Oubliés de l’Histoire…
Les «Tirailleurs sénégalais»
En 1900, les Parisiens découvrent, défilant sur les Champs Elysées, avec le capitaine Marchand, héros de Fachoda, une
poignée de géants : les Tirailleurs sénégalais. Héritiers des piroguiers du fleuve Sénégal et des esclaves affranchis, ils
s’étaient révélés les principaux auxiliaires des multiples expéditions africaines. Forts de ce succès, plusieurs régiments de
Tirailleurs furent mis sur pied. On les revit tous à Longchamp, le 14 juillet 1913, où deux de leurs drapeaux reçurent la
Légion d’Honneur. Sur la demande de Faidherbe, gouverneur du Sénégal, qui avait appris à les connaître pour les avoir vu à
l’œuvre, fut créé, le 21 juillet 1857 un corps de tirailleurs sénégalais. Ce corps bénéficiera d’une telle renommée qu’il sera
associé jusqu’en 1945 à tous les soldats Français originaires d’Afrique-Occidentale et d’Afrique-Equatoriale française.
L’épisode de Fachoda
Le 18 septembre 1898, une armée anglo-égyptienne de 20 000 hommes, conduite par le général Lord Kitchener, remonte le
Nil, après avoir vaincu les Soudanais au cours d’une campagne meurtrière à Omdourman. A Fachoda, sur les bords du Nil
blanc, au cœur du Soudan, elle rencontre une expédition française arrivée sur place trois mois plus tôt. Cette expédition,
baptisée Congo-Nil, comprend huit gradés et plus de 250 tirailleurs sénégalais, sous les ordres du capitaine Jean-Baptiste
Marchand. Elle vient de Brazzaville, un poste français près de l’embouchure du fleuve Congo. Lequel, de l’Anglais ou du
Français cédera la place ? La possession du Soudan et la continuité des empires coloniaux sont en jeu. La rivalité
franco-britannique bat son plein, avec deux points de fixation : Djibouti, sur la mer Rouge pour les premiers, et le canal de
Suez et son trafic maritime pour les seconds. Finalement, on oubliera très vite que deux nations proches faillirent entamer un
conflit sérieux. Finalement, le Soudan sera anglais…
L’armée coloniale indigène
C’est en 1915 qu’a été créée l’Armée coloniale indigène, et c’est la ville de Fréjus qui l’accueillit. Mais, dès août 1914, des
régiments de tirailleurs indigènes furent engagés sur le sol métropolitain. Il faut savoir qu’à la veille de la Première Guerre
mondiale, les troupes indigènes, ex-troupes de marine devenues troupes coloniales en 1900, ce qui explique la présence d’une
ancre marine sur leurs uniformes, étaient composées de tirailleurs recrutés en Indochine, en Afrique orientale (Madagascar,
Côte des Somalis et Djibouti), en Afrique équatoriale et occidentale, en Guyane, dans les Antilles et les territoires du
Pacifique. Très vite, la Champagne et la Marne s’embrasèrent sous les feux de l’ennemi allemand. En 1918, c’est grâce au 1er
Corps d’Armée coloniale, qui comptait 9 bataillons de tirailleurs sénégalais, que la ville de Reims fut défendue et sauvée.
Mais les conflits ignoraient les frontières : lorsqu’ils n’étaient pas envoyés à Verdun, il faut savoir que pour aller au secours
de la France, tous les jeunes gens d’Afrique du Nord, en âge de porter les armes, furent mobilisés, chrétiens, juifs et
musulmans côte à côte, pour être affectés à l’armée d’Orient et participer aux nombreux combats qui eurent lieu dans le
détroit des Dardanelles, dans les Balkans, et en Palestine où ces troupes s’illustrèrent aux côtés des troupes britanniques
lors de prise de Naplouse. Au total, lors de la Première Guerre mondiale, plus de 275 000 soldats indigènes ont servi dans
l’Armée coloniale. Parmi eux : plus de 181 000 Sénégalais, les plus nombreux, répartis au sein de 141 bataillons de tirailleurs
sénégalais, qui constituaient l’essentiel de ce que le général Mangin appelait «la force noire ». Ensuite, on trouvait presque
autant d’Algériens, plus de 80 000 Tunisiens, 40 000 Marocains, plus de 41 000 Malgaches, 2 500 Somalis, 49 000
Indochinois, un millier de Canaques et Polynésiens. A la fin de la guerre, en novembre 1918, les pertes de cette armée
coloniale indigène furent lourdes : 28 700 morts et 6 500 disparus.
La réorganisation des troupes coloniales
(extrait du site troupesdemarine.org avec l'aimable autorisation de J.F. Mouragues)
La fin de la Première Guerre mondiale est marquée par une profonde réorganisation des troupes coloniales. La pénurie de
main d’œuvre due aux pertes effroyables durant ce conflit (1 355 000 morts et 3 595 000 blessés), explique en partie cette
situation. De plus, les rigueurs budgétaires imposées par l’effort de reconstruction, et l’absence de menaces de la part de
l’Allemagne vaincue, ont eu raison d’une grande partie de l’infanterie française. Les troupes coloniales voient près de 80%
des régiments qui la composent dissous. Seuls subsistent en tant que régiments blancs trois en métropole, deux en Indochine,
et un en Chine. Paradoxalement, alors que sont dissous les régiments blancs de l’infanterie coloniale, des formations
africaines plus connues depuis 1926 sous l’appellation de tirailleurs sénégalais sont créés (RTS). Ils seront implantés dans
des garnisons du sud de la France. Tout comme les unités Nord-Africaines, (tirailleurs algériens, tunisiens, marocains), les
RTS s’avèrent plus économiques et plus dociles que les unités blanches. C’est ainsi que Perpignan récupère un régiment
colonial, le célèbre 24è RTS, régiment qui, malgré sa nouvelle appellation et sa composition, hérite des traditions et du
drapeau de ses prédécesseurs.
Lors de la guerre du Rif (1924-1927), le 24è RTS participe avec d’autres formations coloniales ou métropolitaines aux
opérations de pacification du Maroc. On fera appel également à lui en Syrie. En 1935, c’est ce même régiment qui part,
comme d’autres troupes, en occupation en Allemagne, puis de 1936 à 1939, il est employé à la garde des frontières. Lors de
l’exode des républicains espagnols, plus connu sous le terme de « retirada », près de 500 000 réfugiés civils et militaires
espagnols déferlent dans le département des Pyrénées Orientales. Les Sénégalais ont pour mission de contrôler le col du
Perthus. Les ordres émanant des autorités civiles sont stricts : « on ne passe pas en armes ». Il seront appliqués au pied de la
lettre, si bien que les troupes noires devront être retirées, car jugées « trop brutales ».
Les Tirailleurs Sénégalais face aux Allemands
Sur la scène internationale, les événements se précipitent, la Pologne est attaquée par l’Allemagne, la France entre en guerre.
Le 24è RTS vient s’ajouter à d’autres régiments. Les troupes coloniales blanches et noires fournissent 8 divisions d’infanterie
immédiatement opérationnelles, les troupes nord-africaines, quant à elles, 12 divisions. En tout, les effectifs de la Coloniale
et de l’Armée d’Afrique représentent près de 20% des 110 divisions que la France peut aligner. Et le 5 avril 1940, c’est le
retour au front : le 24è RTS part en Alsace, dans le secteur de la ligne Maginot, où il est employé à l’organisation des
positions de combat, à la construction de blockhaus, et au creusement de fossés antichars. Puis, ce sont les combats de
Sedan, de la Somme, où les coloniaux contiendront l’avance allemande, sans toutefois réduire les têtes de pont d’Abbeville et
d’Amiens. Malgré les panzers, les bombardements incessants de l’aviation et de l’artillerie ennemie, le 24è RTS inflige aux
colonnes blindées de très lourdes pertes, parvenant à détruire 400 chars ennemis sur le front de la Somme. Beaucoup
d’hommes seront tués au combat, d’autres faits prisonniers, et un certain nombre purement et simplement fusillés du simple
fait qu’ils étaient noirs. C’est notamment dans l’Oise, près de Paris. Le 25 juin 1940, en application des accords d’armistice,
tous les régiments africains seront dissous, seuls deux qui subsisteront à Perpignan et à Fréjus. Pour le gouvernement de
Vichy, la présence des troupes noires dans l’armée métropolitaine d’armistice est absolument exclue. Seule l’Afrique Noire,
l’Afrique du Nord et le Levant (Syrie et Liban) accueilleront les tirailleurs sénégalais.
par Pierre DELMAS
Rfi.fr
Article publié le 12/12/2001 Dernière mise à jour le 19/05/2005 à 18:49 TU
AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.
LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.
CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.
COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.
CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.
E. do REGO
LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE
NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.
LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :
RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.
E. do REGO
Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor
Hommage aux Tirailleurs Africains
LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE
Par René Naba | |
Le 16 juin 2009 | |
Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française. Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant: 1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués). Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique. 2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste. Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2). La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine. Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique. Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an. N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude. Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle. Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste. 3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière. Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive. Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français. En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie). Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs. Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès. Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral....... Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ... De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français. Références 1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002 2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob). 3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009 4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003 5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109 Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/ 6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.
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TIRAILLEURS AFRICAINS EN IMAGES
AMERE PATRIE
DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.
LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.
CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.
COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.
CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.
E. do REGO
LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE
Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.
Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853
NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE
Durée : env. 50mn
Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.
1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie
http://wanzea.free.fr/
Saturday, May 20, 2006
Oubliés de l’Histoire…Les «Tirailleurs sénégalais»
Posted by
EMILIANO do REGO
at
5/20/2006 09:32:00 PM
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