LA JUSTICE EST LA VÉRITÉ EN ACTION. (J.Joubert)

AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE


Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)

As long as lions have not their own historians,hunting tales will keep glorifying the hunter.(African proverb)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE

LA FRANCE ATTEND LA DISPARITION DES DERNIERS COMBATTANTS AFRICAINS POUR EFFACER DE NOS MÉMOIRES LEUR DON DE SOI POUR UNE NATION AUJOURD'HUI INGRATE.

NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.

LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :

RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.

E. do REGO

Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor

Hommage aux Tirailleurs Africains

ekodafrik.net- Hommage aux Tirailleurs Africains
Video sent by ekodafrik

Depuis un certain nombre d’années, à l’initiative de l'AMAF (Amis de l'Afrique Francophone), de l'ANEB (Association Nationale des Elus Des Banlieues) et de plusieurs autres associations, un hommage solennel est rendu aux Tirailleurs Africains morts pour la France. Ce 8 mai 2007, une cérémonie a eu lieu au Tata Sénégalais de Chasselay (69) en présence des autorités. Plusieurs gerbes ont été déposées en souvenir de ces vaillants combattants. Il est à rappeler que ces derniers combattaient encore pendant que les Allemands défilaient déjà en plein centre de Lyon puisque la ville avait été déclarée «ouverte» par le Maire Edouard HERRIOT. Tous ces combattants appartenaient à la 3ème compagnie du 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Ces vaillants soldats sont la FIERTE des Noirs de France au moment où certains ont tendance à croire qu’ils sont les seuls dépositaires de «l’identité nationale». Dans le reportage vidéo, vous pourrez voir les réactions du doyen BALDE (ancien combattant de Guinée), Sabiha AHMINE (Adjointe au Maire de Lyon), Hassan DIALLO (Conseiller du Président du Niger), Reski SEBAÏ (Lycée Al Kindi), Bacary GOUDIABY (Akody sur Radio Pluriel 91.5 fm Lyon), Azzedine GACI (président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes) et le Père DELORME.

LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE




Le 16 juin 2009

046.1241854637

Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres

Paris, 17 juin 2009
- A chaque commémoration nationale (11 novembre, 8 mai, 6 juin, 15 Août), le sort miséreux des anciens combattants arabes et africains, musulmans ou chrétiens de l’armée française, laissés à leur sort, refait surface, dans une sorte de réflexe pavlovien traité périodiquement par la presse comme la marque de soulagement de la bonne conscience française d’une mauvaise conscience chronique. «Les oubliés de la République» ne le sont pas vraiment. Ils sont volontairement maintenus en l’état, volontairement maintenus dans l’oubli de leur condition malgré l’émotion soulevée par le film «Indigènes» en 2006 dans la foulée des émeutes des banlieues françaises, malgré la surprise feinte de la classe politico médiatique face à cet aspect hideux de la bureaucratie française.
Au delà des indignations de circonstance, il traduit la permanence d’une posture proto fasciste inhérente à tout un pan de la société française.

La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française.

Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant:

1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français

La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués).

Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique.
Durant la campagne d’Italie, marquée par la célèbre bataille de Monte Cassino, qui fit sauter le verrou vers Rome, et, à ce titre, célébrer comme la grande victoire française de la II me guerre mondiale, sur les 6.255 soldats français tués, 4.000, soit les deux étaient originaires du Maghreb et parmi les 23.5000 blessés, 15.600, soit le tiers étaient du Maghreb. Ahmad Ben Bella, un des futurs chef de file de la guerre d’indépendance algérienne et premier président de l’Algérie indépendante figurait parmi les blessés de la bataille de Monte Cassino. Il en est de même de la campagne d’Allemagne, sur les 9.237 tués, 3.620 étaient des enrôlés du Maghreb, et sur les 34.714 blessés, 16.531 étaient Maghrébins.

2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste.

Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2).

La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine.

Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique.

Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an.

N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude.

Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle.
Une filiation confirmée au XXe siècle par la mise en œuvre d’une théorie raciale des valeurs avec la notation des travailleurs coloniaux selon un critère ethnique, la mise sur pied des »zoos humains» de même que d’un «bureau des affaires nord africaines» dans l’entre deux guerre (1919-1939), précurseur du «Commissariat aux affaires juives» et de l’imposition de «l’étoile jaune» sous le régime de Vichy (1940-1944). Une filiation réitérée, enfin, au XXIe siècle, par la discrimination salariale des anciens combattants basanés et le test ADN pour le regroupement familial des travailleurs expatriés de l’ère sarkozy.

Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste.

3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur

La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière.

Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive.

Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie).

Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral.......

Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ...

De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français.

Références

1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002

2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).

3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009

4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003

5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109

Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/

6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.



René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants : —« Liban: chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne); « Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006.; "Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002. « Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000); « Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998).






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AMERE PATRIE

Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. (proverbe africain)



DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.

LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.


CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.

COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.

CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.

E. do REGO

LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.

Ce documentaire, tourné en
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.

Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE

NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE

Durée : env. 50mn

Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.

1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie

http://wanzea.free.fr/

Thursday, April 16, 2009

France : Un mémorial pour les soldats musulmans morts à Verdun

La marine française arrête 11 pirates somaliens - Kadhafi souhaite un gouvernement africain - Sahara occidental : la reprise des pourparlers compromise, selon l’ONU - Un Algérien condamné à 9 ans de prison pour avoir expulsé ses excréments - Sénégal : funérailles de Madame Karim Wade - Togo : arrestation du député Kpatcha Gnassingbé - Côte d’Ivoire : l’ex-rébellion demande à son leader, Guillaume Soro, de quitter la Primature - Les pirates somaliens : même pas peur ! - Togo : fusillade au domicile du député Kpatcha Gnassingbé, le frère du président - Valérie Bègue a tourné la page ! -

Société - France - Pan Afrique - Evénement

France : Un mémorial pour les soldats musulmans morts à Verdun
Le monument a été inauguré dimanche par Jacques Chirac

Le chef de l’Etat français a inauguré, dimanche dernier, à Douaumont un mémorial dédié aux 70 000 soldats musulmans morts pour la France, pendant la bataille de Verdun de 1916. Jacques Chirac leur a rendu hommage à l’occasion de la commémoration du 90e anniversaire de cette page de l’histoire, qui a fait quelque 300 000 morts français et allemands en pleine première Guerre Mondiale.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



lundi 26 juin 2006








Louise Simondet

Un mémorial pour les musulmans tombés pour la France pendant la première Guerre Mondiale... Le ministre délégué aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, l’avait annoncé comme l’un des temps forts de sa politique pour l’année 2006. Jacques Chirac l’a exaucé... Lors des commémorations nationales du 90e anniversaire de la bataille de Verdun (Meuse) de 1916, le chef de l’Etat a inauguré dans ce haut lieu symbolique, où s’est déroulé l’une des plus grandes et meurtrières batailles du XXe siècle (300 000 morts), un mémorial dédié aux 70 000 combattants musulmans « morts pour la France ». « Avant nous n’avions rien pour honorer la mémoire de ces combattants. Les chrétiens ont une stèle, les juifs aussi. Nous, nous n’avions qu’une stèle qui avait été posée dans les années 80 à l’initiative la Mosquée de Paris. Mais aucune reconnaissance de l’Etat. Ce mémorial, c’est une reconnaissance pour tous les musulmans de France », commente-t-on à la Mosquée de Paris, contactée par Afrik.com. Désormais, la seconde religion de France a sa place dans la nécropole de Douaumont.

Une cérémonie symbolique

« C’était très émouvant. Des anciens combattants de la guerre 14-18 étaient présents. Quatre-vingt dix ans après », note un membre de la Mosquée de Paris. Le Président de la République, entouré de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, du secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, du président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et de celui du Sénat, Christian Poncelet et du président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur [*], a rendu hommage à ces soldats venus du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne et de Madagascar, enrôlés sous l’uniforme français.

« Enfants de France tombés à Verdun, hommes de toutes conditions et de toutes convictions, mais français d’abord dans l’épreuve, je m’incline aujourd’hui devant vous au nom de la Nation », a proclamé, solennellement, Jacques Chirac, devant un parterre de plusieurs milliers de personnes. Le Président a ensuite dévoilé la plaque inaugurale de ce mausolée et a rappelé que des hommes de « toutes les conditions, toutes les opinions, toutes les religions, toutes les provinces et de toutes les origines », ont participé à la bataille. Et de souligner, en évoquant la mémoire des 70 000 combattants musulmans tombés à Verdun : « L’armée de Verdun, c’était l’armée du peuple, et tout le peuple y prenait sa place. C’était la France dans sa diversité ».

Un endroit emblématique

Face à la nécropole de Douaumont, sur le site même de la bataille, le mémorial de style mauresque, d’une centaine de mètres carrés, a été édifié sur un terrain de 4 000 mètres carrés, près du carré musulman de la nécropole nationale de Douaumont. L’édifice en pierre blanche se dresse à côté de 592 tombes, couvertes de roses rouges et orientées vers la Mecque, où reposent des soldats algériens, marocains et tunisiens. A côté des stèles chrétiennes et israélites, la symbolique du lieu prend toute sa dimension. Ce site a fait l’objet d’une dépollution pour extirper les débris et autres munitions. Au total 219 munitions, allant de la grenade à main à l’obus de 210 mm ont été extraites.

Inspiré de l’art arabo-musulman, ce mémorial comprend, « au centre d’une esplanade, un dôme soutenu par des colonnes qui abrite la stèle musulmane située auparavant en face de l’ossuaire », a expliqué Hamlaoui Mekachera. Composé d’arcades et de murs crénelés, il est recouvert de pierre de Meuse, matériau employé pour l’édification de l’ensemble des bâtiments du site. Le mémorial est surmonté d’une Koubba (coupole), sous laquelle une stèle indique : « Aux soldats musulmans morts pour la France ». La construction de ce monument de la mémoire a été décidée le 18 novembre 2005 par le Haut Conseil de la mémoire musulmane. Il a été financé entièrement par l’Etat, à hauteur de « 500 000 euros », selon le ministère français de la Défense.

Une reconnaissance synonyme d’espoir

« Cette reconnaissance a pris du temps, mais aujourd’hui, elle est officielle », souligne-t-on à la Mosquée de Paris. En effet, il aura fallu près de quatre-vingt dix ans pour que les tirailleurs musulmans entrent au Panthéon de la mémoire. Au début des années 20, d’anciens combattants musulmans avaient déjà demandé l’édification d’un tel bâtiment. Leurs revendications étaient restées lettre morte. Mais l’acharnement a payé. Et le ministre, Hamlaoui Meckachera, a voulu souligner par ce geste : « la réparation de l’Etat contre une injustice ». Et de rajouter : « Avec ce nouveau mémorial, la République affirme qu’elle n’oublie aucun de ses enfants tombés au champ d’honneur. A tous, elle veut exprimer le même respect, la même reconnaissance ».

Le secrétaire d’Etat aux anciens combattants a rappelé que de nombreux combattants d’Afrique, venus du Maghreb, mais aussi des pays musulmans d’Afrique sub-saharienne (Mali, Sénégal...), avaient été « authentiquement volontaires ». Hamlaoui Mekachera a insisté sur la dimension symbolique de ce monument : « Nous faisons œuvre de mémoire. Nous faisons aussi œuvre de justice. Nous regardons le passé, parce que nous savons qu’il peut éclairer le présent et l’avenir (...) ». « Cette réponse officielle donne l’espoir d’une plus grande intégration de la communauté musulmane », souligne, pour sa part, le Président du Conseil français du culte musulman. Et Hamlaoui Mekachera d’ajouter : « Alors qu’aujourd’hui, les jeunes Français (issus de l’immigration) se posent des questions sur leur identité, il est important de dire que leurs parents ont participé à la défense du pays ». Une pierre s’est ajoutée, dimanche dernier, à l’édifice de la mémoire collective...

Lire le discours du Président Chirac

[*] Egalement Recteur de la Mosquée de Paris


http://www.afrik.com/article10026.html

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Critiques de la revalorisation des pensions des anciens combattants



Critiques de la revalorisation des pensions des anciens combattants
Un paiement en fonction du niveau de vie de chaque pays

Quatre associations françaises ont vivement critiqué la revalorisation, par la France, des pensions versées aux anciens combattants de ses ex-colonies, la qualifiant de "partielle et a minima".


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"



dimanche 1er octobre 2006, par Panapress








Le gouvernement français a annoncé, mercredi, l’abandon total de la loi dite de "cristallisation" qui faisait qu’un ancien combattant africain gagnait une modique pension par rapport à son camarade d’armes français et revalor =sé ces pensions pour assurer une égalité des droits entre les anciens combattants des ex-colonies françaises et leurs collègues français.

Quelque 84.000 anciens combattants, âgés pour la plupart de plus de 65 ans, de l’ancien empire colonial français, originaires de 23 pays (Maghreb, Afrique noire francophone, Madagascar et ancienne Indochine) sont concernés par cette mesure, applicable dès le 1er janvier 2007 et qui coûtera 110 millions d’euros par an gouvernement français.

Les quatres organisations, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) et le Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits (CATRED), estiment que cette revalorisation est partielle parce que la mesure ne concerne qu’une infime partie des prestations versées aux anciens fonctionnaires civils et militaires : la retraite du combattant et les pensions militaires d’invalidité. Elles soulignent que sont laissées de côté toutes les autres prestations, en particulier les pensions civiles et militaires de retraite et les pensions de réversion.

Une revalorisation a minima

Par ailleurs, la revalorisation est a minima parce que les deux prestations revalorisées portent sur des montants dérisoires soit 450 euros par an pour la retraite du combattant à taux plein et moins de 700 euros pour une pension d’invalidité à taux plein.

À la suite de l’"arrêt Diop" par lequel le Conseil d’Etat avaitcensuré la loi de cristallisation en 2001, rappelle-t-on, le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin avait évalué le coût de la revalorisation totale des pensions à 1,8 milliard d’euros par an, 10 milliards d’euros avec le paiement des arriérés sur les 4 dernières années.

"On est bien loin du compte aujourd’hui avec les 110 millions annoncés. Et en plus il n’y est pas question non plus de rattrapage. La revalorisation s’appliquera seulement pour ceux qui sont encore en vie, au 1er janvier 2007", expliquent-elles dans une déclaration publique.

Un paiement en fonction du niveau de vie de chaque pays

Le contentieux des pensions des anciens combattants étrangers, disent les associations, est donc loin d’être soldé et l’injustice de la cristallisation des pensions continuera à faire de nombreuses victimes.

"L’attitude minimaliste du gouvernement traduit une fois de plus la désinvolture de la France à l’égard des vieux immigrés qui ont combattu ou travaillé pour elle et n’en récoltent qu’indifférence ou mépris", concluent-elles.

Avant l’adoption de cette mesure, les anciens combattants étrangers recevaient, dans le meilleur des cas, 30% de la somme versée à leurs anciens collègues français. En 2001, le Conseil d’Etat français a jugé cette disposition contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme.

En 2002, le gouvernement français a décidé de "décristalliser" partiellement ces pensions. Mais il a opté, non pas pour l’égalité avec les anciens combattants français mais pour l’équité, avec un paiement calculé en fonction du niveau de vie de chaque pays.



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France : l’Assemblée entérine la revalorisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies 84.000 anciens soldats sont concernés

La marine française arrête 11 pirates somaliens - Kadhafi souhaite un gouvernement africain - Sahara occidental : la reprise des pourparlers compromise, selon l’ONU - Un Algérien condamné à 9 ans de prison pour avoir expulsé ses excréments - Sénégal : funérailles de Madame Karim Wade - Togo : arrestation du député Kpatcha Gnassingbé - Côte d’Ivoire : l’ex-rébellion demande à son leader, Guillaume Soro, de quitter la Primature - Les pirates somaliens : même pas peur ! - Togo : fusillade au domicile du député Kpatcha Gnassingbé, le frère du président - Valérie Bègue a tourné la page ! -


jeudi 16 novembre 2006, par Falila Gbadamassi

Les députés français ont entériné à l’unanimité la revalorisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises. Ils sont 84.000 à être concernés par cette mesure, à condition qu’ils réclament leur du.



Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"






C’est désormais officiel, les pensions des anciens combattants des anciennes colonies françaises seront revalorisées à compter du 1er janvier 2007. Dans le cadre du budget de l’année à venir, les députés ont adopté, mercredi, à l’unanimité l’amendement proposé par le gouvernement. Ce sont 84.000 anciens combattants issus de 23 pays qui sont concernés par la mesure : 57.000 au titre des retraites et 27.000 à celui des pensions d’invalidité.

« La retraite du combattant et les pensions militaires d’invalidité seront égales pour tous les anciens combattants de l’armée française qu’ils soient de nationalité française ou de nationalité étrangère », a annoncé Hamlaoui Mekachera, le ministre délégué aux Anciens combattants. Ces derniers pourront bénéficier de la revalorisation à condition qu’ils en fassent la demande. La mesure devrait coûter 110 millions d’euros au gouvernement français.

45 ans de "cristallisation"

Le vote de l’Assemblée met fin à 45 ans de "cristallisation" (gel) des pensions de ces soldats issus des ex-colonies de la France, intervenue au lendemain des indépendances. Et constitue un épilogue heureux à la prise de conscience qu’avait suscitée le film Indigènes du cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb auprès de Jacques Chirac, le président français. La fiction, réalisée en hommage à la bravoure de ces hommes qui se sont battus et sacrifiés pour leur "mère-patrie", dénonce également les injustices dont ils ont été victimes.

Les députés n’ont cependant pas donné leur aval à la création d’un fond de soutien de 5 millions d’euros pour les veuves des anciens combattants. Hamlaoui Mekachera a tout de même obtenu des parlementaires que l’enveloppe des crédits sociaux de l’Office national des anciens combattants (ONAC), en faveur de ces veuves, soit augmentée du double de la somme prévue, soit un million d’euros.

http://www.afrik.com/article10714.html

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La France rend hommage à la « Force Noire »



Jean-Marie Bockel et Rama Yade ont célébré la mémoire des soldats noirs tombés pour la France pendant la Grande Guerre

Lundi, la ville de Reims a rendu hommage aux « Héros de l’Armée Noire » morts pour la France. Tombés sur les champs de bataille lors de la première guerre mondiale, ils n’ont jamais été considérés à l’égal des soldats français. La « cité des Sacres », qui fut le théâtre de lourds combats en 1918, se rappelle ces hommes courageux morts pour une patrie qui n’était pas la leur.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"













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Recueil devant le monument actuel aux Héros de la Force Noire

Dépôt de gerbes, discours officiel, exposition, conférence de presse. C’est en grande pompe que la ville de Reims a fait honneur aux soldats noirs morts pour la France lors de la guerre de 14-18. En présence de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat chargé de la Défense et des Anciens Combattants, de Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires Etrangères et des Droits de l’Homme, et de Natié Pléa, ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, la Maire de Reims, Adeline Hazan, a tenu à se souvenir de ceux qu’on appelait « la Force Noire ».

Lors de la première guerre mondiale, la ville de Champagne a été l’une des plus touchées par les attaques des Allemands. Elle « porte encore les séquelles de la guerre » et « se souviendra toujours des 4 000 tirailleurs sénégalais qui ont lutté » pour la défendre, a rappelé la Maire. Créé en 1857 par Louis Faidherbe, gouverneur général de l’Afrique Occidentale Française, le corps de 275 000 soldats indigènes était couramment appelé le corps des « Tirailleurs Sénégalais ». 141 000 hommes venant de 17 pays africains [1] ont été remerciés et honorés à Reims, lundi, pour leur contribution à l’effort national de guerre plus de 90 ans après les faits.

Le Monument aux Héros de l’Armée Noire est prévu pour 2010

Le secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants s’est dit déterminé à soutenir les collectivités territoriales pour faire renaître le « Monument aux Héros de l’Armée Noire ». Erigé à Reims en 1924, le monument a été détruit par les Allemands en 1940, par haine des Noirs et pour récupérer le métal de la statue en période de guerre. Représentant un groupe de soldats coloniaux emmenés par un officier blanc, la statue a sa jumelle à Bamako. Un nouveau monument a été inauguré en 1963 : deux obélisques de 7 mètres de haut, chacun symbolisant l’union de la France et de ses colonies pour la liberté. Les représentants des conseils généraux de Champagne Ardenne et de la Marne se sont donc engagés, lundi, à inauguré un ultime et définitif monument le 11 novembre 2010. Il représentera la première œuvre architecturale édifiée en 1924.

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Badara N’Diaye, ancien tirailleur

Pour Badara N’Diaye, « mieux vaut tard que jamais ». Cet ancien tirailleur sénégalais a combattu dans les rangs français lors de la seconde guerre mondiale et s’est dit très ému par cette cérémonie.

« Souvenons-nous. Soyons fiers »

« La France se souvient de ses enfants d’Afrique morts pour la patrie. Souvenons-nous. Soyons fiers. Ayons leurs mémoires et leur sacrifice à l’esprit », a déclaré Jean-Marie Bockel sur la place de la mairie rémoise devant une quinzaine d’ambassadeurs africains. Les chœurs de l’armée française ont entonné successivement la Marseillaise et « C’est nous les Africains », chant poignant des indigènes pendant la guerre. Un poème de Léopold Sédar Senghor a également été lu sur le parvis de la mairie.

Adeline Hazan a, quant à elle, tenu à saluer la mémoire de « ceux qui ont traversé des épreuves inhumaines loin de leurs racines, pour la France ». La maire socialiste a par ailleurs insisté sur les « erreurs commises par la France hors de ses frontières quand elle n’a pas reconnu ses propres symboles : liberté, égalité, fraternité ».

La question des pensions toujours en débat

Rama Yade a, elle, rappelé le triste sort des soldats indigènes après les combats : « beaucoup d’entre eux ont été fusillés à leur retour du front pour le simple fait d’avoir demandé leur solde, comme leurs homologues blancs ». Au sortir de la guerre, quasiment aucun tirailleur sénégalais n’a perçu de pensions. En première ligne des combats pendant les batailles, ils ont été les derniers remerciés par les autorités françaises. Alors que le Conseil d’Etat a obligé le 10 décembre 2001 la France à rétablir dans leurs droits les anciens combattants d’origine étrangère, aucun pas n’a encore été fait dans ce sens par le gouvernement. Jean-Marie Bockel s’en est expliqué et a promis que la décristallisation des pensions était en cours.

La secrétaire d’état aux Affaires Etrangères et aux Droits de l’Homme, Rama Yade, a estimé que cet hommage aux Tirailleurs Sénégalais « devrait être plus efficace pour la jeunesse française issue de l’immigration, et qui vit dans nos tours de banlieue, que toutes les mesures de discrimination positive ».

[1] Le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, la Mauritanie, la Centrafrique, le Tchad, les Comores, le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, Djibouti, la Guinée, le Mali, le Niger et le Togo



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France / anciens combattants étrangers : hausse des pensions en trompe l’oeil



Les autorités l’ont annoncé en pleine promotion du film Indigènes

Les autorités françaises ont profité du torrent médiatique provoqué par le film Indigènes pour annoncer dimanche la revalorisation de certaines pensions d’anciens combattants étrangers. Un geste sans grande incidence sur la vie des militaires retraités, mais avec lequel le gouvernement espère freiner leur ardeur à réclamer une égalité de traitement avec leurs collègues français.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"






Jacques Chirac veut participer à la fête Indigènes mais ne veut pas payer. Ou si peu. Hamlaoui Mekachera, le ministre français délégué aux Anciens combattants, a attendu la sortie du film de Rachid Bouchareb, mercredi prochain, avec Jamel Debbouze, pour annoncer dans le Journal du Dimanche la revalorisation de certaines pensions aux combattants étrangers engagés auprès de la France. Depuis 1959 et la « cristallisation » (le gel) de leurs pensions , les anciens combattants étrangers, de même que les fonctionnaires civils, touchaient les mêmes sommes sans que celles-ci ne puissent être réévaluées. Mais suite à l’arrêt Diop, adopté en novembre 2001 par le Conseil d’Etat, les autorités françaises ont dû revoir leur copie. La haute juridiction administrative jugeait en effet que la France, en ne donnant qu’un tiers de la retraite que ce sergent-chef sénégalais aurait perçue s’il avait été Français, s’était rendue coupable de discrimination fondée sur la nationalité. La solution, trouvée en 2002 (loi de financement rectificative du 30 décembre 2002) : calculer les pensions sur la base du pouvoir d’achat propre au pays de chaque fonctionnaire. C’est la « parité du pouvoir d’achat ».

Une parité inventée qui est loin de satisfaire les anciens combattants, qui souhaitent un alignement pur et simple sur les pensions françaises, de deux à trois fois plus élevées que les leurs. Dimanche, Hamlaoui Mekachera a justement annoncé qu’on allait désormais tendre « vers la parité nominale, en euros ». Mais seulement pour les pensions de ceux qui ont payé « le prix du sang », précise-t-il. « Mekachera a inventé ce concept pour signifier que la revalorisation sera limitée à la retraite du combattant et aux pensions militaires d’invalidité », explique Serge Slama, maître de conférence en droit public et membre du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés). Ces pensions représentent peu par rapport aux retraites mensuelles ( acquises après 15 ans de service pour la France ) des militaires de carrière étrangers et vont rester indexées sur le pouvoir d’achat du pays.

Avoir payé « le prix du sang » et dormir dehors

« Le prix du sang ? Nous avons tous servi sous la mort, quelle différence cela fait-il ? », demande Alioune Kamara, directeur de l’Office national des anciens combattants sénégalais et ancien d’Indochine et d’Algérie. « S’il s’avère que seules les retraites de combattant et les pensions d’invalidité sont concernées, c’est insignifiant. La retraite de combattant est touchée tous les six mois et n’est que de 68 000 FCFA au Sénégal, contre 150 000 en France. Même si elle est revalorisée, ce sera insignifiant. C’est un alignement de toutes les pensions qui aurait arrangé les anciens combattants africains », poursuit-il, expliquant comment certains d’entre eux sont amenés à dormir quelques mois dans la rue afin de faire l’économie d’un loyer.

Même après la loi de financement de 2002, le Gisti, d’autres associations et des particuliers, ont continué à dénoncer l’existence d’une différence de traitement fondée sur la nationalité et dissimulée derrière un critère de résidence. Le Gisti a porté l’affaire en 2005 auprès de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), qui n’a pas donné suite. Il a ensuite ouvert un recours auprès du Conseil d’Etat, qui a rendu un arrêt le 18 juillet dernier. Soit quatre jours après que le président Chirac eut fait part de son intention de faire un geste en direction des anciens combattants étrangers lors de son discours du 14 juillet. Dans sa décision, le Conseil d’Etat a reconnu une différence de traitement entre nationaux et ressortissants des anciennes colonies, mais a affirmé qu’elle ne constituait plus, depuis 2002, une discrimination. La Haute juridiction laisse en effet au gouvernement une « marge d’appréciation » pour juger si il trouve des « justifications objectives et raisonnables » à cette différence de traitement. Mais rien n’indique que cette argumentation serait tenable devant la Cour européenne des droits de l’homme.

« Une course de vitesse médiatique »

« Au sein des ministères de l’Economie et des Finances et des Anciens combattants - deux des trois ministères de tutelle, avec la Défense - on a fait l’analyse que nous ne lâcherions pas, explique Serge Slama. Il y avait une réflexion de la part des autorités pour parer à d’éventuelles attaques devant la cour européenne des droits de l’homme, mais les décisions n’auraient sans doute pas été annoncées si vite ». Avec la sortie d’Indigènes, « ils se sont précipités dans une course de vitesse médiatique », estime le juriste.

Ce ne serait donc pas seulement pour faire plaisir à Jamel Debbouze ou à Bernadette Chirac, émue par le film, que Mekachera a fait sa sortie médiatique dimanche. Ouf ! Même s’il faut saluer le travail de communication fait autour de la question des pensions par les cinq principaux acteurs d’Indigènes, Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Sami Nacéri et Bernard Blancan, tous primés pour leur interprétation à Cannes.

Crédit photo : Centre de ressource sur les troupes de marines françaises.


http://www.afrik.com/article10453.html




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Wednesday, April 15, 2009

Le Maghreb sur un pied d’égalité avec la France La justice française revalorise la pension militaire de six anciens combattants marocains




Pension militaire : l

La décision vient de tomber. Le tribunal administratif de Bordeaux a donné gain de cause mercredi à six anciens combattants « indigènes » en revalorisant leurs pensions militaires. Ils souhaitaient l’alignement de ces pensions sur celles des anciens combattants français. Jusqu’ici, seules les retraites de combattant et les pensions d’invalidité avaient fait l’objet d’une décristallisation dans le cadre de la loi de finance en 2007.


Dossier : Les "tirailleurs sénégalais"






« C’est une décision historique », déclare Me Houssan Othman-Farah. L’avocat peut se réjouir. Le tribunal administratif de Bordeaux vient de donner gain de cause mercredi à ses clients en revalorisant leurs pensions militaires.

Six anciens combattants marocains vont percevoir le même montant que leurs frères d’armes français. « Cette décision va permettre de multiplier par dix les pensions de retraites », poursuit le bâtonnier. Jusqu’ici, la pension militaire attribuée aux fonctionnaires qui ont servi 15 ans minimum dans l’armée française s’échelonnait entre 50 à 100 euros par mois. Une somme dérisoire en comparaison à celle allouée aux combattants français. « Cette pension militaire vient complémenter la retraite du combattant que les soldats « indigènes » percevaient », a expliqué Maitre Othman-Fatah à Afrik.com. Cette retraite s’adresse aux combattants indigènes comme aux Français quelque soit leur état et la durée de service.

La mauvaise volonté affichée de l’Etat français

Selon l’avocat, « la loi de finance de 2007 » n’avait décristallisé que « les pensions d’invalidité et la retraite du combattant » et ne concernait pas « la pension militaire qui constitue la prestation la plus importante ». Me Othman-Fatah regrette qu’ « après l’émotion provoquée par le film « Indigènes » de Rachid Bouchared, le gouvernement a entretenu la confusion entre les différents types de prestations servies aux anciens combattants des ex-colonies ».

Pour lui, l’Etat n’a pas revalorisé la pension militaire pour des raisons financières. « Elle était trop onéreuse, la France s’est limité aux pensions d’invalidité et aux retraites du combattant qui ne représentent que 500 euros par mois », affirme le bâtonnier. « Jusqu’en 2007, les pensions militaires n’étaient accordées qu’aux personnes de nationalité française ou ayant une carte de résidence en France », précise-t-il. Selon Me Othman-Farah, 180 anciens combattants marocains ont choisi de vivre en Gironde loin de leur famille pour pouvoir percevoir le minimum vieillesse.

Un coup de maître

C’est grâce à une argumentation nouvelle que les avocats ont réussi ce coup de maître. Ils se sont appuyés sur les accords Euro-Méditerranée de février 1996. Ces accords en matière de sécurité sociale prohibent les discriminations. Les ressortissants communautaires et non communautaires (Tunisie, Algérie, Maroc seulement) sont sur un pied d’égalité. « Une soixantaine d’anciens combattants devraient bénéficier de cette jurisprudence dans les semaines prochaines », s’enthousiasme l’avocat.

Cette victoire n’est que partielle. Si les « indigènes » marocains sont reconnus dans leurs droits, ce n’est pas le cas pour les Sénégalais. A ce sujet, le président du Conseil régional d’Aquitaine et député PS Alain Rousset a annoncé qu’il soumettrait « au groupe socialiste de l’Assemblée nationale » le 22 octobre, une proposition de loi abordant « la question de la décristallisation ». L’affaire reste donc à suivre.


http://www.afrik.com/article15461.html

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Entretien avec le Directeur de l’Office des Anciens Combattants et Victimes de Guerres de la RIM

, le colonel Dia Amadou Mamadou : « Nous voulons, avant notre rappel à Dieu, que notre indemnité de 40 % soit transformée en une pension complète et entière à
Comme annoncé dans notre précédente livraison, nous avons été à la rencontre du Directeur de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerres (ONACVG). Le colonel Dia Amadou Mamadou qui dirige cet établissement avec célérité, est lui-même un ancien combattant qui a été dans plusieurs théâtres d’opération en Indochine, en Algérie, en France… A travers cet entretien avec Le Quotidien de Nouakchott, il parle des tirailleurs et de leurs problèmes. Notons que c’est à l’occasion de la célébration, le 11 novembre dernier, du 90ème anniversaire de l’armistice de 1918 de la première guerre mondiale, qu’il a été l’occasion pour le journal de penser aux anciens combattants mauritaniens qui se battent seul pour recouvrer certains droits consécutifs à leur retraite de combattant de la seconde guerre mondiale

Le Quotidien de Nouakchott : Actualité oblige, à l’occasion de la célébration du 90ème anniversaire de l’armistice de 1918, y a-t-il des survivants mauritaniens de cette première guerre ?
Dia Amadou Mamadou : Non il n’y en a pas. J’ai leurs dossiers complets ici. Mon père a fait la guerre de 1914 à 1918. Par la suite ils ont fait les Dardanelles et comme il faisait ils ont été rapatriés dans le Sud français. Après ils ont été rappelés en renfort à Verdun où ils ont subi un bombardement au gaz. Il est mort à l’âge de 47 ans à la suite de l’inhalation d’un gaz appelé Ypérite tout comme d’ailleurs son promotionnaire également mauritanien mais bien après lui. .
Le Quotidien de Nouakchott : Le terme tirailleur sénégalais est encore mal compris
chez nous. Beaucoup de mauritaniens pensent qu’il s’agit de soldats sénégalais qui avaient été enrôlés dans l’armée française. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il en est ?
Dia Amadou Mamadou : Tirailleurs sénégalais concerne tous les sujets français ressortissants de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) uniquement. Le terme tirailleur sénégalais a été déformé en Mauritanie parce qu’à l’origine de cela, il y a un monsieur qui a présenté sa thèse dans un pays arabe et dans lequel il mentionnait que les habitants du Sud de la Mauritanie sont des fils de tirailleurs sénégalais. C’est-à-dire que les tirailleurs sont venus ici par la colonisation. Or c’est faux et archi faux. C’est de la désinformation. J’ajoute d’ailleurs que c’est une tentative malveillante de tronquer l’histoire du pays. Le terme tirailleur est très clair, il y a le tirailleur algérien, le tirailleur marocain, le tirailleur tunisien, le tirailleur malgache, le tirailleur somalien et le tirailleur indochinois. Donc le terme tirailleur a été très mal compris en Mauritanie.
Le Quotidien de Nouakchott : Quel est la participation des tirailleurs mauritaniens dans l’action de l’armée coloniale française ?
Dia Amadou Mamadou : Les tirailleurs mauritaniens ont participé à toutes les guerres. Nous avons quatre (4) tirailleurs qui sont de 1859. L’un d’eux est de Bakaw (Ndlr : village situé à 2 km à l’Ouest de Boghé), un autre de Sélibaby et les deux autres sont originaires de Kiffa. Ces tirailleurs mauritaniens ont été forcés de s’engager dans l’armée coloniale française. A la suite des travaux pénibles qu’ils subissaient, il fallait transformer leur ordre d’appel en engagement de trois (3) à quatre ans (4) pour qu’ils échappent à ces travaux de forçat. Maintenant une fois engagés, ils sont considérés comme des militaires et ils échappent ainsi aux travaux de route, dans les ports, dans les débarcadères etc..
Donc pour moi, le tirailleur est comme tous les autres qui ont été colonisés par la France. En tant que sujets français on faisait de nous ce qu’on voulait. Par contre maintenant, les choses ont évolué avec la loi « Lamine Guèye », la loi « Gaston Defferre » jusqu’à faire des tirailleurs, des citoyens de la Communauté Française Et par ce statut nous avons été considérés à un moment donné comme des citoyens français. Au moment des indépendances de nos pays, pour n’avoir pas choisi la nationalité française, on a cristallisé nos pensions et on a dit que nous n’y avions plus droit.
Le Quotidien de Nouakchott : Aujourd’hui que ces pensions ont été décristallisées, où en êtes-vous avec ce problème?
Dia Amadou Mamadou : Tout n’est pas décristallisé ! La pension principale la plus importante, c’est la pension militaire de retraite qui se divise en deux parties : il y a la pension militaire d’ancienneté pour ceux qui ont 25 ans de service et la pension militaire proportionnelle pour ceux qui ont accompli moins de 20 ans de service et totalisent au plus 15 ans de service. Etant donné que nous n’avons pas opté pour la nationalité française, cette pension est transformée en une indemnité égale à 40 % de nos droits acquis sous le drapeau français.
Le Quotidien de Nouakchott : Quels sont ces droits acquis ?
Dia Amadou Mamadou : Dans l’armée française, dès que vous avez dix ans au même titre que les français ou les légionnaires, on vous ouvre des droits. La pension vous est payée au prorota de votre service. Pour un tirailleur mauritanien elle est très importante. Par exemple prenons mon cas. Si je touchais à 100 % ma pension, j’allais me retrouver avec un montant d’environ 800.000 ouguiyas par trimestre. Aujourd’hui je ne touche environ que 350.000 ouguiyas par trimestre avec les 40%.
Le Quotidien de Nouakchott : Alors, quelles sont vos doléances à présent ?
Dia Amadou Mamadou : Il s’est passé beaucoup de choses depuis l’indépendance. Tous les pays africains et leurs gouvernements ont revendiqué. Ce n’est pas le cas en Mauritanie. Aujourd’hui les pensions des tirailleurs marocains sont entièrement décristallisées. Pourquoi pas nous ? Les tirailleurs sénégalais ne touchent pas la même pension que nous pour une question de considération et parce qu’aussi le Sénégal entretient des rapports privilégiés avec les autorités françaises. En Mauritanie, nous luttons tout seul. Par cette lutte, nous avons pu quand même accéder à beaucoup de choses. Par exemple de 1995 à 2001, il y a eu la forclusion qui interdisait tout droit nouveau. De ce fait nous avons des anciens combattants mauritaniens lors de la tentative d’occupation de la Mauritanie de 1957 à 1959 (la guerre en Mauritanie) qui pouvaient prétendre à cette pension mais on leur a fermé la porte. Il a fallu la levée de la forclusion pour qu’il y ait des droits nouveaux. Et cette forclusion a aussi interdit la reversion des pensions aux veuves. Dieu merci, tous ces cas ont été régularisés. En 2007, pour compter du 1er janvier, on a décristallisé la pension militaire d’invalidité ainsi que la retraite du combattant. Pour ces deux pensions nous sommes au même taux que les français. Il ne nous reste aujourd’hui que deux pensions : la pension militaire de retraite qui est toujours considérée comme une indemnité et qui, soit dit au passage, ne progresse pas et la pension de vieillesse qui n’est accordée qu’aux anciens combattants mauritaniens résidant en Métropole. Il n’empêche que nous continuons à revendiquer ces deux pensions. Bien que la pension militaire de retraite est un avantage il reste quand même un droit de sang inaliénable. Tous les gens qui ont fait l’armée jusqu’à pouvoir prétendre à ce droit c'est-à-dire à la pension proportionnelle ou à la pension d’ancienneté, ils ont la pension au même titre que n’importe quel combattant qui a servi sous le drapeau français. Force est de reconnaître que c’est la cristallisation qui nous a pénalisé. C’est un problème indépendant de notre volonté. Ce n’est pas nous qui avons pris l’initiative d’aller à l’indépendance, même si à l’occasion, nous avons préféré rejoindre notre pays. C’est tout à fait normal et ce fait n’est pas condamnable. Pourtant nous avons été condamné pour cela.
Le Quotidien de Nouakchott : Y a-t-il des problèmes dans le paiement de vos pensions ?
Dia Amadou Mamadou : Il y a un gros problème. (Ndlr : il exhibe sa dernière fiche de paie).Aujourd’hui mon indemnité de 40 % est égale à 945,30 euros. Avec un taux de change de 312 ouguiyas pour un euro, ma pension qui était de 350.000 ouguiyas a baissé pour se retrouver à 295.000 ouguiyas. Je l’ai touchée le 6 novembre 2008. Donc il y a toujours problème parce que le coût de la vie en Mauritanie et un peu partout d’ailleurs est très élevé. C’est pour cette raison que nous avons demandé à la France de revoir ces problèmes. Nous avons fait une requête par le biais de notre ministre, une dérogation pour bénéficier des dispositions du L3 de la loi cristallisant les pensions, qui accorde aux anciens combattants français une possibilité de dérogation de 12 mois renouvelables en fonction de la hausse du coût de la vie. Pour nous c’est un sérieux problème alors que l’ancien combattant français retraité bénéficie de l’action sociale. Or chez nous l’action sociale n’existe pas. Nous ne bénéficions de rien sauf cette indemnité de 40 % qui nous est payée. Nous n’avons pas d’autres ressources que celle-là.
Le Quotidien de Nouakchott : Parlons de la carte du combattant, y a-t-il eu révision des règles d’attribution ou non ?
Dia Amadou Mamadou : ça ne peut être un problème parce que la loi existe, elle date de 1919. La carte du combattant pour l’avoir il faut avoir fait la guerre pendant au moins 90 jours ou appartenir à une unité engagée en guerre pendant 90 jours. Il faut avoir aussi 9 faits de guerre. Cette loi date de 1919 et elle n’a pas changé sauf pour l’Algérie. Il y a des dispositions qui ont assoupli cette loi pour dire que les jeunes appelés qui ont effectués 4 mois de présence peuvent prétendre à la carte du combattant. Donc, c’est un avantage ouvert aux appelés.
Le Quotidien de Nouakchott : Ici, avez-vous tous bénéficié de la carte du combattant ?
Dia Amadou Mamadou : Dieu merci, nous avons bénéficié de l’aide de la France combattante, les anciens combattants français sont debout, ce sont nos avocats et ils nous aident énormément. Et pour preuve, ils viennent de nous envoyer une liste de nos veuves qui avaient un problème de l’antériorité de leur mariage, afin qu’elles bénéficient du paiement de la reversion de la pension. Je m’explique. Notre état civil en Mauritanie ne nous facilite pas la tâche c’est dire que quelqu’un qui s’est marié en 1953, demande une copie de son acte de mariage. Mais au lieu de lui établir une copie portant la date exacte de mariage, on lui délivre une copie qui ne mentionne pas la date exacte mais la date à laquelle il est venu solliciter la copie. Et quand cette copie arrive en France, elle est rejetée. En revenant sur la carte du combattant, je dirais que nous sommes à peu près à jour. Il nous reste seulement le cas malheureux de nos goumiers supplétifs. Comme ils n’avaient pas de dossiers, d’unité d’affectation, c’est cela qui bloque leur problème. Au ministère français de la défense il y a un arrêté sur lequel figure toutes les unités qui ont opéré en Mauritanie. Chaque unité a un journal de marche qui est tenu à jour. Donc quand le goumier dépose une demande, il lui faut spécifier son unité d’affectation or il n’en a pas. S’il avait une unité d’affectation, la période considérée à savoir : sa présence, son journal de marche est mis à son actif et ces éléments vont servir de référence pour lui permettre d’avoir sa carte de combattant. Ces goumiers n’avaient pas de dossiers, ni de matricule et donc nous n’avons pas pu régler ce problème regrettable. Il y a un sénateur français qui s’est occupé de ce dossier des goumiers et j’ai rendu compte au gouvernement de tout ce qui a été entrepris comme démarches à ce sujet au niveau de la France, grâce à nos compagnons d’arme français.
Le Quotidien de Nouakchott : Et la pension de vieillesse, vous y avez droit ?
Dia Amadou Mamadou : Nous y avons droit mais pour la toucher il faut résider en France. Ceux qui ont choisi d’y aller ils ont peut-être leur raison mais moi à mon âge je ne vais pas partir en France pour çà. Je n’irais pas résider en France pour cette pension. J’ai des possibilités de m’y rendre mais ce n’est pas pour résider là-bas.
Le Quotidien de Nouakchott : La politique française d’immigration, en quoi est ce qu’elle handicape les anciens combattants mauritaniens?
Dia Amadou Mamadou : Pour ce qui est de cette politique d’immigration, nous avons déjà signalé à nos camarades français de tout faire pour que cette politique ne touche pas les anciens combattants mauritaniens. En réalité d’ailleurs çà ne les touche pas puisque dès qu’ils mettent les pieds en France, s’ils le veulent, ils obtiennent une carte de séjour de dix ans. Ils ont également accès au revenu Minimum d’Insertion (RMI) et après un séjour de cinq ans ils peuvent obtenir aussi la nationalité française. Ils ont toutes les facilités une fois en France.
Le Quotidien de Nouakchott : De ce point de vue, il n’y a donc aucun problème ?
Dia Amadou Mamadou : Aucun problème. Nous bénéficions de beaucoup d’aides de la part de la France. Par exemple quand un ancien combattant est en France, ce pays prend en charge les deux tiers du coût du loyer mensuel de son logement dans les foyers. L’intéressé ne paie que le tiers restant. On leur donne des vêtements chauds, des médicaments en somme ils bénéficient d’un soutien non négligeable en matière sociale. Les 75 anciens combattants mauritaniens qui ont immigré là-bas n’ont aucun problème.
Le Quotidien de Nouakchott : Avez-vous un souhait à exprimer aux autorités françaises ?
Dia Amadou Mamadou : Le seul souhait que nous pouvons pour tout ancien combattant ressortissant des colonies ou si vous voulez des anciennes colonies d’outre-mer nous ne voulons pas d’une rétroactivité. Nous voulons, avant notre rappel à Dieu, que notre indemnité de 40 % soit transformée en une pension complète et entière à 100 % pour ce qui nous reste à vivre.
Moussa Diop
http://www.quotidien-nouakchott.com/entretien-avec-le-directeur-l%E2%80%99office-des-anciens-combattants-et-victimes-guerres-rim-le-colonel-dia-

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La sortie du film INDIGENES relance le débat sur la cristallisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises


Après avoir vu le film « Indigènes » de Rachid Bouchaber, qui sort en salles aujourd’hui, Jacques Chirac devrait annoncer dans les prochains jours un alignement des pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises sur celles des anciens combattants français. Le ministre délégué aux anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, juge désormais urgente la suppression de cette "injustice", qui concerne environ 100 000 personnes.

Le ministre délégué aux anciens combattants précise que le chef de l'Etat devrait annoncer très prochainement "la suppression de cette injustice, cette semaine ou la suivante". Les services de l'Etat seraient en train d'évaluer le coût de la fin d'une discrimination dénoncée de longue date par les tirailleurs africains et maghrébins qui participèrent à la libération de la France ou leurs veuves.
Jacques Chirac leur avait rendu hommage lors de la commémoration en 2004 du débarquement en Provence, mais sans évoquer la question du gel de leurs pensions décidé au moment de la décolonisation. Actuellement, les tirailleurs ne touchent, dans le meilleur des cas, que 30 % de la somme versée aux Français. Environ 100 000 personnes, originaires d'une vingtaine de pays, bénéficieraient d'une "décristallisation" de ces pensions.
Debbouze, un des acteurs d'Indigènes, estime que le film vise à "réveiller les consciences" et à "crever enfin l'abcès". Vétérans de la seconde guerre mondiale, des guerres d'Indochine ou d'Algérie, les anciens tirailleurs africains réclament toujours, après plus de quarante ans de lutte, l'égalité de traitement avec leurs frères d'armes français pour avoir partagé "un même bain de sang".
En novembre 2001, le Conseil d'Etat a condamné l'Etat français pour refus de revaloriser depuis 1959 les pensions des anciens combattants africains de l'armée française. Les pensions des anciens tirailleurs n'ont pourtant pas été alignées sur celles des anciens combattants français, mais revalorisées en fonction du niveau de vie des pays d'origine des anciens tirailleurs.

Cristallisation et décristallisation

À partir de la fin des années 1950, les autorités françaises ont « cristallisé » le montant des pensions des ressortissants des anciennes colonies ayant servi dans l’administration ou l’armée française (loi dite de "cristallisation" des pensions votée le 26 novembre 1959). L’écart des pensions entre les titulaires français et étrangers n’a alors cessé de croître. Aujourd’hui, l’injustice est à son comble puisque les étrangers reçoivent de 3 % à 30 % de la somme versée à leurs anciens collègues français, suivant leur nationalité.
Cette situation est contraire au principe d’égalité et de non-disrimination fondée sur la nationalité, ce qui a déjà été jugé par les juridictions internes (CE, 30 novembre 201, Diop) et internationales (CDH, 1989, affaire Ibrahim Gueye c/ France).
Sur le plan interne, l’affaire avait démarré par un arrêt de la Cour administrative d’appel de Paris qui le 7 juillet estimait que la distinction de traitement entre anciens combattants français et étrangers était une discrimination fondée sur la nationalité contrevenant à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme. Et le Conseil d’État dans son arrêt Diop (ancien combattant sénégalais engagé dans l’armée française de 1937 à 1959) du 30 novembre 2001, a suivi le même raisonnement en jugeant que le fait de verser des prestations « cristallisées » aux anciens combattants et aux anciens fonctionnaires civils ou militaires violait la Convention Européenne des Droits de l’Homme et constituait une discrimination illégale (en ce qu’elle fondait une discrimination fondée sur la nationalité), décision à l'origine d'une "décristallisation" de ces pensions en 2003. Il a précisé que des dédommagements devaient être versés de manière rétroactive.
L'Etat a cependant opté pour un paiement calculé sur la base du niveau de vie du pays dans lequel vit son bénéficiaire, système engendrant de grandes inégalités dans les versements. Cependant, l’ancien combattant ou l’ancien fonctionnaire français qui décide de résider à l’étranger ne verra pas, lui, le montant de sa pension changer en fonction du niveau de vie du pays de résidence. Il s’agit donc bel et bien de perpétuer la discrimination sous une autre forme.

a question avait également fait l’objet de plusieurs condamnations de la France au niveau international, notamment une décision du Comité des droits de l’Homme de New York, en 1989, dite affaire Ibrahim Gueye c/ France. Le comité, saisi par d’anciens combattants sénégalais, avait jugé qu’il y avait une discrimination fondée sur la nationalité devant le droit à pension des anciens combattants. Cependant, le Comité des droits de l’Homme de New York est une simple institution consultative, instituée en parallèle du Pacte International relatif aux droits civils et politiques de 1966, qui n’a aucun effet direct en France. C’est un simple organe juridictionnel chargé de veiller au respect des libertés publiques et politiques. Sa fonction s’exerce essentiellement sur la base de rapports et de plaintes.

Sur le plan juridique, l’illégalité vient à la fois du non respect du principe d’égalité devant la loi, le non-respect prenant ici la forme d’une discrimination fondée sur la nationalité (pensions non équivalentes selon la nationalité des anciens combattants et leur pays de résidence).

Le débat s'est à nouveau focalisé sur la question en 2004 à la suite de la commémoration du 60ème anniversaire du débarquement de Provence, puis en mai dernier après la projection au festival de Cannes d'"Indigènes" de Rachid Bouchareb, qui évoque le sujet de ces soldats oubliés par la France.

Recours récents

D’une part, le Groupe de défense et de soutien des immigrés (Gisti) vient de lancer, avec le Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits (Catred), une campagne de recours juridiques. « La décision du Conseil d’État représentait une vraie reconnaissance de dignité. Les tergiversations mesquines du gouvernement ne sont pas admissibles, car, plus on attend, plus ces vieux messieurs vont mourir ! Nous allons donc inonder les tribunaux jusqu’à ce que le gouvernement craque », s’indigne Patrick Mony, permanent du Gisti. L’association a édité et diffusé gratuitement sur Internet une brochure détaillant les démarches à suivre pour saisir la justice française.

Et d’ores et déjà, le 7 juillet dernier, le Commissaire du gouvernement qui ne représente pas le gouvernement mais émet une opinion indépendante ») a conclu, comme dans l'arrêt Diop, à l'incompatibilité de ces textes avec la Convention européenne des droits de l’homme. Il estime d’une part qu’ils instituent une discrimination arbitraire à l’encontre des anciens combattants étrangers en maintenant une différence dans le montant des pensions selon le lieu de résidence et leur nationalité, d’autre part que l’article 68 de la loi de finances rectificative pour 2002 a eu une portée rétroactive en ce qu’elle remettait en cause les procès en cours, ce qui contrarie le droit à un procès équitable.
Si le Conseil d’Etat suit cette opinion, les pouvoirs publics n’auront donc prochainement pas d’autre choix que de rétablir totalement l’égalité des droits entre anciens combattants français et étrangers issus des colonies françaises. C’est la seule façon de mettre définitivement un terme à cette situation « injuste » que déplore le Président lui-même.


Indigènes : Film réalisé par Rachid Bouchareb, avec Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem
Durée : 2h 8min.
Distribué par Mars Distribution
http://mdae.over-blog.com/article-3976440.html

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Les anciens combattants indigènes de la 2e guerre mondiale et la « cristallisation » des pensions


Les anciens combattants indigènes dans la 2e guerre mondiale

La mémoire des soldats indigènes et la « cristallisation des pensions »

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Les anciens combattants indigènes
dans la 2e guerre mondiale

En août 2004, les célébrations du 6e anniversaire des Débarquements alliés et de la Libération ont permis de rappeler l'engagement des troupes coloniales dans la 2ème guerre mondiale, et en particulier leur participation massive au débarquement du 15 août 1944 ( 1 ).

La participation des soldats indigènes à la campagne de mai-juin 1940 en France a été longtemps occultée.

De septembre 1939 à juin 1940, parmi les 100 000 soldats venus des colonies pour défendre la métropole, de nombreux soldats indigènes se sont sacrifiés dans des combats de retardement extrêmement meurtriers, en particulier à La Horgne dans les Ardennes et à Aubigny dans la Somme en mai 1940, puis à Chasselay au Nord de Lyon en juin 1940, et ont été victimes de la la haine raciste des nazis : blessés achevés, prisonniers exécutés ou morts à la suite des mauvais traitements subis dans les camps de fortune où ils ont été parqués après avoir été isolés de leurs camarades blancs.

Selon l'historien américain Raffael SCHECK, qui a enquêté dans les archives militaires françaises et allemandes, près de 3 000 tirailleurs sénégalais ( terme désignant er ont été exécutés par la Wehrmacht en mai-juin 1940, crime de guerre perpétré non pas par des SS , mais par l'armée régulière allemande ( 2 ).

Au lendemain de la défaite de juin 1940, près de 70 000 soldats indigènes faits prisonniers par les Allemands, au lieu d'être envoyés dans les stalags en Allemagne, ont été regroupés en France occupée dans 22 Frontstalags où ils ont été soumis à des conditions de détention exrêment difficiles.

Après l'Appel du 18 juin 1940, les unités de tirailleurs sénégalais qui se trouvaient en Afrique équatoriale française se sont ralliées à la France libre et ont combattu à Koufra, Bir-Hakeim, El-Alamein.

En 1944, près de 120 000 goumiers, tirailleurs et spahis, originaires de 22 pays du Maghreb et d'Afrique noire intégrés alors à l'Empire français, dont beaucoup s'étaient déjà distingués lors des durs combats de la Campagne d'Italie notamment au cours de la bataille de Monte Cassino et de la prise de l'île d'Elbe, ont débarqué sur les côtes de Provence et ont été engagés dans la libération de la France puis en Allemagne jusqu'à la victoire de mai 1945.
Ils étaient placés sous le commandement du général de LATTRE DE TASSIGNY, chef de l'Armée d'Afrique, devenue l'Armée B, puis la 1ère Armée française.
En 1947, le général LECLERC, le prestigieux chef de la la 2e DB, avait réclamé que la France s'acquitte pleinement et sans marchander de la dette d'honneur qu'elle avait contractée auprès d'eux.

http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/soldats_indigenes/05cristallisation.htm


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Interview d'Alexandre GOFFIN auteur de Ahmed ben Ahmed, Dit " Tirailleur Belgique ".



M. Alexandre GOFFIN

Wafin.be: Pourquoi l'intitulé Ahmed ben Ahmed, Dit " Tirailleur Belgique "?

Alexandre GOFFIN : Ce personnage est réellement un tirailleur marocain, qui a combattu à Gembloux et qui a survécu à la guerre … Après son retour à son douar au Maroc, les villageois l'ont surnommé " Tirailleur Belgique " …

Wafin.be: Une petite présentation d'Alxandre Goffin !

Alexandre GOFFIN : Je suis de nationalité belge, mais d'origine étrangère (d'origine Bretagne), j'ai grandi à Schaerbeek, où j'ai découvert mon premier " marocain " à l'âge de 16 ans, c'était même un exotique, on le protégeait un peu … Puis on a déménagé à Dilbeek, à l'âge de 18 ans je me suis engagé au régiment para commandos, parce que j'avais un peu la vision de Saint-Exupéry … au fait, j'avait été marqué dans mon adolescence par l'image des Gi's sur le toit de l'ambassade de Saigon au Vietnam et je voulais faire la même chose qu'eux ! J'ai eu une carrière d'une dizaine d'années là, puis j'ai fait une multitude de métiers, notamment entraîneur de l'équipe de foot au Football Club Atlas et l'Etoile Marocaine.

A l'époque j'avais écrit un livre sur mes collègues assassinés à Kigali au Rwanda ; Un jour, un jeune du club m'a dit lors d'une discussion houleuse (à propos de disparitions de ballons) que ce n'était pas vrai qu'ils soient des voleurs, car les marocains ne le sont pas tous, d'ailleurs " mon grand père est venu se battre à Gembloux en 1940). J'étais très surpris, et je me disais ce que signifiait cette fabulation ! D'ailleurs, le jeune en question a juste transposé ce qu'il a appris concernant Gembloux. En quittant le Football Club Atlas, j'ai mis ça de côté … Jusqu'à jour où j'ai été piqué au vif par ma mise à l'écart de la part de l'Etat Major belge suite à la publication de mon livre sur la mort des dix paras belges à Kigali. Ce jour là, je me suis décidé donc à réécrire un bouquin, et j'ai pensé à cette histoire de marocains à Gembloux. Puis j'ai eu le déclique en visitant la nécropole de Gembloux, qui est très bien entretenue, contrairement à ce qu'on a pu écrire dans certains médias, et je suis allé voir le Colonnel Noel qui au fait le responsable du musée de Chastres, et qui a eu une patience extraordinaire avec moi ….Il faut savoir qu'avant sa publication, il y'a eu hit manuscrits, ce qui est quand même énorme, corrigés par le Colonel Nollet, un ancien tirailleurs marocain, et par le capitaine Brin de Jean.

Wafin.be: Les "tirailleurs marocains" était apparemment une appellation générique !

Alexandre GOFFIN : Justement, " tirailleur marocain " n'a aucune signification avec la nationalité marocaine, la première division était composée de 60 % de marocains, en tous les cas de gens issus du royaume Chérifien, parmi ces 60 %, 70 % d'entre eux étaient berbères, mais il y'avait 40 % de français. Quand j'ai interrogé les deux tirailleurs marocains " français ", ils insistaient pour me dire qu'ils n'étaient pas des soldats français, mais des tirailleurs marocains. Donc, le terme " tirailleurs marocains " a la même signification que " para commando " ou autres, c'est la dénomination des gens qui faisaient partie de la division 1 ; puisqu'il y'avait aussi des Gourbis, etc.

Wafin.be: Comment cette première division marocaine s'est retrouvée à Gembloux ?

Alexandre GOFFIN : C'était préparé à l'avance, c'est prévu dans les organigrammes de déploiement de l'armée française en Belgique, et si on les met sur cet axe de Gembloux, c'est que c'est l'une des rares divisions professionnelles de l'armée française. Il faut savoir que les belges ont fait à l'époque une mobilisation de 600.000 hommes, ce qui est absolument hallucinant quand on voit la proportion du pays, dont 450.000 qui n'étaient pas des professionnels, mais qui étaient des appelés. C'étaient d'ailleurs assez aberrant, puisqu'il y'avait des gens qui allaient à la caserne à 08h00 pour revenir travailler dans leur champ l'après midi !

Wafin.be: Qu'est ce que vous avez découvert lors de vos investigations !?

Alexandre GOFFIN : Vous savez, j'avais personnellement des préjugés vis-à-vis des marocains, et j'estime que les préjugés ne peuvent être combattu qu'à partir du moment qu'on se reconnaît soi-même comme quelqu'un d'imparfait … Quand j'ai commencé à travailler sur le sujet, c'était très difficile, les rares documents officiels sont à Vincennes à Paris, à l'époque en plus je n'avais pas beaucoup de moyens financiers. Donc, à part le Musée de Chastres et le colonel Nollet, je suis allé au centre historique de la seconde guerre mondiale, qui se trouve à Bruxelles, et là je n'ai rien trouvé sauf quelques rares photos. Ma chance était de pouvoir rencontrer le colonel Nollet, un français vivant en Belgique, et le capitaine Brin de Jean, c'est grâce à eux que j'ai commencé à comprendre ce qui s'est réellement passé. D'ailleurs, il faut savoir qu'il y'a une particularité dans le livre, c'est que toutes les conversations des tirailleurs marocains sont en arabe, et ne sont pas traduite en dessous, elles sont traduites dans le texte ; et c'est grâce à Nollet qui était parfaitement bilingue !

J'ai commencé surtout à comprendre comment se faisait-il qu'une division marocaine pouvait être constituée et de soldats français et de soldats issus du Royaume Chérifien, parce qu'en général les bataillons issus des colonies françaises étaient tous des sénégalais, à part les officiers qui étaient français ; dans cette division marocaine, on avait des soldats marocains, des soldats français, des sous officiers français, des sous officiers marocains, des officiers français et très peu d'officiers marocains. Il faut dire que le Maroc, comme la France, ont eu la chance d'avoir un personnage comme Lyautey, parce que si on écoutait ce que disait ce maréchal, on n'aurait plus eu de guerre aujourd'hui. C'est le seul occidental, à part Laurence d'Arabie, qui disait il faut que les gens chez qui nous allons doivent devenir nos partenaires de demain. Il a institué ce qu'on appelle l'école coloniale, indigène, où les officiers français étaient obligé d'apprendre l'arabe, et où la discipline au sein de la division marocaine -et c'est un fait très rare- n'est pas basée sur les lois françaises mais sur le Coran.

Wafin.be: Concrètement, comment les marocains se sont retrouvés en Belgique ?

Alexandre GOFFIN : On avait la mobilisation générale entre 1939-1940 dans la France métropolitaine et les colonies, la formation de divisions, dont certaines sont formées d'amateurs (composée de villageois), mais il y'avait aussi des divisions professionnelles. Les marocains s'engageaient dans la première division marocaine, qui était professionnelle ? Pour quatre raisons essentielles :

  1. Parce que c'était la misère, on a souvent fait croire que l'enrôlement se faisait de force, avec les sources que j'ai eu ce n'était pas le cas pour les marocains, contrairement aux algériens et sénégalais. Donc, en s'engageant dans l'armée, il y'avait une ouche en moins à nourrir et des entrées sûres.
  2. Parce qu'il y'a une structure qui est installée dans les régions où se trouve l'armée française, ce qui facilitait le recrutement de soldats locaux pour faire carrière dans l'armé. La plupart des soldats qui sont venus pour combattre en Europe étaient des engagés depuis longtemps, au minimum pour quatre ans. Il y'avait des gens qui étaient venus aux portes de la Belgique tout en ayant été sis ou huit ans au sein de l'armée, ce sont des professionnels, des combattants, et des gens extrêmement bien disciplinés !
  3. Suite à l'appel du roi du Maroc de l'époque, les représentant locaux font le tour des villages, et demandent à ce que les gens s'engagent au sein de l'armée française pour aller combattre en Europe.
  4. La quatrième raison est moins importante, mais elle est significative : c'est que ce sont des gens issus de peuplades guerrières d'origine souvent berbère, et donc c'est l'attrait de l'uniforme.

Wafin.be: Ces soldats marocains étaient conscients des enjeux idéologiques de la guerre (fascisme, les Nazis, la démocratie …) ?

Alexandre GOFFIN : Je ne vais pas jusqu'à dire que ça leur importait peu, mais je dirai que ce sont des professionnels, il n'y a jamais de mauvais soldat (ce sont les officiers qui le sont !). Si au bout d'un an, deux ans … les arabes, berbères ou membres de bataillons de colonies étaient mal considéré, il y'aurait eu des désertions ! Sachez qu'il n'y a pas eu un seul déserteur pendant toute la guerre, alors qu'il y'a eu un million de français qui désertent ou se rendent … Surtout que la société française ne voulait pas la guerre, comme d'autres sociétés, à part la société allemande ! Donc, les soldats marocains combattaient parce qu'ils étaient des professionnels, ils ont répondu à l'appel de leur roi qui appelait à combattre avec les français, pour les français ; ce sont des personnes illettrés et il n'y a pas de honte à cela, des gens à qui vous pouvais parler de démocratie ils n'auraient pas compris grand-chose … La notion de démocratie ils ne connaissaient pas, peut-être la notion de liberté !

Wafin.be: Militairement, c'est quoi le secret de la résistance des marocains, et de leur succès retentissant, quoiqu'ils se sont retirer à la fin ?

Alexandre GOFFIN : Il y'a trois raisons fondamentales : la première, et il faut rendre hommage à l'avant-garde de la première division marocaine, composée à 100 % de soldats français, qui est en fait la brigade de combat de chars du Général Prioux, qui va en avant et qui va bloquer pendant à peu près 48 heures, avec des chars SOMUA (de marque Renault), et qui se font tous massacrés un peu partout. Ce qui est intéressant à savoir, c'est que la quatrième division de Panzer, celle que les marocains ont su ralentir ou bloquer durant 48 heures, à défaut de les repousser, donc cette division -et contrairement à ce que beaucoup de personnes croient encore maintenant- est la seule qui est professionnelle au sein de l'armée allemande. L'armée allemande était composée à 80 % de militaires non professionnels, mais les allemands étaient sûrs que la guerre était juste ! Et ils avaient un Etat Major fabuleux … Les allemands fonçaient en bloc, avec leurs chars, avec l'appui aérien des avions de type STUKA, qui en fait font très peu de dégâts mais qui causent beaucoup de séquelles psychologiques (avec leurs sirènes qui sifflent quand les avions piquent pour bombarder en causant une panique énorme). Donc, la brigade de Prioux s'est sacrifiée pour permettre aux marocains d'avancer et de préparer leur défense … Et donc, quand on dit qu'on els a envoyé en première ligne pour servir de chaire à canon je conteste cela, parce que sans le sacrifice de la brigade de Prioux, ils n'auraient peut-être jamais pu résister autant. Autrement dit, il n'y avait plus de première ligne. Les allemands avançaient tellement vite, que la première ligne était celle que les allemands décident !

La deuxième chance des marocains, c'est le fossé existant naturellement à Gembloux : ils avaient un fossé anti-chars naturel … Ce qui signifiait un point faible pour les chars, qui ne résistent pas dès que le bas du devant du char est accessible aux tirs des petits canons, car les chars devaient monter …

La troisième raison, c'est la confiance réciproque entre tous les éléments composants cette division marocaine composée de deux mille marocains. Après le retrait des marocains, il y'en a 500 soldats qui ont tenté une contre attaque à la baïonnette à Villers la ville … Vous ne pouvez avoir une formation de combat qui se retourne pour attaquer des chars à la baïonnette que si celle-ci est disciplinée, et qu'elle fait confiance aveugle dans le système de commandement. C'est ce qui va permettre, structurellement, aux marocains de tenir le coup, en plus du fait qu'ils sont des combattants formidables avec une volonté sans équivoque ! Vous vous rendez compte qu'ils se mettaient en group, sur le dos, pour former un seul tir avec leurs fusils pour tirer sur les avions, et ils ont réussis à en abattre … ce qui est quand même incroyable.

La retraite des marocains est fabuleuse, elle s'est fait dans l'ordre, par groupes …

Wafin.be: Combien il y'a eu de morts marocains ?

Alexandre GOFFIN : Vous savez, les spéculations vont bon train, mais vu qu'en 16 jours de guerre, entre le 10 Mai et le 26 Mai 1940, il y'a eu 6.000 morts au sein de l'armée belge, faites le calcul (diviser par 16) … je crois que le chiffre des marocains tombés à Gembloux devrait avoisiner quelques centaines, ce qui est énorme pour deux jours et deux nuits (du 13 au 14 Mai, puis du 14 au 15 Mai 1940, puis le retrait de la nuit du 15 au 16 Mai). Ils auraient pu continuer la résistance et ne pas se retirer, mais ils se seraient fait massacrer …

Wafin.be: Un dernier mot à propos de cette bataille et de la participation des marocains …

Alexandre GOFFIN : Dès 1945, il y'a toujours eu, presque chaque année, des commémorations à la mémoire des soldats marocains tombés à Gembloux. Malheureusement, ils ont été oubliés par les officiels ! D'abord par l'état marocain qui ne les reconnais pas comme soldats, puis par l'armée française qui leur consacre une pension de misère, qui n'a jamais été indexée, et qui souvent est détournée, pas remise au bénéficiaire … Ces soldats étaient courageux, et j'ai toujours dit que " Le courage n'a rien à voir avec la race, la religion ou la nationalité " …J'ai écrit ce livre pour que le militant de l'extrême droite ne vote plus pour les partis fascistes, et que le jeune adolescent des quartiers difficiles n'insulte plus la vieille dame qui habite sa rue !

© Wafin.be, Interview réalisée par l'équipe Wafin, 12 Mai 2004.

http://www.wafin.be/interview/goffin.phtml

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