EDITORIAL: "TIRAILLEURS SENEGALAIS"
Magazine N° 5 Le voile se lève sur l'Invisibilité de l'Histoire, la Négativité, le Déni, et le Secret d'Etat
Pourquoi tant de secrets, d'oublis, de mémoire sélective, de rupture mémorielle provoquée pour enterrer la contribution de
l'Afrique à la liberté de l'Humanité bafouée par la folie d'un homme passionnément délirant et extraordinairement puissant.
Face à la terreur d'Hitler, les Africains ont répondu dès l'aube à l'appel du Général de Gaulle, héros de la France libre.
Allons nous réveiller le Gouverneur Félix Eboué.
Mais plus on se rapprochait de l'Allemagne, plus leur effectif diminuait. 20.000 soldats seront démobilisés. On arrivait ainsi
à un blanchiment des troupes au moment où l'histoire s'accomplissait. On avait éliminé, annonce Benjamin Stora, de la
mémoire, la participation des " tirailleurs sénégalais". Pourtant, au nom de la République et de ses fondements : Liberté,
Egalité, Fraternité, nos Pères les " Tirailleurs Sénégalais " armés d'humanité et de loyauté ont accompli leur part pour la
liberté du Monde par un acte sacrificiel rédempteur.
Pourquoi avoir attendu 60 ans, pour reconnaître aux Tirailleurs leur geste courageux et héroïque qui au - delà de son
symbole pour les nouvelles générations a renouvelé le pacte fraternel entre l'Occident et l'Afrique. Colonisés d'hier, martyrs
des moments de la folie humaine, ils furent un rempart face à la peur nazie. Que les héritiers n'oublient jamais cette
temporalité où l'Humanité a traversé ses pires moments !
L'occupation allemande a mis sur le même niveau les anciens maîtres et leurs disciples, engagés tous ensemble, épaule contre
épaule pour la liberté. Fraternité d'armes, frères et sœurs de la République en lambeaux, égalité face à la mort même s'ils
étaient les chairs à canons, inégalité de traitement dans les camps et à l'Heure de la gloire. La victoire leur offrit plus tard
la liberté mais une liberté acquise après des siècles de persécution et des années de lutte fratricide pendant lesquelles, le
cousin français a voulu nier l'apport sans " rapport " de son empire colonial.
Pourquoi tant de secrets, d'oubli, de mémoire sélective, et de rupture mémorielle ?
15 août 1944, l'Armée d'Afrique chasse les Allemands de la Provence. Les tirailleurs, constituaient près de 40% sur un total
estimé à 400.000 soldats des forces alliées. Ces valeureux soldats, ont sacrifié leur jeunesse et donné leur sang, encore une
fois, pour aller au secours de l'Occident: "…Jeunes de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, fils de l'Afrique occidentale ou
de l'Afrique équatoriale, de Madagascar ou de l'Océan indien, de l'Asie, de l'Amérique ou des Territoires du Pacifique, tous
se sont magnifiquement illustrés dans les combats de notre Libération. Ils paieront un très lourd tribut à la victoire",
reconnaît Jacques Chirac, le Président français. Chasseurs d'Afrique, goumiers, tabors, spahis, tirailleurs, zouaves... leurs
noms résonnent pour toujours avec éclat dans nos mémoires. Combattants exemplaires, souvent héritiers de traditions
guerrières immémoriales, admirables de courage, d'audace et de loyauté, ils ont été les inlassables artisans de la victoire,
poursuit Chirac dans son discours et de dire à la vingtaine de présidents et Hauts représentants africains présents à
l'hommage rendu aux tirailleurs: "… les fils de vos nations ont associé leurs noms à la légende militaire de la France. Ils ont à
jamais mêlé leur sang au nôtre".
Pourtant le 1er décembre 1944, parce qu'ils voulaient échanger leur monnaie au cours normal, parce qu'ils demandaient leur
dû après avoir accompli leur mission libératrice, nos pères les Tirailleurs, alors que nos mères attendaient le retour de leurs
héros, furent fusillés par une France ingrate et oublieuse. Au Camp de Thiaroye ( quelques kilomètres de Dakar) ce jour là,
les Africains redécouvrirent les horreurs de la guerre sur sol natal par une opération de Napalm. Un à un, ils furent fusillés.
Un génocide, au sens de Catherine Coquio, c'est à dire " un précipité de violence " qui produit une rupture radicale, une
rupture de l'humanité, qui touche le lien social, commis par la France au Sénégal est ignoré.
Senghor, certes, n'a jamais voulu que " la grandeur de la République " soit entachée pour quelque raison que ce soit. Il le
dira encore au sujet de " la question algérienne " à l'ONU. Le Sérère de Joal, le tirailleur - président, était royal et loyal. Sa
critique de la France face à ce massacre " Est ce donc vrai que la France n'est plus la France " ne se comprend qu'à travers
sa déception " … Seigneur Dieu, Pardonne à la France, qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques… " (
Prière de Paix dédiée à Georges et Claude Pompidou, 1948). Peut être aussi sa vie de soldat, son amitié avec le Président
Pompidou, ancien directeur de Cabinet de de Gaulle, sa tempérance,… Son successeur actuel le Président Wade a déposé le
23 août " Une gerbe de fleur " au Cimetière de Thiaroye, décrété une demi - journée chômée et payée pour que les
générations futures " n'oublient jamais… "
Que le souvenir de ces moments, et l'acte de reconnaissance accompli tardivement et souhaitons le sincèrement par la France
à travers le Président Chirac, lui - même, engagé en Algérie, puisse servir de tablier de méditation à la souffrance actuelle
des Africains, de favoriser sur toutes les latitudes l'érection de nouveaux comportements de nouvelles postures pour la
réécriture de l'Histoire de l'Afrique, la leçon non sue des savants, idéologues et autres journalistes occidentaux. Un nouveau
départ, au - delà des festivités, serait le meilleur témoignage, le meilleur hommage qu'on peut rendre aux fils et aux filles
d'Afrique, sacrifiés et continuellement humiliés et à tort. D'abord, revoir au nom de la justice et de l'Etat de Droit les
pensions des anciens combattants cristallisés par la loi Debré du 26 décembre 1959 portant " gel des pensions militaires des
anciennes colonies françaises" et dont décristallisation a été demandée par le Conseil d'Etat à la suite de l' "Affaire Diop " (
voir les articles du Dossier de ce mois consacré aux Tirailleurs).
Il en va de la grandeur de la République française, afin que la prière senghorienne, demeure éternelle " Seigneur Dieu parmi
les Nations Blanches, Place la France à la droite du Père ". Chirac a posé un autre jalon pour la coopération Afrique - France
en décidant " à titre exceptionnel et unique, de conférer aujourd'hui à la ville d'Alger, en tant que capitale de la France
combattante, la croix de la Légion d'Honneur". Un acte de portée symbolique très fort ! Par ailleurs le travail de mémoire
commun doit être poursuivi. Engagé entre la France et l'Algérie, ce travail a déjà, explique le Quai d'Orsay, produit des
résultats sur des questions concrètes, comme la libre-circulation des Harkis, la réhabilitation des cimetières français en
Algérie, et la duplication des actes d'état civil des rapatriés.
Le 1er novembre 2004, 50 ans après, Alger se souviendra de sa libération. ( lire l'interview avec Benjamin Stora). Votre
magazine " Continentpremier" consacrera ce jour là un dossier spécial sur l'Algérie, dont l'indépendance a précipité
l'accession à la souveraineté universelle des pays de l'empire colonial français.
L'histoire n'est victimaire que si elle est diluée, falsifiée ou instrumentalisée. La victimisation découle du déni et du
révisionnisme. Il s'agit aujourd'hui, de réhabiliter l'Africain en Occident à travers les cours d'Histoire, les conférences, la
presse….. C'est le minimum de sincérité, qui doit guider toute profession pour faciliter le dialogue Nord - Sud. De même Il n'y
a pas pire perte pour un Africain que d'ignorer son histoire.
Que cette " Ndeup " ou thérapie psychanalytique de la France serve au dépassement, au pardon mais aussi au rétablissement
d'une justice. Compagnons nous avons été hier, nous le resterons aujourd'hui et demain dans la liberté, l'égalité et la
fraternité .
Ils avaient vingt ans les Tirailleurs! Cette jeunesse africaine à l'avant garde de la liberté de l'Europe. Leur souvenir
sacrificiel doit rester dans nos mémoires, éternel.
Par EL HADJI GORGUI WADE NDOYE
http://www.continentpremier.info/magazine/modules.php?name=News&file=article&sid=381
AMERE PATRIE ,LA FRANCE NON RECONNAISSANTE
DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.
LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX CENTAINES DE MILLIERS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI C'EST PAR CENTAINES DE MILLIERS QUE DES SOLDATS D'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,D'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.
CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.
COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.
CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.
E. do REGO
LA DETTE DE SANG DE LA FRANCE
NOUS SOMMES LÀ POUR DÉFENDRE CES CENTAINES DE MILLIERS DE TIRAILLEURS AFRICAINS ET QUOIQUE QU'IL ARRIVE,NOUS PERPÉTUERONS LEUR MEMOIRE POUR LES GÉNÉRATIONS A VENIR.
LA FRANCE DOIT PAYER SA DETTE DE SANG DUE AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS POUR ELLE .
LA MOINDRE CHOSE QUE CETTE FRANCE DITE DES DROITS DE L'HOMME SE DOIT DE FAIRE :
RECONNAITRE ET ACCORDER IPSO FACTO LA CITOYENNETÉ FRANÇAISE DE PLEIN DROIT AUX TIRAILLEURS AFRICAINS MORTS ,AUX SURVIVANTS ET AUX DESCENDANTS DE TOUS CES SOLDATS AFRICAINS QUI SE SONT LEVÉS COMME UN SEUL HOMME POUR SAUVER LA FRANCE DE LA BARBARIE EUROPÉENNE.
E. do REGO
Hommage au tirailleurs sénégalais Slam par Manu poéme de léopold Senghor
Hommage aux Tirailleurs Africains
LES OUBLIÉS DE LA RÉPUBLIQUE
Par René Naba | |
Le 16 juin 2009 | |
Photographies Philippe Guionie, Prix Roger Pic 2008 pour son portfolio Le tirailleur et les trois fleuves. Ouvrage : Anciens combattants africains, Éd. Les Imaginayres La France qui se refuse aux statistiques ethniques comme contraires aux principes fondateurs de la République française (Egalité et Fraternité), est, en fait, un ferme partisan de cette pratique discriminatoire dans la rétribution de ses anciens combattants d’origine non française, et, même au-delà, dans la mobilité sociale des diverses composantes de la société française. Pour mémoire, le bilan des pertes indigènes pour les deux grandes guerres mondiales du XX e siècle, s’est élevé, rien que pour les tués, à 113.000 morts, soit autant que la population conjuguée des villes de Vitrolles et d’Orange, les deux anciens fiefs du Front National. Il n’était pas alors question de «seuil de tolérance», encore moins de test ADN, ni de charters de la honte, mais de sang à verser à profusion, comme en témoigne le tableau suivant: 1-La contribution globale des colonies à l’effort de guerre français La contribution globale de colonies à l’effort de guerre français pour la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918) s’est élevée à 555.491 soldats, dont 78.116 ont été tués et 183.903 affectés à l’arrière à l’effort de guerre économique en vue de compenser l’enrôlement de soldats français sur le front (1). L’Algérie, à elle seule, a fourni 173.000 combattants musulmans, dont 23.000 ont été tués, et 76.000 travailleurs ont participé à l’effort de guerre, en remplacement des soldats français partis au front. La contribution totale des trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) s’est élevée à 256.778 soldats, 26.543 tués et 129.368 travailleurs. L’Afrique noire (Afrique occidentale et Afrique équatoriale) a, pour sa part, offert 164.000 combattants dont 33.320 tués, l’Indochine 43.430combattants et 1.123 tués), L’Ile de la Réunion 14.423 combattants et 3.OOO tués, Guyanne-Antilles (23.OOO combattants, 2037 Tués). Pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945): La première armée d’Afrique qui débarqua en Provence (sud de la France), le 15 août 1944, avait permis d'ouvrir un deuxième front en France après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette armée de 400.000 hommes, comptait 173 000 arabes et africains dans ses rangs. De juin 1940 à mai 1945, cinquante cinq (55 000) Algériens, Marocains, Tunisiens et combattants d'Afrique noire furent tués. 25 000 d'entre eux servaient dans les rangs de l'armée d'Afrique. 2- «Les oubliés de la République», la permanence d’une posture raciste. Le maintien d’une pratique discriminatoire dans la rétribution des anciens combattants d’origine non française traduit le mépris de la France à l’égard de ses anciens servants, et pis, à l’égard de ses propres principes. Elle porte la marque d’un racisme institutionnel subliminal dans le droit fil des notations des travailleurs coloniaux de l’entre deux guerres (1919-1939). A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, ceux-ci les étaient déjà à l’époque crédités de points, avec les responsabilités et rétributions y afférentes, en fonction de leur nationalité et de leur race avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance. Ainsi le Chinois se situait au bas de la hiérarchie, sa production évaluée à 6 sur une échelle où le Marocain était placé à 8, l’Algérien (arabe), le Kabyle et le Grec à 10, l’Italien et l’ Espagnol à 12, alors que le Français se trouvait dans tous les classements naturellement au sommet de la hiérarchie avec une note inégalable de 20 sur 20. Score jamais enregistré par aucune autre nationalité, sous aucun autre ciel, dans aucune autre compétition (2). La France a décidé de geler le montant des retraites des combattants étrangers en raison du poids financier que cette charge représentait pour le budget français, habillant cette mesure économique de considérations morales: geler le niveau de la retraite à la date de l’indépendance de leur pays respectif pour marquer la scission d’avec la métropole. Ce geste symbolique de rupture occulte le fait que les anciens combattants avaient servi leur colonisateur et non leur pays d’origine. Argument fallacieux s’il en est, il ne résiste pas à l’analyse pas plus que l’argument de rechange qui relevait, lui aussi, de la pure casuistique: Le gel de pensions à leur niveau de l‘accession à l’indépendance du pays concerné évitait que les retraités indigènes ne disposent de revenus plus importants que leurs compatriotes non combattants de leur pays d’origine, afin de prévenir toute déstabilisation de leur environnement local. Une sorte de nivellement par le bas enrobé du pompeux mot de «cristallisation», par analogie au phénomène chimique. Les circonvolutions juridiques ne changeront rien à la réalité des choses, et, au-delà des considérations économiques, la décision française induit implicitement un jugement moral sur la valeur respective du sang français et du sang indigène sur la bourse des valeurs entre des frères d’armes qui encourrait pourtant à l’époque le même péril dans un même combat. Comment justifier, sinon, cette discrimination dans le traitement d’un ancien combattant français qui perçoit 600 euro par mois d’indemnités, d’un sénégalais 100 euro par mois ou, pis, d’un marocain qui a droit à 60 euro par mois, soit dix fois moins que le français, sous réserve d’une obligation de résidence de neuf mois par France par an. N’en déplaise à personne, la disparité des retraites constitue sans contestation possible une forme insidieuse de la diversité à la française ancrée durablement dans la conscience nationale et que le président Nicolas Sarkozy se propose de réactualiser comme antidote au principe fondateur de la République française, le principe d’égalité. La pension de retraite des anciens combattants indigènes apparaît ainsi comme un salaire ethnique, inique et cynique. Une discrimination injustifiable tant au niveau du droit que de la morale, en ce qu’elle aboutit à pénaliser des étrangers pour leur suppléance de la défaillance des Français dans la défense de leur propre territoire national. Une double peine en somme en guise de gratitude. Son maintien, en dépit des critiques, signe la permanence de la filiation gobino-darwiniste du corpus juridique français matérialisée par la codification du Code Noir de l’esclavage (pour le continent noir) et le Code de l’Indigénat (pour les musulmans d’Algérie), au XVIIIe et XIXe siècle. Cette approche raciale est en contradiction avec la contribution des peuples basanés à la liberté de la France et à sa reconstruction, en contradiction aussi avec les principes universalistes que la «Patrie des Droits de l’Homme» ambitionne de véhiculer à travers le monde, une théorie qui dessert enfin la France et son obère son discours humaniste. 3- Du rôle positif des colonisés par rapport à leur colonisateur La France, pour douloureux que soit ce constat pour notre amour propre national, a été le seul grand pays européen à l’articulation majeure des deux grands fléaux de l’Occident de l’époque contemporaine, «les penchants criminels de l’Europe démocratique» (4), la traite négrière et l’extermination des Juifs, contrairement à la Grande Bretagne qui a pratiqué la traite négrière exclusivement, sans aucunement participé à l’extermination des Juifs, contrairement même à l’Allemagne qui a conçu et réalisé, elle, la solution finale de la question juive, mais sans participation significative à la traité négrière. Elle se distingue aussi des autres grands pays occidentaux non seulement dans le traitement réservé à ses anciens combattants indigènes, mais aussi dans sa dette morale à leur égard. Jamais pays au monde n’a été autant que la France redevable de sa liberté aux colonies, jamais pays au monde n’a pourtant autant que la France réprimé ses libérateurs souvent de manière compulsive. Là réside le paradoxe de la France: Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à Madagascar, en 1947, enfin, au Cameroun, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français. En Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -Canada, Australie, Nouvelle Zélande-, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’Inde et du Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (Indochine, Algérie). Autre paradoxe, leur stigmatisation par le terme «Bougnoule» (5), terme pourtant qui tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem. Par un dévoiement de la pensée sans doute unique au monde, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême -«Aboul Gnoul, apporte l’alcool»- le breuvage galvaniseur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs. Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique: «Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XX me siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux Nord-Africains. Synonyme de bicot et de raton». Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les «mélanodermes», arabo-berbères et négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par «ratonnade» une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès. Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera parfois d’une façon hideuse, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral....... Un pays qui ignore son histoire a tendance à la répétition et les opérations de récupération paraissent inopérantes pour la pédagogie nationale. Il en va du salaire ethnique des anciens combattants «basanés» comme de l’exaltation du martyr du jeune résistant communiste Guy Môquet (6) qui demeurera, lui aussi sans portée thérapeutique aussi longtemps que ne seront dénoncés, ses bourreaux, ceux qui ont inscrit son nom sur la liste des suspects comme ceux qui l‘ont livré aux Allemands, c'est-à-dire la police française et le ministre de l’intérieur de l’époque, le lointain prédécesseur de Nicolas Sarkozy auteur de cette mystification mémorielle. ... De la même manière que les marronniers sur les oubliés de la République continueront de relever d’un pur exercice de style aussi longtemps que le silence sera maintenue sur la rémunération ethnique comme la face hideuse du racisme institutionnel français. Références 1- Cf.: «L’Empire dans la guerre» publication du service historique de l’armée, dont le document mentionne le critère religieux des soldats originaires d’Afrique. Ce document est publié en annexe du livre «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français», René Naba/ Harmattan 2002 2- «Une théorie raciale des valeurs? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre» par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in «L’invention des populations», ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob). 3- «La France dans toutes ses déclinaisons, A propos du rôle positif de la colonisation: Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française» Cf. :«De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde» René Naba Harmattan Mai 2009 4- «Les penchants criminels de l’Europe démocratique»- Jean Claude Milner - Editions Verdier 2003 5- A propos du terme Bougnoule, ses origines, sa définition et sa portée symbolique: http://latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=109#109 Et dans sa version mixée en reggae : http://www.jamendo.com/us/album/972/ 6- «Cf.: «Comment Nicolas Sarkozy écrit l’Histoire de France» de l’affaire Dreyfus à Jean Jaurès à Guy Môquet, au plateau de Glières. Par Laurence de Cock, Fanny Madeleine, Nicolas Offenstadt et Sophie Wahnic- Editions Agone 2008.
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TIRAILLEURS AFRICAINS EN IMAGES
AMERE PATRIE
DE NOMBREUX COMBATS SONT A MENER DANS LA SOCIETE DANS LAQUELLE NOUS VIVONS;J'AI CHOISI LE MIEN :LA BATAILLE CONTRE L'INJUSTICE.
DANS CET ORDRE D'IDEE,UN DE MES CHEVAUX DE BATAILLE EST LA SITUATION DES ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS TRAHIS PAR LA FRANCE.
LA FRANCE SE DOIT UN DEVOIR DE MEMOIRE AFIN QUE JUSTICE SOIT RENDUE AUX MILLIONS D'AFRICAINS MORTS POUR UN PAYS QU'ILS CROYAIENT LEUR PATRIE.
AINSI PLUS DE 5 .5MILLIONS D'AFRICAINS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE ,DE L'AFRIQUE EQUATORIALE FRANCAISE ,L'AFRIQUE DU NORD FRANCAISE (MAROC,ALGERIE,TUNISIE),ONT ETE CONSCRITS DANS L'ARMEE FRANCAISE.
PLUS DE 2.5 MILLIONS SONT MORTS EN FRANCE DANS LA SOMME,A VERDUN....,A BIR HAKEIM EN LYBIE.
CE DEVOIR DE MEMOIRE SERA RETABLI QUAND LA FRANCE RECONNAITRA LA CITOYENNETE FRANCAISE IPSO FACTO AUX DERNIERS SURVIVANTS AINSI QU'AUX ENFANTS , PETITS ENFANTS ET ARRIERES PETITS ENFANTS DE CES HEROS AFRICAINS QUI ONT VERSE LEUR SANG POUR QUE LA FRANCE DEMEURE UN PAYS LIBRE.
COMBATTRE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE TEL EST AUSSI L'AUTRE BUT DE MON BLOGUE.
LA VERITE SUR CES FAITS HEROIQUES DES VALEUREUX TIRAILLEURS AFRICAINS DEVRA AUSSI ETRE RELATEE DANS TOUS LES LIVRES D'HISTOIRE DE FRANCE ET DE NAVARRE.
CE BLOGUE EST DEDIE A LA MEMOIRE DE TOUS CES HEROS AFRICAINS DES DEUX PREMIERES GUERRES MONDIALES AUJOURDHUI DISPARUS ET AUX SURVIVANTS DES GUERRES ( 1939-45), D'INDOCHINE ET D'ALGERIE.
E. do REGO
LA FRANCE ET SES NOIRS DEPUIS L'ESCLAVAGE
Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de
son histoire, l'abolition de l'esclavage.
France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question
noire" qui se pose aujourd'hui.
Voir la video en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&ref=catSearch&addRef=1&wID=383&PHPSESSID=088e40ad402eea846ece816aebc6b853
NOIRS - L'IDENTITE AU COEUR DE LA QUESTION NOIRE EN FRANCE
Durée : env. 50mn
Le 10 mai 2006, la France commémore pour la première fois de son histoire, l'abolition de l'esclavage. Ce documentaire, tourné en France métropolitaine, aux Antilles et au Sénégal, soulève la "question noire" qui se pose aujourd'hui. Il s'agit d'un sujet brûlant et parfois confus découlant souvent d'une méconnaissance de l'histoire de l'esclavage et de la décolonisation entretenue dans le pays. Quels sont les effets de la traite négrière et de la colonisation dans la représentation des Noirs au sein de la société française actuelle ? Existe-t-il une histoire commune à tous les Noirs ? En quoi le travail de mémoire est-il indispensable ? Quel lien peut-il exister entre un Antillais et un descendant de tirailleur sénégalais qui se retrouvent autour de revendications semblables ? Quelle est la condition noire et où en est l'intégration de cette minorité ethnique en France ? S'appuyant sur de nombreux témoignages parmi lesquels ceux de Christiane Taubira, Disiz La Peste ou Aimé Césaire, ce film tente de répondre à ces questions. Mené sous la forme d'une enquête et ponctué d'images d'archives, il retrace aussi les différentes périodes historiques qui ont lié la France à la communauté noire.
1ère partie: http://www.dailymotion.com/visited/wanzea/video/xuc1p_noirs-1ere-partie
http://wanzea.free.fr/
Saturday, May 20, 2006
EDITORIAL: "TIRAILLEURS SENEGALAIS"
Posted by EMILIANO do REGO at 5/20/2006 09:30:00 PM
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