populations coloniales à la France : « Il faut que l'on sache que la France avec son armée coloniale et ses forces métropolitaines, peut faire respecter sa victoire ».


Le 29 octobre 1922 à Reims Blaise Diagne prend la parole
lors de la pose de la première pierre du Monument aux héros de l'Armée noire

Blaise DIAGNE était marié à une blanche, Marie Odette VILLAIN.
Élu en 1914, il a été un des premiers députés noirs avec Gratien CANDACE, député de la Guadeloupe élu en 1912, à avoir siégé durablement à l’Assemblée nationale.

Tous les deux avaient revendiqué l'instauration de la conscription dans les colonies, convaincus que c'était le meilleur moyen d'obtenir pour les populations indigènes la reconnaissance claire, pleine et entière de la citoyenneté, l'impôt du sang conduisant à l'égalité civique.

C'est dans ce contexte que Blaise DIAGNE avait ét nommé pendant la 1ère guerre mondiale Commissaire général aux troupes noires avec rang de sous-secrétaire d'État aux Colonies, et qu'il était parvenu à convaincre des milliers d’Africains de s’engager volontairement pour venir défendre la métropole, en leur faisant entrevoir la possibilité d’acquérir à l’issue du conflit la citoyenneté française pleine et entière, promesse qui n’a pas été tenue.

Le général ARCHINARD rappela que les Troupes noires se sont bien battues sur le front partout où elles ont été engagées, et en particulier dans le secteur de Reims qu'elles sont parvenues à tenir dans les moments les plus difficiles, justifiant ainsi le choix de la ville pour l'érection du monument en métropole.

Le maire Charles ROCHE exprima la fierté des Rémois pour le choix de leur ville, et leur reconnaissance :

Nous sommes très honorés et très fiers que notre cité ait été choisie pour l'érection de ce monument commémoratif.
Les motifs qui ont présidé à ce choix paraissent d'ailleurs absolument légitimes. C'est en défendant notre ville que l'Armée noire a subi les pertes les plus lourdes et qu'elle a victorieusement résisté aux assauts les plus terribles de l'ennemi, et c'est encore de notre région que le 5 septembre 1918, elle s'est élancée à la poursuite de l'ennemi, le culbutant sur la Suippe, la Retourne et l'Aisne jusqu'au jour où, il y a bientôt quatre années de cela, les plénipotentiaires allemands sont venus avouer leur défaite [...]
La dette de reconnaissance que nous avons contractée envers cette Armée noire et cette Armée coloniale ne s'adresse pas seulement aux héros, victimes de la guerre, elle s'étend aux glorieux chefs de ces vaillants soldats [...]
Au nom de la Ville de Reims, je m'incline respectueusement devant ceux qui symbolisent la vaillance, l'abnégation et le sacrifice.
J'exprime notre éternelle reconnaissance aux sublimes héros qui, pour la défense de notre chère cité et de notre France immortelle, ont donné leur sang et leur existence, et ont écrit la plus glorieuse page de notre Histoire nationale [...]

Charles ROCHE exprima aussi sa reconnaissance à la famille Pommery, pour avoir spontanément fait don à la Ville de l'emplacement où allait être érigé le monument.

En juin 1924
, peu de temps avant l'inauguration du monument, le marquis Melchior DE POLIGNAC, associé-gérant de la maison Pommery et Greno - Louise Pommery Fils et Compagnie, informa le maire de Reims que cette maison prestigieuse de champagne acceptait d'officialiser et de régulariser la cession gracieuse à la Ville, annoncée lors de la pose de la première pierre en octobre 1922, de la partie du terrain sur lequel le monument avait été érigé, d'une superficie de 173,75 m2.
Le 10 juillet 1924, le Conseil municipal autorisa l'administration municipale à accepter cette offre, « moyennant le prix de un franc pour la régularité ».
L'acte de cession, dressé par le notaire de la Famille Pommery, maître MANDRON, a été signé après l'inauguration, en novembre 1924.


Le 13 juillet 1924
l'inauguration du monument
associe
l'hommage aux soldats de l'Armée noire
l'exaltation de l'Empire français
et la célébration de la résurrection de Reims

Affiche conservée au musée de la Pompelle de Reims

Le 13 juillet 1924, en fin de matinée, l'inauguration du monument de Reims fut présidée par Édouard DALADIER, ministre des Colonies, en présence du général ARCHINARD, président du comité d'érection, du préfet de la Marne, BRISAC, du sous-préfet de Reims, MENNECIER, et du maire de Reims, Charles ROCHE.

Édouard Daladier, ministre des Colonies, à la tribune
Photographie conservée au musée Saint-Remi de Reims

Parmi les nombreuses personnalités qui accompagnaient le ministre des colonies, se trouvaient les deux députés noirs Blaise DIAGNE, député du Sénégal et Gratien CANDACE, député de la Guadeloupe.
Le général ARCHINARD monta à la tribune et rappela le rôle important joué au cours de l'été et de l'automne 1918 par les troupes du 1er Corps d'armée coloniale, dont l'héroïsme permit de tenir le Fort de la Pompelle et desauver la ville de Reims gravement menacée par l'offensive allemande.

À la tribune le général Archinard prononce le discours d'inauguration
Photographie publiée dans L'Illustration le 19 juillet 1924
( Archives municipales et communautaires de Reims )

Tout en affirmant que « les tirailleurs noirs se sont conduits en bons Français », qu'ils « se sont montrés dignes de combattre sous nos trois couleurs, à côté de nous » et « terribles pour les Allemands » parce que ces derniers « les regardaienrt comme des sauvages », le général ARCHINARD relativisait le rôle joué par les troupes indigènes dans le défense de Reims, en précisant qiue « les troupes exotiques ( sic ) de toute origine engagées devant Reims, entre le 26 mai et la fin de juillet 1918, représentaient au total une douzaine de bataillons, c'est-à-dire à peine le dixième des troupes de toutes armes entrées en ligne sur ce front ».
Il est vrai que l'inauguration du Monument à l'Armée noire de Reims ne faisait pas l'unanimité et que legénéral PETIT, qui commandait la 134e division d'infanterie engagée elle aussi en 1918 dans la défense de Reims, estimant que la gloire d'avoir sauvé Reims avait été confisquée par l'Armée noire et l'Armée coloniale, refusa de participer à la cérémonie.

Les discours, tout en rendant hommage aux soldats de l'Armée noire, exaltaient la fibre patriotique, larenaissance de Reims, érigée en « ville martyre » et la vitalité de l'Empire colonial.

Le général Archinard président du Comité d'érection :
« Les tirailleurs noirs se sont conduits en bons Français
Ils se sont montrés dignes de combattre sous nos trois couleurs, à côté de nous »

Les officiers des troupes coloniales, les fonctionnaires coloniaux qui ont vécu au milieu des troupes noires, qui ont pu les apprécier dans la vie de tous les jours, et dans les combats, ont eu la bonne pensée de demander au grand statuaire Moreau-Vauthier, leur compagnon d'armes, de faire un monument à la gloire des tirailleurs noirs et de leurs chefs tombés glorieusement en défendant leur patrie lointaine et leur patrie d'adoption qui, pour nous comme pour eux, forment aujourd'hui la France. [...]
Nous sommes ici pour glorifier nos troupes noires, mais ce serait laisser planer sur elles quelque ridicule injustifié, que de ne pas réfuter les accusations, le dénigrement de source allemande, aussi bien que l'exagération de leur nombre et de leur rôle.
Les tirailleurs noirs se sont conduits en bons Français ; ils se sont montrés dignes de combattre sous nos trois couleurs, à côté de nous [...]
La vérité, c'est que les troupes exotiques
( sic ) de toute origine engagées devant Reims, entre le 26 mai et la fin de juillet 1918, représentaient au total une douzaine de bataillons, c'est-à-dire à peine le dixième des troupes de toutes armes entrées en ligne sur ce front.
Elles s'y sont montrées terribles pour les Allemands parce qu'ils les regardaienrt comme des sauvages [...}
Au nom du comité que je préside, et au nom de tous les souscripteurs, j'ai l'honneur de remettre ce monument « À la gloire des héros de l'Armée noire et de leurs chefs tombés au champ d'honneur », à la Ville de Reims qui, après avoir vu les sacres des rois de France a subi le terrible baptême du feu qui la rend à nos yeux plus noble et plus aimée.
Vive la Ville de Reims ! Vive la République française !

Extraits du discours prononcé par le Général Archinard

Charles Roche, maire de Reims :
« Gloire à l'Armée noire,
gloire à ses vaillants combattants,
sauveurs de notre chère cité »

Aucun emplacement ne se prêtait aussi merveilleusement à l'érection d'une telle œuvre : faisant face aux tranchées ennemies distantes de quelques centaines de mètres seulement, debout sur ce parapet de granit où le burin a gravé pour les générations futures les hauts faits d'armes qu'ils ont accomplis, nos héros noirs sont adossés à cette ravissante montagne de Reims aux côteaux verdoyants, couverte d'arbres et de vignes courbant sous le faix des raisins mûrissant ; cette montagne de Reims, dont le radieux panorama s'étend de tous les côtés à l'horizon , et qui, grâce à ses glorieux défenseurs, est restée inviolée malgré l'énorme poussée de l'adversaire et n'a eu à subir ni la souillure de l'ennemi, ni les dévastations de la guerre. [...]
La ville de Reims est fière d'avoir la garde d'un monument commémorant des faits aussi glorieux de l'histoire locale et nationale. [...}
Gloire à l'Armée noire, gloire à ses vaillants combattants, sauveurs de notre chère cité, et merci à cette foule, qui a tenu à saluer au pied du monument l'aurore de cette ère de prospérité, de justice et de paix bienfaisantes, but suprême de nos communes aspirations, tant désiré de la France tout entière.

Extraits du discours prononcé par Charles Roche, maire de Reims

Édourd Daladier, ministre des Colonies
« L'hommage de la Métropole et des Frances
qui rayonnent au-delà des océans »

Après le discours, si précis et si documenté, du général Archinard, un des plus remarquables créateurs de notre empire colonial, après les nobles paroles du maire de Reims, le ministre des colonies a le devoir d'associer la France tout entière, celle de la Métropole, et les Frances qui rayonnent au-delà des océans, à l'hommage d'admiration et de respect qui est aujourd'hui rendu aux soldats noirs.
Lorsqu'en 1914, nos foyers furent envahis, la question se posait de savoir ce que feraient nos colonies.

Beaucoup prétendaient qu'elles se révolteraient, et qu'au lieu de nous donner des hommes, il faudrait au contraire en envoyer de la métropole, pour rétablir l'ordre.
Ceux-là se sont trompés, et le ministre proclame bien haut que les colonies n'ont pas déçu les espoirs qu'on avait mis en elles : 800 000 hommes, dont 600 000 combattants, sont venus à nos côtés, et plus de 30 000 sont tombés glorieusement pour le salut de la patrie commune.
Ici, à la lisière de la montagne, ici, où passèrent tant d'invasions successives, il convenait d'élever ce monument à la gloire des héros noirs, qui écrivirent une si magnifique épopée [...]
Les troupes noires ont participé aux batailles les plus sanglantes de la guerre, et elles ont su mériter l'estime des populations civiles, tout autant que l'admiration de leurs chefs. [...]
Il fallait sauver la cité historique, où des générations avaient sculpté, au portail de la Cathédrale, une page de pierre où vibrait l'histoire des premiers siècles de notre patrie (...]
Il faut que la métropole fasse un vigoureux effort, pour aider ces populations courageuses à lutter contre la maladie et la misère, et pour forger, avec les divers éléments de notre empire colonial, une vaste association, pour la grandeur de la France et son rayonnement dans le monde. [...]
Vive Reims ! Vive la France ! Vive la République !

Extraits du discours prononcé par Édouard Daladier, ministre des Colonies

Après l'inauguration, un vin d'honneur a été servi dans le grand hall d'expédition de la Maison Pommery, puis unbanquet a réuni les invités de la Ville de Reims dans les salons Degermann, à l'issue duquel le préfet de la Marne, le représentant du maire de Reims et le ministre des Colonies prirent la parole :

« Fidélité, souvenir et gratitude
envers tous ceux qui sont tombés pour que la France vive »

La pensée qui domine cette journée est la même que celle qui commande à toutes les inaugurations de monuments aux morts : fidélité, souvenir et gratitude envers tous ceux qui sont tombés pour que la France vive.
Mais aujourd'hui, ce ne sont pas les fils de la terre de France que nous glorifions, ce sont ses enfants d'adoption qui sont venus de pays lointains pour défendre notre sol comme si il avait été le leur. [...]
Vous êtes ici dans la Marne que vous avez contribué à défendre
[ Daladier qui a combattu en Champagne dans les rangs du 118e RI, quittera le banquet peu après pour se rendre au cimetière militaire de Sillery se recueillir sur la tombe de camarades de régiment, puis à Verzy où il a été en cantonnement, et à Prunay, où il voulait revoir l'emplacement de son ancienne cagna] qui a connu des heures douloureuses et subi le joug infâme ; dans Reims qu'on a pu croire détruite pour jamais.
Vous venez ici assister à notre joie de voir sa libération et sa résurrection, nous vous en sommes reconnaissants et nous vous apportons l'hommage de gratitude de la ville de Reims [...]

Extraits du discours prononcé par le préfet de la Marne, Brisac

« Les coloniaux ont bien mérité de la Patrie »

Vous nous avez confié le monument. Il restera sous la garde vigilante des habitants et il fera l'admiration de tous ceux qui sont passeront sur la route 44 et qui diront en s'y arrêtant : « Les coloniaux ont bien mérité de la Patrie ».

Monsieur Doneux, adjoint,
représentant du maire de Reims « qu'un deuil récent écarte de la fête »

Célébrer « la résurrection de Reims »
et magnifier « l'effort colonial »

[...] Et comment ne célébrerai-je pas, mon cher préfet, la résurrection de Reims, car, lorsque nous fûmes témoins du martyre atroce de la ville que les Barbares voulurent détruire parce qu'ils ne pouvaient la piller, nous ne doutions pas qu'un jour prochain Reims allait sortir plus belle et plus riche que jamais de ses ruines [...]
Vous garderez pieusement ce monument ; mais je voudrais aussi que vous songiez aux nécessités de la vie, aux difficultés qui vous attendent, aux problèmes formidables qui se posent, et je vous demande de penser à ce grand empire colonial et à ces Français qui, perdus dans la brousse, travaillent à la grandeur morale de la France.
Je lève mon verre à tous les artisans de cet effort colonial qui a pour but d'élargir la Patrie dans le vaste monde.

Édouard Daladier, ministre des Colonies

Un grande fête militaire et sportive
à la gloire des soldats de marine et des coloniaux

Au cours de l'après-midi, une grande fête militaire et sportive a rassemblé 10 000 personnes au Parc Pommery.tout proche du monument.
Défilé historique, la lecture au haut-parleur d'un poème en prose de Michel CLAUDE, fanfares et chœurs,minute de silence et Marseillaise, puis épreuves sportives se sont succèdés tout au long de l'après-midi..

La fête sportive et militaire annoncée dans L'Éclaireur de l'Est du 13 juillet 1924

Extraits du programme d'inauguration conservé
aux Archives municipales et communautaires de Reims

L'Éclaireur de l'Est du 14 juillet 1924

Photographie publiée dans L'Illustration le 19 juillet 1924
Défilé historique de l'Armée coloniale dans le stade du Collège d'Athlètes

( Archives municipales et communautaires de Reims )


La description du monument de Reims
réplique de celui de Bamako

Aux héros de l'Armée noire
-
Reims
M
arne
Château-Thierry
Aisne
-
1924

Oeuvre de deux Parisiens, le sculpteur Paul MOREAU-VAUTHIER et l'architecte Auguste BLUYSEN, il était constitué d'un socle en granit rapporté d'Afrique où étaient gravés les noms des principales batailles de la 1ère guerre mondiale au cours desquelles les troupes africaines ont été engagées.
Il était surmonté d'un bronze représentant un groupe de soldats africains du corps d'armée colonial, rassemblés autour d'un drapeau français porté par un officier blanc, selon la représentation habituelle de la Force noire, déjà illustrée à la Une du Petit Journal en 1919.

La Force noire honorée à la Une du Petit Journal du 1er juin 1919
En haut :
le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal et créateur des tirailleurs sénégalais en 1857 ( à gauche )
et Blaise Diagne, Commissaire général aux troupes noires en 1917-1918 ( à droite )
En bas :
le général Mangin organisateur de la Force noire ( à gauche )
et le général Marchand qui a commandé les tirailleurs sénégalais au Soudan ( à droirte )

Le groupe de bronze du monument de Reims

C'est un groupe de cinq combattants . Un sous-lieutenant imberbe étreint un drapeau tandis qu'à sa droite, un tirailleur en chéchia semble guetter encore l'ennemi, du côté de la Pompelle.
À gauche, un autre tirailleur semble avoir été surpris au moment où il se lève pour sortir de la tranchée.
Derrière, deux colosses noirs semblent dire : « Nous sommes là, si l'on a besoin de nous ».
Un murmure d'admiration parcourt la foule, qui reconnaît le symbole du dévouement et de la fidélité de nos soldats noirs.

L'Éclaireur de l'Est, 14 juillet 1924

Le monument « Aux héros de l'Armée noire », érigé à Reims « en témoignage de reconnaissance envers les Enfants d'adoption de la France, morts en combattant pour la Liberté et la Civilisation », était la réplique du monument inauguré le 3 janvier 1924 à Bamako.

Le monument de Bamako
( Archives municipales et communautaires de Reims )

La maquette conservée au Musée des troupes de marine à Fréjus
présentée dans l'exposition " Tenir ! Reims sur le front 1914-1918 "
au musée Saint Remi de Reims en novembre-décembre 2008


Le monument démantelé
par les autorités allemandes d'occupation
en septembre 1940

Pendant la 2e guerre mondiale, dès le début de l'Occupation, la statuaire de bronze a été démontée par les Allemands, embarquée sur un wagon de chemin de fer pour une destination inconnue. Elle a sans doute été fondue pour en récupérer le métal, tandis que le socle du monument était détruit.
Marcel COCSET est parvenu à photographier clandestinement l'enlèvement du monument en septembre 1940, puis des membres de sa famille venus déposer des fleurs à l'emplacement du monument disparu au début du mois d'octobre 1940.

Le démantèlement du monument par les troupes d'occupation allemandes
photographié par Marcel Cocset
en septembre 1940

Photographie clandestine des membres de la famille Cocset venus déposer des fleurs
sur les gravats du monument détruit par les Allemands au début d'octobre 1940
Témoignage recueilli par Jacques Cohen, maire-adjoint

Le chargement de la statue en gare de Reims.
À l'arrière plan, les entrepôts des Comptoirs Français.

( Photographie extraite de la monographie dactylographiée
de Jean Joly, La Résistance et les Forces françaises de l'intérieur,
Mouvement : Ceux de la Résistance - Arrondissement de Reims
,
achevé après son décès en 1994 par son gendre Daniel Marquet, Reims, 1998 )


L'historique et la description du monument inauguré en 1963

Les origines du monument


Au milieu des années 1950
, l'Amicale des anciens coloniaux et marins de Reims sollicita l'appui dugouverneur général de l'Afrique occidentale française en poste à Dakar, pour le lancement d'une souscriptiondestinée à la réédification du monument à l'Armée noire de Reims.

Le 4 juin 1955, le préfet de la Marne avisé par le gouverneur de cette démarche, l'informait que la Ville de Reimsenvisageait de constituer un comité chargé d'étudier les moyens à mettre en œuvre pour la réédification du monument, et lui demandait d'inviter l'Amicale des anciens coloniaux à se mettre en relation avec le maire de Reims.

En réalité, la Ville de Reims, qui en était propriétaire, était partagée sur le projet de reconstruction.
Elle craignait de voir se rallumer les tensions opposant anciens combattants des troupes coloniales et anciens combattants des régiments métropolitains qui se disputaient la gloire d'avoir sauvé Reims en 1918.
En outre, elle considérait alors qu'elle n'avait pas les moyens financiers pour s'engager
dans la recontruction à l'identique de ce monument dont la valeur avait été estimée à 250 000 francs de 1939.
L'indemnité pour dommages de guerre ne s'élevait qu'à 7 760 francs, et une étude préalable faisait apparaître que la réédification du monument primitif, à partir de la réplique préservée à Bamako, coûterait entre 200 000 et 400 000 francs, une somme jugée difficile à réunir à l'époque.

En septembre 1958, à l'occasion du 40e anniversaire de la défense de Reims par les Corps d'armée coloniaux, une stèle provisoire fut inaugurée sur le site de l'ancien monument, au cours d'une cérémonie présidée par legénéral MORLIÈRE, au cours de laquelle il rendit hommage « aux troupes d'Outre-Mer de toutes races et de toutes couleurs » :

Aujourd'hui, et par cette stèle, c'est à tous ceux qui, en 1918, préservèrent la Ville des sacres de l'envahisseur, que Reims rend avec nous tous un hommage reconnaissant et mérité .
Et parmi tous ces héroïques défenseurs, Reims fait dans son cœur une place de choix aux troupes d'Outre-Mer de toutes races et de toutes couleurs

La stèle provisoire érigée en 1958
( Archives municipales et communautaires de Reims )

La Ville de Reims
à
ses défenseurs
-
Les troupes coloniales
et
les anciens combattants coloniaux
à
leurs morts

Au début des années 1960, avec la fin de la guerre d'Algérie qui clôturait le long et difficile processus de ladécolonisation, la reconstruction à l'identique du monument ancien fut écartée, parce qu'il évoquait l'engagement des troupes indigènes dans la 1ère guerre mondiale d'une façon qui pouvait être considérée désormais comme trop coloniale, voire trop colonialiste, alors que la Ville de Reims était jumelée avec Brazzaville, qu'elle recevait assez fréquemment des visites de personnalités africaines et que son université accueillait de plus en plus d'étudiants africains.
On retint donc l'idée d'un nouveau monument, plus simple, plus discret, destiné à commémorer le souvenir des soldats africains tombés pour la défense de la Ville de Reims, « sous une forme ne pouvant choquer personne ».

En 1961, la municipalité de Reims et la délégation locale de l'Association française des coloniaux et anciens combattants d'outre-mer ont pris l'initiative de créer un Comité du Monument aux soldats d'outre-mer à Reims, déclaré en sous-préfecture le 30 mars 1961, dont la mission était « de faire édifier à Reims un Monument en remplacement du Monument à l'Armée noire détruit sous l'Occupation ».

Le comité a lancé un concours ouvert aux élèves de l'École régionale des Beaux-Arts et des Arts appliqués, et il a finalement retenu le projet de monument présenté par Jean-Marie MAYA-PEREZ, projet élaboré sous la direction de son professeur, l'architecte Claude DUCHER.

La maquette du monument actuel

Les plans du monument actuel
( Archives municipales et communautaires de Reims )

Considérant que la somme allouée au titre des dommages de guerre était insuffisante pour mener à bien ce projet dont le coût était évalué au début des années 1960 à environ 30 0000 ( nouveaux ) francs, le comité d'érection présidé par Roger CRESPIN, conseiller général, adjoint au maire de Reims, Jean TAITTINGER, et président des anciens des Forces françaises libres, avait demandé au ministère des Anciens combattants une subvention de 10 000 ( nouveaux ) francs.
Mais le mandatement de cette subvention était subordonné à la production des travaux exécutés.

Le 6 juillet 1960, le ministre de l'Intérieur informait le préfet de la Marne qu'il donnait son accord prélable auprojet de reconstruction du monument présenté par la Ville de Reims.

Le 17 août 1962, le préfet de la Marne adressait au ministre de l'Intérieur le dossier règlementaire à soumettre à l'avis de la Commission centrale des monuments commémoratifs. Il appelait tout spécialement l'attention du ministre« sur l'intérêt que le Comité d'érection attacherait à pouvoir procéder à l'inauguration de ce monument le 11 novembre prochain », c'est-à-dire le 11 novembre 1962, et lui demandait avec insistance de bien vouloir intervenir pour activer la procédure.

Le 10 décembre 1962, était promulgué le décret du Premier ministre, Georges POMPIDOU, approuvant« l'érection du monument commémoratif : REIMS (Marne ) Monument à la Mémoire des Morts de l'Armée noire » sur proposition du ministre de l'Intérieur Roger FREY et avec l'avis favorable de la Commission centrale des monuments commémoratifs.

Le 19 décembre 1962, le sous-préfet de Reims, pas encore informé de cette décision, alertait le préfet sur le fait que les travaux n'ayant pu commencer tant que le décret n'était pas promulgué, la Ville de Reims risquait de perdre le bénéfice de cette subvention.

Le 21 décembre 1962, le préfet de la Marne faisait parvenir au sous-préfet de Reims deux ampliations dudécret ministériel approuvant l'érection du monument et lui demandait de notifier cette décision au maire de Reims.

La construction du monument, confiée à un entrepreneur rémois, Émile NIGRON, a été réalisée avec le concours des services municipaux ( voirie et jardins )

Le 27 juillet 1963, l'édition rémoise du quotidien L'Union datée du 27 juillet 1963, publiait une photographie du monument presqu'achevé et annonçait le lancement d'une souscription publique destinée « à parfaire le financement du nouveau monument aux soldats africains ».

Le 27 septembre 1963, quelques jours avant l'inauguration du monument, le sous-préfet de Reims faisait parvenir au préfet de la Marne une brève notice historique rédigée par Monsieur CRESPIN, président du Comité d'érection et adjoint au maire de Reims, et il l'informait que sur les 70 communes de l'arrondissement sollicitées pour participer à son financement, 8 seulement avaient répondu favorablement et apporté au total une contribution de 230 francs.

Le 6 octobre 1963, le monument fut inauguré sous le patronage de Pierre MESSMER, ministre des Armées,Jean SAINTENY, ministre des Anciens combattants, Jacques FOCCART, secrétaire général pour la Communauté et les affaires africaines et malgaches, et le général CATROUX, grand chancelier de la Légion d'honneur.

Au sein du Comité d'honneur départemental figuraient le préfet, Émile VIÉ, Pierre SCHNEITER, ancien président de l'Assemblée nationale, les parlementaires marnais, le président du conseil général, les conseillers généraux de Reims.

La présentation du monument

Le monument actuel , désigné sous la nom de Monument aux soldats d'Outre-mer par le Comité d'érection et qualifié de Monument à la mémoire des morts de l'Armée noire sur le décret ministériel approuvant son érection, est constitué de deux obélisques de 7 mètres de haut en pierre d'Eurville, érigés sur un bloc d'une tonne, et entouré d'un dallage de schistes de Rimogne.
Les deux obélisques symbolisent l'union des combattants métropolitains et africains, et le bloc la résistance de Reims et de ses défenseurs pendant la 1ère guerre mondiale.
En 2008, le monument a été nettoyé à l'occasion du 90e anniversaire de l'armistice de 1918.

La France
et la ville de Reims
aux soldats africains tombés
pour la défense de la liberté
1914-1918

Ici fut érigé un monument
qui témoignait de la reconnaissance
de la ville de Reims envers les soldats africains
qui défendirent la cité en 1918.
L'occupant détruisit par haine raciale
ce « Monument aux Noirs » en septembre 1940.
Les anciens combattants ont tenu à ce que
son souvenir demeure dans notre mémoire.


Sculptures de mémoire
Études de dix monuments de 14-18
par le sculpteur Patrice ALEXANDRE
Marne, pays d'histoires, 2001-2003

Sur son socle se dressait un groupe de combattants en bronze.
Les restes du socle de ce monument sont visibles au musée du Fort de la Pompelle
[ au mémorial du Fort de la Pompelle ].
La sculpture se présentait comme une pyramide tronquée.
Le statuaire Moreau-Vauthier, d'une rare habileté, a conjugué composition et savoir-faire du modelé.
Technique éprouvée, issue de la sculpture coloniale, bien à l'aise, pour représenter ces hommes de l'autre côté de la Méditerranée.
Ils n'ont pas encore le droit de porter le drapeau.
On leur demande de prendre la pose autour d'un officier blanc.

Transposition académique

Transposition cubiste

Transposition africaine

Tirailleur sénégalais

Masque africain

Les transpositions du sculpteur Patrice ALEXANDRE ont été présentées à Reims en 2004 dans l'expositionHosties noires.

Exposition " Hosties noires " - Reims 2004


Le Monument à l'Armée noire
dans le rapport de la Commission Becker
Décembre 2007

En octobre 2007, la présidence d'une commission chargée de définir des orientations pour la célébration en 2008 du 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale a été confiée à.Jean-Jacques BECKER, professeur émérite à l’université Paris X- Nanterre, président du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre.
La
Commission Becker a rendu son rapport en décembre 2007, un rapport qui évoquait la possibilité en septembre 2008 « d'une cérémonie à Reims lors de la réinstallation du monument " Aux héros de l’Armée
noire " érigé à Reims " en témoignage de reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la Liberté et la Civilisation " »
.
La formulation
« réinstallation » est pour le moins ambiguë dans la mesure où elle ne précise pas que ce monument, dont l'Annexe 2 du rapport rappelle qu'il a été démonté en 1940 par les nazis et emmené en Allemagne où il a disparu, devrait pour être réinstallé, d'abord être reconstruit à l'identique.

Septembre 2008

- Cérémonie à Souain, Butte Navarin et Blanc Mont (Marne) pour commémorer la
participation américaine à la guerre, ainsi que les idéaux ayant sous-tendu cette
participation, tels qu’ils ont été formulés par le président Wilson dans ses 14 points.
ou bien
- Une cérémonie organisée au Bois-Belleau (Aisne), haut lieu de la première
participation des troupes américaines aux combats de la Grande Guerre. Ce lieu est
particulièrement symbolique de l’intervention américaine et reste très visité par les
touristes américains. ( Si ce site était choisi, la meilleure date serait le 25 mai ).
ou bien
- Une cérémonie à Reims lors de la réinstallation du monument « Aux héros de l’Armée
noire » érigé à Reims « en témoignage de reconnaissance envers les enfants
d’adoption de la France, morts en combattant pour la Liberté et la Civilisation »

Annexe 2

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, dès le début de l’Occupation, la statuaire de bronze a
été démontée par les Allemands le 10 septembre 1940, embarquée sur un wagon de chemin de
fer pour une destination inconnue. Le monument actuel fut inauguré le 6 octobre 1963. Il est
constitué de deux obélisques de sept mètres de haut en pierre symbolisant l’union des
combattants métropolitains et africains et le bloc, la résistance de Reims et de ses défenseurs
pendant la Grande Guerre.
Une exposition pourrait accompagner l’une ou l’autre cérémonie ( spécialiste du sujet :
Professeur Marc Michel, Université d’Aix-en-Provence )

Source : www.crdp-reims.fr/memoire/lieux/1GM_CA/monuments/01armeenoire.htm

Cette Annexe 2 qui reprend un paragraphe de mon dossier en ligne sans l'identifier, est illustrée malencontreusement par une photographie, non pas du monument de Reims, mais du monument de Bamako, certes identique.
La photographie est issue des
Archives municipales et communautaires de Reims qui ne sont pas citées, avec comme seule indication de source, le lien vers le site du CRDP de Champagne-Ardenne.

Créée le 31 octobre 2007, cette commission a mené un travail collectif de réflexion sur le contenu historique et mémoriel des cérémonies et proposé des dates anniversaires et des lieux symboliques où pourraient être organisées des manifestations.


L'hommage rendu par la Ville de Reims aux soldats de l'Armée noire
le 3 novembre 2008
à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918

Mémoires de la Grande Guerre
Programme du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918 à Reims

Le 3 novembre 2008, à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918, la Ville de Reims a rendu solennellement hommage aux soldats de l'Armée noire au cours d'une cérémonie présidée par Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants, Rama YADE, secrétaire d’État aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme, et Adeline HAZAN, maire de Reims, en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants du Mali, Natié PLÉA, et de nombreux ambassadeurs ou attachés d'ambassade de pays africains.
Après avoir fleuri le Monument à l'Armée noire élevé en 1963 à lemplacement de celui qui avait été démantelé par les nazis en 1940, les personnalités se sont rendues au Musée Saint-Remi où leur a été présenté l'espace consacré à la Force noire de l'exposition " Tenir ! Reims sur le front 1914-1918 ", puis sur la Place de l'Hôtel de Ville où s'est déroulée la célébration.

La sonnerie aux morts devant le monument à l'Armée noire
Avec l'aimable autorisation de la Photothèque VRI de la Mairie de Reims
Photo © Jacques Driol

Adeline Hazan, maire de Reims, fleurit le monument
Avec l'aimable autorisation de la Photothèque VRI de la Mairie de Reims
Photo © Jacques Driol

Jean-Marie Bockel, Rama Yade et Adeline Hazan devant l'espace " Force noire "
de l'exposition Tenir ! Reims sur le fronte 1914-1918
au Musée Saint Remi

La maquette du monument de 1924 exposée au Musée Saint-Remi

L'arrivée des personnalités Place de l'Hôtel de Ville

Rama Yade, Jean-Marie Bockel et Adeline Hazan entourés des personnalités invitées

Adeline HAZAN a annoncé que la Ville de Reims prenait l'initiative de reconstruire à l'identique le Monument aux héros de l'Armée noire érigée en 1924, en expliquant le sens quelle entendait donner à cette « renaissance du monument » :

[...] Il s’agit bien sur d’un hommage aux exploits militaires des soldats venus d’Afrique, il y a un siècle, pour défendre la démocratie française.
Il s’agit aussi d’un hommage à tous ceux qui ont traversé desépreuves inhumaines pour défendre, loin de leurs racines, la République et la Liberté face à leurs ennemis.
Il s’agit enfin d’une nouvelle étape dans le parcours que notre mémoire républicaine doit aux peuples africains. Notre pays a commis des erreurs historiques. Il lui est arrivé de négliger, par delà ses frontières, les principes fondamentaux de liberté, d’égalité, de fraternité, qui font sa force et sa fierté.
En rappelant le rôle de l’Armée Noire dans la défense de la République pendant la Grande Guerre, nous soulignons haut et fort combien le traitement que cette République a réservé aux
peuples africains était indigne de notre histoire commune.
Nous sommes ici à Reims les héritiers de toutes les mémoires de la grande guerre. : des civils sous le feu, des soldats de tous pays et de toutes origines.
Pour les pays du sud alors colonisés, la participation des troupes coloniales à la première guerre mondiale, est encore aujourd’hui une fierté.
Certes, leur jeunesse y fut broyée comme chair à canons, comme tant d’autres. Mais en même temps, elle acquérait chèrement la reconnaissance de sa valeur. Chaque soldat de la
force noire devenait ainsi un soldat français comme les autres. Cette reconnaissance comme soldats était aussi et d’abord vécue comme une reconnaissance comme des êtres humains,
effaçant la honte coloniale des exhibitions dans des zoos humains bien peu de temps auparavant.
Certes l’espoir de devenir ensuite des citoyens comme les autres a été ensuite déçu par le retour des vieux démons coloniaux. Mais c’est aussi de cette ambition d’égalité civique,
qui aboutit aux luttes d’indépendance, que témoigne la mémoire de la Force noire.
L’initiative de reconstruire ce monument résulte d’une prise de conscience partagée. C’est donc naturellement en partenariat avec la région Champagne-Ardenne, le département de la
Marne, et avec le soutien des ministère de la Défense et des Affaires étrangères que nous lançons la renaissance de ce monument.
J’espère que nous serons nombreux, réunis autour du nouveau monument, le 11 novembre 2010, au Parc de Champagne.
Il ne s’agira que de célébrer tous les humanismes, toutes les victoires que les peuples sont capables d’emporter sur eux mêmes, pour la paix et la liberté.

Rama YADE a dit sa fierté de se trouver à Reims « une ville qui, du baptême de Clovis au dernier sacre d’un roi de France, a été intimement liée à la constitution de la Nation française. Une ville aussi qui a été aux avants-postes des combats sanglants de deux guerres mondiales, et à la défense de laquelle les « Tirailleurs sénégalais » se distinguèrent par leur ardeur et leur courage ». :

[...] Près d’un million de combattants issus de ce qui constituait alors l’empire colonial français ont servi dans l’armée française au cours du XXème siècle. Originaires du Maghreb,
d’Afrique noire, de Madagascar, d’Asie, près de 100 000 d’entre eux sont « morts pour la France ».
De 1914 à 1918, 250.000 soldats africains noirs ont combattu sur notre sol et 27 000 d’entre eux y ont fait le sacrifice de leur vie.
La France leur a rendu hommage en érigeant dans votre ville en 1924 un monument « aux Héros de l’Armée noire », un témoignage que les nazis se sont empressés de détruire en 1940 et qu’aujourd’hui nous devons rebâtir. Ce projet existe aussi parce qu’un homme, Chekh Sakho, s’est mobilisé, faisant preuve d’une détermination sans faille, jamais désespérée.
Je salue avec une très grande émotion cette entreprise. Que cela n’a-t-il été fait avant ?
Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais. Cette dette est sacrée. Elle
touche à la Nation. Les tirailleurs sont tombés pour que la France ne meure pas. Pour que vive
la France. Loin de chez eux. Disons le clairement : l’hommage de la France aux Tirailleurs
sénégalais a été en deçà de leur sacrifice [...]
Il faut pleinement voir à quel point la « Force noire » chère au général MANGIN [...] constituait la face ultime d’un « pacte colonial » fondé sur l’égoïsme des intérêts et l’inégalité des conditions. Une inégalité statutaire, organisée, même si la fraternité des armes a dû très régulièrement en atténuer les conséquences. [...]
Honte d’un côté. Mais dignité de l’autre. Nous sommes nombreux à avoir en tête l’image de ces vieux tirailleurs africains qui ont vécu longtemps sans rien demander. Oui, ils avaient subi l’injustice. Oui, ils avaient payé le prix du sang sans en être remerciés. Mais combien d’entre eux ont traîné leur silhouette dans les villes et villages africains, dignes, ne revendiquant rien, étant simplement fiers d’avoir servi un pays qu’ils n’ont cessé d’appeler la mère patrie. Silence exceptionnel de ces hommes. Jusqu’à l’absurde. [...]
Je veux à travers ce récit, à travers l’épopée des tirailleurs, vous dire, chers amis, que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Les facteurs d’unité plus puissants que les ferments de la discorde. Vous dire que des hommes noirs ont un jour aimé ce pays jusqu’à mourir pour lui. Que cet héritage devrait être le socle d’une unité nationale que l’on ne retrouve nul par ailleurs.

Jean-Marie Bockel et Rama Yade

Jean-Marie BOCKEL, après avoir salué « le remarquable travail de la Ville de Reims pour mettre en valeur son riche patrimoine historique et mémoriel de la Grande Guerre », a rendu hommage à son tour à « ces hommes venus d'ailleurs... mourir pour la République » et a formulé le vœu que « cette histoire exemplaire de la Force noire entre dans toutes les écoles » :

[...] Aujourd’hui, la France se souvient et honore l’engagement de ces hommes venus d’ailleurs au nom d’un idéal commun.
Aujourd’hui la France adresse un salut fraternel aux nations héritières de ces fiers soldats, qui firent l’admiration de tous sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, la France exprime sa gratitude à ces enfants d’Afrique venus mourir pour la République et ses nobles idéaux.
Monsieur le ministre, Mesdames et messieurs les Ambassadeurs, ces événements du passé nous lient pour toujours, par delà les vicissitudes de notre histoire.
Ces pages glorieuses et tragiques de notre histoire commune s’élèvent au-dessus de toutes les polémiques et de toutes les déceptions, car ces événements nous rassemblent plutôt qu’ils
nous divisent.
Aujourd’hui, cette histoire s’adresse également aux enfants et aux petits-enfants de ces valeureux tirailleurs, dont certains sont devenus des fils et des filles à part entière de notre
République. Ils doivent être fiers d’êtres les héritiers de ces hommes courageux et intrépides.
C’est pourquoi je voudrais formuler devant vous un voeu : que cette histoire exemplaire de la « Force Noire » entre à compter d’aujourd’hui dans tous les foyers et dans toutes les écoles de France, afin que nul ne puisse ignorer le sacrifice des ces hommes venus d’ailleurs.
C’est pourquoi j’appelle également de mes voeux la renaissance du monument « aux héros de l’armée noire », que les habitants de la ville de Reims avaient érigé en 1924 à la mémoire des valeureux combattants de 1918. [...]


90e anniversaire de l'armistice de 1918 :
hommage aux héros de l'Armée Noire

Sur le site du ministère de la Défense


Les autres monuments
aux combattants d'Afrique noire
en France

En France métropolitaine, d'autres monuments, peu nombreux, rendent hommage aux combattants d'Afrique noire.

Les monuments du Jardin d'agronomie tropicale de Paris

Deux d'entre eux se dressent dans l'enceinte du Jardin d'agronomie tropicale de Paris, à l'extrémité Nord-Est duBois ed Vincennes. Créé en 1899, ce jardin avait accueilli l'Exposition coloniale de 1907. Après le 1ère guerre mondiale, des monuments y ont été érigés en hommage aux soldats indigènes des colonies, morts pour la France en 14-18, en particulier un monument aux soldats noirs et un monument aux soldats de Madagascar.
Ce jardin a été racheté en 2003 par la Ville de Paris.

Le monument aux soldats noirs
( Photographies de Suzanne Gilles )

Aux soldats noirs
morts
pour la France

Le monument aux soldats de Madagascar
( Photographies de Suzanne Gilles )

1914
Au souvenir
des soldats
de Madagascar
1918


Les monuments du département du Var

Deux autres monuments ont été érigés dans le département du Var, où étaient installés pendant la 1ère guerre mondiale les dépôts de l'armée dite « coloniale indigène » créée par décret en 1915 :
- le « Mémorial à l'Armée d'Afrique » à Saint-Raphaël
- le « Mémorial de l'Armée noire » à Fréjus.

Le Mémorial à l'Armée d'Afrique érigé à Saint-Raphaël, a été inauguré le 15 août 1975 par le ministre de l'Intérieur, Michel PONIATOWSKI, à l'occasion 31e anniversaire du débarquement de Provence.

Élevé en 1994 dans la ville où était déjà implanté le Musée des troupes de marine, le Mémorial de l'Armée noire dont la statuaire en bronze, œuvre du sculpteur Yvon GUIDEZ, a été fondue en Pologne, se dresse devant la plage de Fréjus.

À l'Armée noire

« Passants,
ils sont tombés
fraternellement unis
pour que tu restes Français »

Léopold Sédar Senghor

Le Monument à l'Armée noire de Fréjus
( Photographie de Marielle Vennetier )


La Force noire
une exposition et un film documentaire

du 2 juin au 30 juillet à la Médiathèque Jean Falala de Reims

Du 24 octobre au 28 novembre 2008, L'exposition consacrée à " La Force noire " présentée dans le Hall d'entrée du CRDP de Champagne-Ardenne 17, boulevard de la Paix à Reims en novembre 2008, à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918, revient à Reims à la Médiathèque Jean Falala du 2 juin au 30 juillet 2009.

Réalisée par la direction générale de l'
Office national des anciens combattants et mise à la disposition du CRDP par le service départemental de la Marne de l'ONAC, elle retrace à l'aide de 10 panneaux un siècle d'histoire destirailleurs indigènes enrôlés dans les colonies pour aller se battre au service de la Métropole

Elle est accompagnée de la projection à la demande d'un film documentaire réalisé en 2007 par l'ECPAD et d'unfilm muet tourné en 1918

L'exposition " La Force noire " présentée dans le hall du CRDP

Le film documentaire réalisé par Éric Deroo et Antoine Champeaux

L'engagement des troupes coloniales pendant la Grande Guerre

Bouna N'Diaye, adjudant-interprète au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais

Blaise Diagne, député noir du Sénégal en 1914,
commissaire général aux troupes noires pendant la 1ère guerre mondiale

Plus de 180 000 mobilisés, 28 753 tués et disparus, 37 200 blessés


La création de l'Association pour la mémoire de l'Armée noire
( AMAN )

Le 14 janvier 2009, s'est tenue à la Mairie de Reims, la réunion de lancement de l'Association pour la mémoire de l'Armée noire ( AMAN ) « qui a pour but l'approfondissement de l'histoire et le développement de la mémoire des troupes coloniales d'origine sub-sahélienne » et « notamment la réalisation de la réplique de la statue dédiée aus " Héros de l'Armée noire " inaugurée à Reims en 1924, détruite en 1940, lors de la deuxième guerre mondiale ».

Un conseil d'administration et un bureau ont été élus :

- Président d'honneur : Eric DEROO
- Président : Vice-amiral MERER
- Secrétaire :
Raymond RIQUIER
- 1er vice-président :
Cheickh SAKHO
- 2e vice-président :
Nadine CORTIAL
- 3e vice-président :
Pierre-Emmanuel TAITTINGER
- 4e et 5e présidents : ils seront désignés par le conseil général de la Marne et le conseil régional de Champagne-Ardenne
- 6e vice-président :
Gervais CADARIO

Ont été abordés les problèmes financiers et techniques : envoi d'une mission à Bamako ; reconstruction du monument de 1924 à l'identique ou bien réalisation d'un monument moderne ; présentation d'un projet virtueldans les pays d'Afrique noire francophone ; souscription publique et appel au mécénat privé ; calendrier des travaux intégrant la pose de la première pierre le 11 novembre 2009 et l'inauguration le 11 novembre 2010.
Une journée d'étude en mai 2009, puis un colloque en octobre 2009 devraient faire le point sur les aspects historiques et mémoriels de ce projet.

À la fin des années 1990, j'avais initié dans le cadre du stage Enseigner la mémoire ? inscrit au Plan de formation des professeurs d'histoire de l'Académie de Reims, une réflexion sur les rapports entre histoire et mémoires, qui a débouché sur le site « Histoire et mémoires des deux guerres en Champagne-Ardenne » que j'anime sur le serveur du Centre régional de documentation pédagogique de Champagne-Ardenne.
J'y ai mis en ligne
en 2000 deux dossiers régulièrement complétés et actualisés : un dossier intitulé " Les soldats indigènes, oubliés des deux guerres mondiales ", et ce dossier consacré au Monument de l'Armée noire de Reims qui rend compte du travail réalisé autour de ce monument par le sculpteur Patrice ALEXANDRE.

Invité à cette réunion de lancement, j'ai exprimé le souhait que les objectifs et le sens que l'on entend donner à ce projet, quelle que soit la décision finale – reconstruction à l'identique ou monument moderne – soient clairement définis, en intégrant l'histoire du monument de 1924 et de celui de 1963, sans esquiver les débats qui ont accompagné à l'époque l'édification de ces deux monuments, et sans oublier la dimension pédagogique du projet.

J'ai évoqué l'utilité de rechercher des partenariats et donné l'exemple de celui que le CRDP de l'académie de Créteil a noué avec la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, l'INA, le Musée de l'Histoire vivante et l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances. Ce partenariat a débouché sur la production d'un coffret de deux DVD Histoire et mémoires des immigrations, publié dans la collection « Mémoires et Histoire » du Scérén, collection nationale pilotée par le CRDP de Champagne-Ardenne qui m'en a confié la direction. L'historien Gilles MANCERON y explique l'engagement des troupes indigènes durant la 1ère guerre mondiale au cours d'une séquence où est présentée l'image du Monument à l'Armée noire de Reims.

J'ai aussi appelé à la vigilance et à la rigueur scientifique, afin d'éviter de prêter le flanc à toute récupération communautariste ou politicienne, et à tout dérive mémorielle mettant en concurrence les différentes mémoires identitaires liées à l'engagement dans la défense de Reims en 1918, de troupes indigènes qui n'appartenaient pas toutes aux seules colonies françaises d'Afrique noire.

Enfin, je me suis engagé à relayer sur ce site les informations concernant l'activité de l'AMAN, en attendant que cette association se dote d'un site Internet autonome.

Fichiers au format PDF
à télécharger

Le compte-rendu de l'Assemblée générale du 14 janvier 2009

Les statuts d'AMAN

Les membres d'AMAN

Le communiqué de presse annonçant la création d'AMAN


Sources

Archives départementales de la Marne, M 14266, Cabinet du préfet, " Le Monument à la mémoire des morts del'Armée noire à Reims ".

Archives municipales et communautaires de Reims, 27W9, 15W49, 31W506, 35S1, M14266,
1Fi385, " Monuments - Monument à l'Armée noire ".

L'Éclaireur de l'Est, 13 et 14 juillet 1924.

" 1918 : Les coloniaux sauvent Reims ", site non officiel des Troupes de marine

" Jardin d'agronomie tropicale ", Mairie de Paris, sans date

Patrice ALEXANDRE, " Sculptures de mémoire. Études de dix monuments de 14-18 ", catalogue de l'exposition, Marne, pays d'histoires, 2001-2003.

Dominique CHATUHANT, " Une élite politique noire dans la France du premier 20e siècle ", à propos de l'action des députés noirs Blaise Diagne et Gratien Candace, Vingtième siècle - Revue d'histoire, n° 101 janvier-mars 2009.

http://www.clionautes.org/spip.php?article2316

Eric DEROO et Antoine CHAMPEAUX,
-
La Force noire. Gloire et infortunes d'une légende coloniale,
Tallandier, 2006 ;
-
La Force noire, dvd-vidéo, 60 minutes, ministère de la Défense, 2007.
http://www.defense.gouv.fr/breves/la_force_noire

Jean-Pierre HUSSON, " Les soldats indigènes, oubliés des deux guerres mondiales ", dossier en ligne sur le site Histoire et mémoire des deux guerres mondiales du CRDP de Champagne-Ardenne

Pap NDIAYE, " Les soldats noirs de la République ", L'Histoire, n° 337, décembre 2008.

Sylvie NÉLIS, " Le monument aux héros de l'Armée noire ",
Mairie-Infos, n° 159, novembre 2004.

Olivier RIGAUD,
-
" Le Monument à l'armée noire ", Amicarte 51, n° 36, 1998 ;
- Reims à l'époque de l'Art Déco
, Patrimoine Ressources, Scérén-CRDP de Champagne-Ardenne, 2006.



Source:http://www.crdp-reims.fr/memoire/LIEUX/1GM_CA/monuments/01armeenoire.htm


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